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Philippe Sollers et la revue Tel Quel

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 31 mars 1968

Philippe Sollers explique la démarche et les ambitions de la revue Tel Quel dont il est l'animateur. Il se situe alors à l'avant-garde littéraire et entend rénover les codes romanesques traditionnels.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Date de diffusion du média :
31 mars 1968
Production :
INA
Page publiée le :
28 avr. 2008
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001151

Contexte historique

Par Emeline VanthuyneProfesseure agrégée d'histoire )

Né en 1936, Philippe Joyaux (alias Sollers) participe à l'avant-garde littéraire dans les années 1960 et 70.

Etudiant dans une grande école de commerce, il publie son premier roman Une curieuse Solitude à 22 ans. Il est tout de suite salué par la critique et de grandes figures de la littérature comme François Mauriac ou Louis Aragon admirent son style. Il fonde en 1960 la revue Tel Quel et cherche alors à s'affranchir de certaines conventions romanesques classiques. Tel Quel devient alors une revue engagée politiquement (tournée vers le marxisme puis le maoïsme, elle est caractéristique du climat intellectuel de Mai 68). Elle permet également à de jeunes auteurs de développer leurs nouvelles théories sur la littérature et ses liens avec d'autres disciplines. Sollers obtient parallèlement la reconnaissance de ses pairs : il obtient le prix Médicis pour Le Parc en 1961 et ses ouvrages suivants suscitent les analyses de plusieurs spécialistes de la linguistique (dont Roland Barthes ou Julia Kristeva, sa future épouse).

Dans les années 80, il revient à une forme de romans et d'essais plus conventionnels dont certains deviennent des best-sellers (Femmes, 1983). Il reste par la suite engagé dans la recherche de nouvelles formes de dissidences. Il publie également des critiques pour le journal Le Monde et se fait connaître du grand public grâce à ses nombreuses prestations remarquées sur les plateaux de télévision.

Éclairage média

Par Emeline VanthuyneProfesseure agrégée d'histoire )

D'avril 1967 à octobre 1968, l'émission Le nouveau dimanche remplit la tranche horaire du dimanche après-midi (de 14h-18h30 environ) sur la 2ème chaîne de l'ORTF. Un film, diffusé en ouverture de programme, était suivi de séries, des variétés et de reportages sur le monde des arts, de la littérature ou du spectacle.

Ce reportage sur le mouvement Tel Quel et Philippe Sollers est diffusé le 31 mars 1968 dans la rubrique "Lire".

C'est une des premières interventions télévisuelles d'un écrivain devenu depuis très médiatique. Il se met ici en scène dans un reportage de facture très originale. Celui-ci débute et se conclut par de très gros plans sur quelques pages des ouvrages de Sollers qui donnent une idée de la rupture formelle qu'il recherche dans la présentation de son œuvre. Le réalisateur joue sur une alternance de plans : Philippe Sollers apparaît en plan resserré puis en plan large lorsque débute l'entretien. Cela permet au téléspectateur d'apercevoir un décor assez moderne et dépouillé (hormis la présence de quelques affiches et d'une table vide). Le réalisateur multiplie les mouvements de caméra : zoom avant puis plan en contre-plongée où l'on devine Sollers en train d'écrire sur sa table de style très moderne. Le fond musical en fin de reportage ajoute par son intensité un aspect quelque peu dramatique à l'ensemble. Ce reportage souffre au final d'une mise en scène excessive et d'un manque de simplicité, qui illustre les propos d'un jeune auteur qui a alors l'ambition, grâce à ses écrits, de révolutionner les codes traditionnels de la littérature.

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