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La dernière émission de « Apostrophes »

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 22 juin 1990

Pour la dernière émission, Bernard Pivot revient sur les moments les plus emblématiques du magazine littéraire Apostrophes qui, par son succès d'audience et sa longévité, reste une référence en terme de diffusion de la culture à la télévision.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Date de diffusion du média :
22 juin 1990
Page publiée le :
28 avr. 2008
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001158

Contexte historique

Par Emeline VanthuyneProfesseure agrégée d'histoire )

L'émission littéraire Apostrophes était diffusée sur Antenne 2 chaque vendredi en deuxième partie de soirée de 1975 à 1990. L'animateur Bernard Pivot a reçu sur son plateau des centaines d'écrivains et de spécialistes regroupés par thème.

La forte audience de l'émission en fait encore aujourd'hui un des exemples de démocratisation de la culture à la télévision. Elle permettait de donner une visibilité à des disciplines parfois méconnues du grand public : le courant historiographique de la « Nouvelle Histoire » (Duby, Le Goff), la philosophie (Jankélévitch), la linguistique (Hagège).

Elle est également un lieu de débats et de polémiques. Certaines altercations sont restées dans les annales télévisuelles : l'ivresse de Bukowski, l'altercation entre les chanteurs Gainsbourg et Béart... Le principal reproche fait à l'émission est d'accorder trop d'importance à la personnalité des auteurs qui, habituellement, s'effacent devant leurs œuvres : des émissions spéciales ont été ainsi consacrées à Marguerite Duras, Marguerite Yourcenar, Françoise Dolto...

Apostrophes devient cependant, au fil des années, une tribune exceptionnelle qui permet à un auteur de multiplier le nombre d'exemplaires vendus. Si bien que, après l'arrêt de l'émission en 1990, on réclame de retour de Bernard Pivot qui revient avec Bouillon de culture, reprenant le même concept, mais en l'élargissant à des domaines culturels plus vastes (peinture, sculpture).

Éclairage média

Par Emeline VanthuyneProfesseure agrégée d'histoire )

Pour la 724e et dernière émission, Bernard Pivot a réuni sur son plateau 80 écrivains et 2 dessinateurs. Il consacre les deux heures d'antenne à la rediffusion des extraits les plus emblématiques du magazine littéraire : les excès de l'écrivain américain Charles Bukowski, l'entretien avec l'écrivain dissident russe Alexandre Soljenitsyne en 1983, les discussions houleuses entre Serge Gainsbourg et Guy Béart, des extraits des émissions spéciales consacrées à Marguerite Duras ou Marguerite Yourcenar...

Entre chaque extrait, les écrivains présents en plateau sont invités à choisir leurs « mots préférés » au sein de la langue française.

L'extrait choisi est l'un des moments les plus souvent repris dans les bêtisiers de fin d'année : l'ivresse de l'écrivain Bukowski qui illustre les risques d'une émission en direct. On remarque également que le succès d'Apostrophes tient à la personnalité de ses invités qui doivent se plier à un exercice nouveau et parfois difficile : donner envie au plus grand nombre de lire leurs ouvrages. Certains auteurs refusent de s'y plier : Julien Gracq est volontairement absent des plateaux de télévision, préférant s'effacer derrière son œuvre ; Nabokov participe à l'émission, mais lit un texte rédigé à l'avance par crainte de s'exprimer publiquement. D'autres auteurs, comme Jean d'Ormesson, sont au contraire des habitués de l'émission. En définitive, Apostrophes demeure une référence et une source archivistique exceptionnelle pour étudier la personnalité des auteurs de la deuxième moitié du XXe siècle.

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