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Etienne Daho

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 20 mai 1986

En pleine séance d'enregistrement de son disque Pop Satori, Etienne Daho parle de sa musique.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
20 mai 1986
Production :
INA
Page publiée le :
23 sept. 2008
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001238

Contexte historique

Par Stéphane Ollivier

Représentant le plus célèbre de la mythique scène pop rennaise qui au tournant des années 80 eut une influence capitale sur l'évolution stylistique du rock hexagonal, Etienne Daho est l'un des très rares artistes français à avoir su toucher le grand public en introduisant et adaptant dans le champ de la variété des attitudes, des sonorités, un imaginaire relevant directement de la culture pop anglo-saxonne.

Né le 14 janvier 1956 à Oran en Algérie, Etienne Daho passe son enfance et son adolescence à Rennes en compagnie de sa mère et de sa sœur aînée. C'est au début des années 70 qu'il se découvre une passion pour la musique, attiré tout autant par la pop psychédélique et théâtrale de Pink Floyd que par le rock intellectuel et arty des New-yorkais du Velvet Underground. Mais c'est en assistant, au milieu des années 70, lors de fréquents séjours linguistiques à Manchester, à l'émergence du mouvement punk, qu'il commence à composer ses premières chansons. Il fréquente alors les principales figures de la jeune scène new wave française (Elli Medeiros et Jacno des Stinky Toys, le groupe Marquis de Sade) et avec leur aide sort en 1981 son premier album, Mythomane. L'accueil critique est excellent mais les ventes demeurent confidentielles. C'est avec l'album suivant, La Notte, publié en 1984, que le chanteur rencontre soudain le succès. Illustré par une photo des icônes gay Pierre et Gilles, cet excellent disque rempli de petites chansons mutines relevant d'une esthétique new wave habilement mâtinée d'électro-pop tranche singulièrement sur le tout-venant de la production française et respire comme nul autre alors l'air du temps. Dès lors tout s'enchaîne rapidement. En 1986, Etienne Daho réalise en compagnie de son alter-ego Arnold Turboust le disque Pop Satori qui le consacre définitivement comme le principal représentant d'une nouvelle pop music à la française, à la fois légère, ludique et discrètement désenchantée. Au tournant des années 90 Etienne Daho fait paraître deux albums plus matures et sophistiqués (Pour nos vies martiennes (1988) et Paris Ailleurs (1991)), l'installant comme une valeur sûre de la variété française de qualité et l'imposant également en dehors de l'hexagone auprès d'un public rock plus exigeant.

Il diversifie alors ses activités, produisant de nombreux disques de ses amis (Daniel Darc, Lio, Brigitte Fontaine, Jacno...), s'associant le temps d'un disque expérimental (Reserection (1995)) avec le groupe de trip hop britannique Saint Etienne et publiant finalement avec Eden (1996) un disque aux climats électro assez proches dans l'esprit de groupes comme Air ou Daft Punk. Depuis les années 2000, Etienne Daho sans rien abandonner de ses ambitions, semble avoir renoué avec des formats pop plus standards (Corps et âme (2000), Réevolution (2003)). Son dernier disque en date, L'Invitation (2007), très bien reçu par la critique spécialisée, a reçu une Victoire de la Musique dans la catégorie "Album pop/rock de l'année", tandis que quasi-simultanément sortait une édition Deluxe de Pop satori, présenté désormais comme "l'album fondateur de la pop française."

Éclairage média

Par Stéphane Ollivier

Diffusée le 20 mai 1986 dans le cadre de l'émission régionale de FR3 "Effraction", cette séquence présentée par Supernana, égérie des années libertaires de l'histoire des radios libres (elle fut notamment animatrice sur Carbone 14 et Aligne FM), ne se démarquerait pas du tout venant du reportage promotionnel si elle ne donnait à voir Etienne Daho en studio lors de l'enregistrement de ce qui demeure certainement son disque le plus important, Pop Satori.

L'interview très classique n'offre pas à Daho l'occasion d'exprimer de grandes idées sur la musique. Mais là n'est visiblement pas l'objectif de l'émission, contrainte par son format. On est déjà pris là dans la logique publicitaire qui tout au long des années 80 et 90 ne fera que s'amplifier au point de transformer progressivement l'artiste en VRP de ses propres albums et la télévision en simple prescripteur culturel dénué de tout sens critique. Il ne s'agit pas de donner à l'artiste l'occasion de fournir quelques clés permettant de mieux saisir sa musique en la resituant dans sa propre évolution ou un mouvement esthétique plus vaste, mais en dernière instance d'annoncer la sortie d'un nouveau disque et les dates de concert de la tournée qui suit. Les images des séquences de travail en revanche sont précieuses qui nous montrent Daho, entouré de ses deux producteurs et arrangeurs de l'époque Arnold Turboust et Rico Conning, enregistrer quelques voix sur une bande orchestrale déjà en boîte.

Même si on ne parvient jamais véritablement à décider si ces scènes de studio sont (re)jouées pour les besoins du reportage ou effectivement prises sur le vif lors de séances d'enregistrement, elles parviennent à saisir (malgré elles) quelque chose de l'air du temps et trimballent indiscutablement leur petite dose de nostalgie.

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