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Bilan de la politique de Tony Blair

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 27 juin 2007

Tony Blair, premier ministre du Royaume Uni de 1997 à 2007, incarne la réussite de la social-démocratie et la modernisation de la vie politique britannique.

Informations et crédits

Type de ressource :
Collection :
Date de diffusion du média :
27 juin 2007
Production :
INA
Page publiée le :
09 oct. 2009
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001254

Contexte historique

Par Julie Le Gac

Premier Ministre du Royaume Uni de 1997 à 2007, Tony Blair incarne le renouveau de la social-démocratie.

Tony Blair est tout d'abord l'acteur principal de la transformation du Parti travailliste. Un après son arrivée à la tête du Labour en 1994, ce jeune avocat formé à l'université d'Oxford modifie son texte fondateur, et en particulier la clause IV rédigée en 1918. Cette dernière donnait pour objectif au parti de "garantir aux travailleurs manuels ou intellectuels tout le fruit de leur labeur grâce à la propriété collective des moyens de production et au contrôle par le peuple de tous les secteurs de l'industrie et des services". En 1995, selon la nouvelle clause IV, le Labour devient un parti socialiste démocratique dont le premier objectif est de créer "une économie dynamique, au service de l'intérêt général, dans laquelle le marché et la vigueur de la concurrence s'allient aux forces associatives et coopératives [...] pour produire la richesse dont le pays a besoin". Dès lors, Tony Blair est considéré comme celui, qui en transformant en profondeur le Labour devenu d'ailleurs le New Labour, permet aux travaillistes de reconquérir le pouvoir en mai 1997, après 18 années d'opposition.

Tony Blair occupe le poste de premier ministre du Royaume Uni de 1997 à 2007 : il remporte donc trois élections générales consécutives: 1997, 2001 et 2005, avant de céder le pouvoir à son ministre des finances Gordon Brown en 2007. Au cours de ces 10 années, l'économie britannique est florissante : la croissance moyenne annuelle oscille autour de 2,8%, malgré les ralentissements de 2000 et 2005, le chômage est faible et 2,7 millions d'emplois sont créés, tandis que l'inflation est maîtrisée. Sur le plan social, le Labour, parvient à instaurer un salaire minimum en 1999 malgré l'hostilité du patronat. Si Tony Blair accepte l'héritage de la politique néo-libérale initiée en Grande Bretagne par Margaret Thatcher, il s'en distingue par l'importance des investissements publics dans le domaine des transports, de l'éducation et de la santé. Ainsi, dans le domaine de l'éducation, de 1997 à 2007, les dépenses par élève ont été multipliées par 10. Dans une logique keynésienne, le gouvernement travailliste soutient fortement la consommation. La réussite du modèle blairiste repose également sur le succès de sa politique financière fondée sur une grande flexibilité et marquée par l'octroi de l'indépendance à la banque d'Angleterre. Cependant, la crise financière de 2008, qui touche particulièrement la Grande Bretagne montre les limites de la politique financière menée par le Labour. Enfin, la croissance économique britannique a été permise par une forte immigration récemment remise en cause par David Cameron, jeune leader du parti conservateur qui s'insurge contre la "broken Britain " ("Grande Bretagne fracturée"). De manière générale, la réussite économique de la Grande Bretagne au cours des années Blair ne saurait occulter l'accroissement des inégalités entre riches et pauvres. Sur le plan international, Tony Blair mène une politique plus européenne que celle de ses prédécesseurs. Néanmoins, il privilégie l'alliance transatlantique et engage la Grande Bretagne au premier rang de la lutte contre le terrorisme mondial aux côtés des Etats-Unis. L'Armée britannique combat en Afghanistan, puis en Irak, ce qui provoque de très amples manifestations au Royaume Uni. Enfin Tony Blair, omniprésent dans les médias, incarne une nouvelle manière de faire de la politique louée par ses admirateurs, mais critiquée par ses détracteurs qui lui reprochent de délaisser la politique au profit de la communication.

Ainsi, initiateur de la rénovation du Labour, le gouvernement de Tony Blair remporte des succès indéniables fondés sur une conception pragmatique de la politique. Néanmoins, les difficultés rencontrées par le gouvernement de Gordon Brown, à la tête de la politique économique britannique depuis 1997, ne sauraient être dissociées de la politique menée par Tony Blair.

Éclairage média

Par Julie Le Gac

Dans le contexte de la politique d'ouverture menée par le président Sarkozy depuis son élection en mai 2007, l'analyse de la politique menée par Tony Blair en tant que premier ministre du Royaume Uni pendant dix ans est perçue à travers un prisme essentiellement français. Sans aborder les questions de fond, telles que la transformation radicale du parti travailliste par Tony Blair ou encore la modification de la société britannique, ce reportage se contente de tenter une transposition du modèle blairiste dans le contexte hexagonal.

Au cours de son lancement plateau, tout d'abord, le présentateur David Pujadas souligne le fait que Tony Blair a profondément transformé l'idéologie du travaillisme ou du socialisme, une alternative qui demeure non tranchée, ni même expliquée. Puis, le reportage consiste en une succession de brefs interviews de parlementaires français - de gauche comme de droite - devant répondre à la question essentielle : Tony Blair serait-il de gauche ou de droite en France ? Comme le remarque le journaliste, les parlementaires de droite sont paradoxalement plus prompts à revendiquer une proximité avec Tony Blair que ceux de gauche, qui à l'instar d'Henri Emmanuelle n'hésitent pas à critiquer sa politique extérieure comme intérieure.

Dans un second temps, à l'aide d'images d'archives, ce document revient sur les rapports entretenus entre le parti socialiste français et Tony Blair. Usant de la référence à l'entente cordiale, si familière lorsqu'il est question des relations franco-britanniques, il fait état de l'ambiguïté de ces rapports, mêlés d'admiration devant les succès électoraux du Labour et de divergences profondes en matière de politique économique ou extérieure.

Le reportage se conclut par la mise en lumière de la proximité, voire de la complicité nouée entre le nouveau président Nicolas Sarkozy et l'ancien premier ministre Tony Blair, illustrée par les félicitations adressées par le britannique au français sur un ton fort informel. Nicolas Sarkozy affirme s'inspirer de Tony Blair dans sa politique d'ouverture vers la gauche dans la constitution de son premier gouvernement. Toutefois, ce qui semble réunir les deux hommes réside bien plus dans leur grande habileté avec les médias et leur pragmatisme politique.

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