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Bilan de la présidence de Nicolas Sarkozy après un an d'exercice (2007-2008)

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 05 mai 2008 | Date d'évènement : 06 mai 2008

Les réformes accomplies par Nicolas Sarkozy durant la première année de sa présidence de la République, entre mai 2007 et mai 2008, sont évaluées au regard de ses promesses de campagne électorale.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Collection :
Date de l'évènement :
06 mai 2008
Date de diffusion du média :
05 mai 2008
Production :
INA
Page publiée le :
09 oct. 2009
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001269

Contexte historique

Par Christophe Gracieux

Elu président de la République, le 6 mai 2007, Nicolas Sarkozy a en grande partie axé sa campagne sur "la rupture" avec les méthodes de gouvernance précédentes. De fait, dès son arrivée à l'Elysée, il bouleverse très largement l'exercice du pouvoir présidentiel : faisant preuve d'une intense activité, au point d'être bientôt considéré comme un "hyperprésident", il intervient sur tous les fronts et dans tous les domaines, intérieurs comme extérieurs. Le Premier ministre François Fillon, nommé le 17 mai 2007, doit s'effacer derrière la figure présidentielle. C'est bien Nicolas Sarkozy qui dirige la politique du gouvernement.

Plusieurs réformes sociales et économiques sont adoptées pendant la première année de présidence de Nicolas Sarkozy. Mais leur impact et leur réception s'avèrent contrastés. L'objectif majeur de Nicolas Sarkozy d'augmenter le pouvoir d'achat des Français, exprimé au cours de la campagne présidentielle par le slogan "Travailler plus pour gagner plus", est ainsi très loin d'être atteint. Symbole de ses réformes, la loi "travail, emploi et pouvoir d'achat", surnommé "paquet fiscal", adoptée dès août 2007, prévoit certes la défiscalisation des heures supplémentaires et des intérêts des emprunts immobiliers pour la résidence principale. Mais l'instauration d'un bouclier fiscal ramené à 50% des revenus, ainsi que l'allègement des droits de succession, sont des mesures favorables aux catégories aisées.

Sur le plan social, une loi sur le service minimum dans les transports, votée en août 2007, prévoit l'obligation pour les salariés de se déclarer grévistes 48 heures à l'avance et un service garanti pour les usagers en cas d'important arrêt de travail. Les régimes spéciaux de retraite sont également réformés malgré des grèves importantes dans les transports en novembre 2007. La réforme de l'autonomie des universités est par ailleurs votée pendant l'été 2007 ; elle fera l'objet d'une forte contestation universitaire au printemps 2009. La carte judiciaire est de même réformée en dépit de l'opposition d'une grande partie des milieux judiciaires. Des peines minimales, les peines planchers, en cas de récidive, sont également instaurées. Enfin, la politique d'immigration demeure très restrictive : sous l'impulsion du ministre de l'Immigration Brice Hortefeux, des milliers de sans-papiers sont expulsés de France.

Concernant la politique extérieure, Nicolas Sarkozy annonce sa volonté de la réintégration complète de la France dans le commandement militaire de l'OTAN, quitté en 1966. Cette réintégration est achevée en avril 2009. Il milite aussi pour la ratification parlementaire du traité européen simplifié de Lisbonne et propose la création d'une Union pour la Méditerranée, qui voit le jour en juillet 2008. Plus tard, lors de sa présidence de l'Union européenne, au second semestre 2008, il prend des initiatives dans les crises géorgienne et financière. Cependant, la "rupture" de Nicolas Sarkozy dans le domaine de la politique étrangère est loin d'être si évidente. Ses relations avec les chefs d'Etats africains perpétuent "la Françafrique" . De même, alors qu'au soir de son élection, il avait affirmé son engagement en faveur des droits de l'homme, il révise rapidement ce point de vue au nom de la realpolitik. Il se garde ainsi de trop critiquer la Chine pour sa répression des émeutes tibétaines en 2008 de peur de nuire aux relations économiques franco-chinoises. Il reçoit également en France pendant cinq jours, en décembre 2007, le dirigeant libyen Kadhafi, peu connu pour son attachement à la démocratie et aux droits de l'homme.

En dépit d'un activisme politique inédit, le bilan de la première année du quinquennat de Nicolas Sarkozy apparaît donc très contrasté. Ainsi, alors qu'il avait été élu très largement, Nicolas Sarkozy connaît une chute de popularité sans précédent pour un président au terme d'une année d'exercice du pouvoir.

Éclairage média

Par Christophe Gracieux

Diffusé à l'occasion du premier anniversaire de l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République, ce sujet ne prend pas la forme d'une rétrospective classique de son année au pouvoir. Il se présente en fait comme un bilan critique des réformes réalisées du 6 mai 2007 au 6 mai 2008 comparées aux promesses de campagne du candidat Nicolas Sarkozy. Des extraits de discours et d'interviews datant d'avant l'élection, dont son allocution d'investiture comme candidat de l'UMP prononcée le 14 janvier 2007 porte de Versailles, jalonnent ainsi le reportage. Ils sont systématiquement suivis d'autres extraits datant cette fois de la première année de pouvoir : il s'agit de confronter le discours et les actes de Nicolas Sarkozy au cours de sa première année de présidence.

Sept grandes rubriques (économie, social, environnement, réforme de l'Etat, justice, enseignement, politique étrangère) sont passées en revue. Au sein de chacune, les principaux engagements électoraux de Nicolas Sarkozy font l'objet d'une évaluation. Tel un enseignant, le journaliste attribue ainsi une note à chaque promesse, à l'aide de nombreuses infographies. Une promesse de réforme est représentée par cinq cases. Quand le journaliste estime qu'elle a été pleinement achevée, les cinq cases sont remplies. En revanche, s'il juge que cela n'a pas été le cas ou si une partie seule de la réforme a été entreprise, aucune ou une partie uniquement des cases est alors remplie. Le procédé apparaît éminemment subjectif : pourquoi remplir deux cas plutôt que trois ? Mais avec cette partie évaluative, très inhabituelle dans les reportages consacrés aux bilans gouvernementaux dans les journaux télévisés français, le but est de rendre visible la réalisation ou non des promesses électorales de Nicolas Sarkozy. En s'achevant sur la présentation des images successives des rencontres de Nicolas Sarkozy avec le dirigeant de la Lybie Mouammar Khadafi, le président chinois Hu Jintao et le président tunisien Ben Ali, le reportage critique précisément - même s'il ne le dit pas explicitement - l'écart entre les promesses d'un changement de la politique extérieure française et la realpolitik menée par le nouveau chef de l'Etat, qui fait passer les droits de l'homme au second plan.

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