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Raids israéliens sur la bande de Gaza

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 28 déc. 2008

Les tirs de roquette lancés par le Hamas rompent la fragile trêve conclue en juin. Tsahal réplique par de violents raids aériens sur la bande de Gaza provoquant de fortes pertes, essentiellement parmi les civils palestiniens.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Collection :
Date de diffusion du média :
28 déc. 2008
Production :
INA
Page publiée le :
09 oct. 2009
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001284

Contexte historique

Par Julie Le Gac

Le 18 décembre 2008, le Hamas, prend la décision de ne pas renouveler la tahdiyeh (littéralement la période de calme) de six mois conclue avec Israël le 19 juin 2008. Cette rupture de la trêve est suivie par le tir d'une dizaine de roquettes et d'obus de mortiers. Israël réplique le 27 décembre 2008 en lançant l'opération "Plomb durci". Khaled Mechaal, qui dirige le Hamas depuis son exil justifie la rupture de la trêve par sa fragilité et son précédent non respect par l'État juif. Le raid lancé par Israël le 4 novembre 2008 qui tue 6 membres du Hamas avait déjà provoqué des tirs de roquette de la part du Hamas et consécutivement un renforcement du blocus israélien de la bande de Gaza, aggravant ainsi la situation humanitaire déjà critique dans l'enclave palestinienne. Dès lors, les responsabilités de la reprise des hostilité sont largement partagées.

Cette nouvelle offensive israélienne contre le Hamas intervient à un moment où le département d'État américain est peu enclin à la réaction, car l'administration du président nouvellement élu Barack Obama n'entre en fonction officiellement que le 20 janvier 2009. Elle s'insère également dans la campagne électorale israélienne. Alors que Tzipi Livni, candidate du parti actuellement au pouvoir, Kadima, est distancée dans les sondages par Benyamin Netanyahou, le chef du Likoud, partisan du recours de la force dans la bande de Gaza, l'affaiblissement du Hamas constitue un enjeu certain. La rupture de la trêve apparait alors comme une manifestation d'autorité de la part de Tzipi Livni. L'objectif immédiat d'Israël est de faire cesser les tirs de roquettes sur son territoire et donc de détruire les tunnels permettant l'acheminement d'armes et de munitions à destination du Hamas. A plus long terme, il s'agit d'affaiblir le Hamas qui constitue une menace constante, dans la mesure où ce parti, qui s'est emparé du territoire palestinien par la force en juin 2007, n'a jamais reconnu son existence.

Les bombardements des premiers jours sont suivis par une offensive terrestre menée par Tsahal, l'armée israélienne, du 3 au 17 janvier, date du cessez-le-feu. Au total, le conflit provoque la mort de 1400 Palestiniens et plus de 5 000 personnes sont blessées. La grande majorité des victimes sont civiles. Du côté israélien, 10 militaires et 3 civils périssent au cours des affrontements. L'ampleur des pertes et la forte proportion de civils suscitent une vive émotion de la communauté internationale. Les tirs meurtriers contre des écoles pleines de réfugiés comme celle de l'ONU à Jabaliya, qui provoque 40 morts ou contre l'hôpital de Gaza font naître une polémique. Amnesty International qualifie même explicitement certaines actions de Tsahal de crimes de guerre, voire de crimes contre l'humanité. L'Armée israélienne, quant à elle, invoque la présence de combattants dans les immeubles civils pour justifier l'importance des pertes civiles et la légitime défense pour justifier le principe même de son intervention dans la bande de Gaza. Israël et la majorité des pays arabes n'ayant pas signé le traité instituant la Cour pénale internationale entrée en fonction en juillet 2002, il est peu probable que ces nouveaux affrontements entre les combattants du Hamas et Israël soient jugés selon les principes du droit international. La communauté internationale, en revanche, promet de renforcer son aide à l'égard de la population civile de Gaza et offre le 22 mars 2009 4,5 milliards de dollars pour la reconstruction de la bande de Gaza.

Éclairage média

Par Julie Le Gac

Réalisé dans les premiers jours de l'offensive aérienne israélienne, ce reportage est divisé en deux temps.

Dans un premier temps, il révèle la souffrance et la peur du peuple palestinien vivant dans la bande de Gaza et soumis aux tirs israéliens. La succession d'images d'immeubles détruits, de manifestations de protestation, de femmes éplorées craignant pour la vie de leur proches, l'incessant bruit des sirènes témoignent du climat de terreur régnant dans la bande de Gaza. Le document s'attache par ailleurs à montrer que les tirs visant des caches d'armes ou des institutions du Hamas atteignent également la population civile palestinienne, comme l'illustrent l'exemple de la prison du Hamas ou encore les témoignages de civils bouleversés et terrorisés.

Dans un second temps, ce reportage est consacré à la stratégie menée par Tsahal. A cet égard, il reprend des images qualifiées d'images de propagande car destinées à intimider le Hamas par la démonstration de la puissance de feu dont dispose Israël. Cependant, immédiatement, le document dénonce l'échec de la politique menée par Israël en soulignant le fait qu'elle tend à renforcer le désespoir, l'animosité et l'esprit de résistance des populations de l'ensemble des territoires palestiniens. Dès lors, la conclusion de ce reportage révèle un profond pessimisme et fatalisme quant aux perspectives d'apaisement dans la région. Le journaliste achève d'ailleurs son commentaire par ces mots : "inexorablement la région s'embrase".

Ainsi, ce reportage souligne les conséquences désastreuses d'un point de vue humanitaire de la politique menée par Israël à l'égard des territoires palestiniens. Toutefois, l'absence de mise en contexte conduit à une vision trop simplificatrice de la situation : les Palestiniens sont uniquement présentés uniformément comme victimes et l'Armée israélienne comme des bourreaux. La réalité est toutefois bien plus complexe, ainsi que l'illustrent la persistance des affrontements depuis plusieurs décennies et l'enlisement du processus de paix dans cette région.

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