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Les nouveaux adhérents d'un nouveau parti

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 06 févr. 2009

Le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) voit le jour le 7 février 2009. Dès sa fondation, il rassemble un peu plus de 9000 militants dont un tiers provient de la Ligue Communiste Révolutionnaire, récemment dissoute pour laisser place au NPA qui désire réunir tous les anticapitalistes.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
06 févr. 2009
Production :
INA
Page publiée le :
18 oct. 2011
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001289

Contexte historique

Par Victor Pereira

En 1997, le sociologue Jacques Ion se demandait si l'heure de la « fin des militants » avait sonné. Il contestait toutefois l'idée d'une fin de l'engagement et des idéologies. Si l'engagement dans les partis politiques, notamment d'extrême gauche, reculait, l'engagement distancié, par le biais de la participation à des associations ou des projets collectifs, progressait. Ce sont en partie ces militants engagés dans des luttes spécifiques (contre la pauvreté, contre le mal-logement, contre la mondialisation, pour la taxation des transactions financières, en défense des immigrés, etc.) que le Nouveau Parti Anticapitaliste veut rassembler dès sa fondation en février 2009.

Le NPA est directement issu de la Ligue Communiste, parti politique créé une année après les événements de Mai 68, dissout par le gouvernement en 1973 et refondé en 1974 sous le nom de Ligue Communiste Révolutionnaire. Marquée par des figures comme Alain Krivine, Daniel Bensaïd ou Olivier Besancenot, la LCR est l'un des principaux partis trotskistes français, affiliée à la Quatrième Internationale. Défendant le renversement des institutions, la rupture avec le capitalisme et refusant de s'allier avec le Parti Socialiste Français, la LCR se présente néanmoins régulièrement aux élections afin de pouvoir diffuser son message.

En 2007, le candidat de la LCR aux élections présidentielles, Olivier Besancenot, 33 ans, employé de la Poste, obtient un peu moins d'1 500 000 voix, soit 4% des suffrages. Les dirigeants du parti décident néanmoins d'envisager à terme l'auto-dissolution de la LCR et la création d'un nouveau parti qui regrouperait tous les militants anti-capitalistes éparpillés dans de nombreux collectifs, association ou syndicats. Si le parti à créer garderait sa dimension révolutionnaire, le trotskisme ne serait plus sa seule référence idéologique. Ce projet est vu par certains comme une OPA de la LCR sur la gauche de la gauche.

En dépit de quelques résistances internes, la LCR s'auto-dissout en février 2009 et ses dirigeants, dont Olivier Besancenot, forment le noyau dur du NPA. Ce parti réunit alors un peu plus de 9 000 militants, 3 000 provenant de la LCR. Une grande partie des nouveaux militants provient donc du monde associatif, de collectifs, de syndicats. Ils sont pour beaucoup jeunes. De nombreux éléments ont favorisé l'existence d'un important militantisme associatif et syndical : la présence au pouvoir de la droite depuis 2002 après une élection lors de laquelle le candidat de l'extrême droite a accédé au second tour, les importants débats suscités par le référendum du Traité Constitutionnel Européen en 2005, les émeutes dans les banlieues de 2005, l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République en 2007, la mise en place de politiques visant les sans-papiers, l'aggravation des inégalités sociales, les délocalisations et la mondialisation.

Si le NPA devient un des principaux acteurs des luttes sociales, il doit faire face à la concurrence d'un nouveau parti qui se veut aussi à la gauche de la gauche : le parti de gauche dirigé par Jean-Luc Mélenchon.

Éclairage média

Par Victor Pereira

Les partis politiques sont le plus souvent dépeints par les médias à travers leurs dirigeants. Il est vrai que la plupart des partis comptent désormais peu de militants. Le parti de masse n'est plus. Les militants des partis sont souvent, du reste, des élus et leur engagement ne semble donc pas désintéressé. La figure du militant engagé et altruiste s'est donc plutôt transférée dans le milieu associatif ou syndical. Des personnalités comme Augustin Legrand (militant contre le mal-logement) ou Xavier Mathieu (porte-parole des salariés de l'entreprise Continental menacés de licenciement) illustrent le nouveau militant engagé hors des structures partisanes.

Ce reportage cherche alors à dépeindre l'innovation que prétend constituer le NPA : la convergence du parti politique qui participe aux élections et des mouvements sociaux qui, souvent, défient les méthodes et les objectifs de la politique institutionnelle. Les deux portraits brossés, celui d'une militante associative issue de banlieue et celui d'un syndicaliste, cherchent à démontrer l'articulation des luttes associatives, syndicales et partisanes. Loin de s'opposer, ces luttes, selon les deux militants, se renforcent.

On peut toutefois noter que le commentaire de la journaliste simplifie quelque peu la question de l'idéologie au sein du NPA. Si, en effet, le parti ne prétend plus être exclusivement trotskiste et n'est plus affilié à la Quatrième Internationale, ce n'est pas pour autant qu'il abandonne toutes références idéologiques pour se transformer en un parti fourre-tout. Le NPA n'élimine pas l'idéologie : il élargit plutôt ses références, allant les puiser au-delà du trotskisme, notamment dans le marxisme, les idées libertaires, l'alter-mondialisme.

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