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Le plan de vaccination contre la grippe A

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 27 août 2009

Détectée au Mexique en mars 2009, la grippe A (H1N1) est rapidement considérée comme dangereuse pour la santé publique à travers le monde. Dès juin 2009, l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), une des agences de l'ONU, évoque le risque d'une pandémie mondiale et élève au maximum son niveau d'alerte sur la grippe A. La plupart des Etats, dont la France, mettent alors en place des campagnes de vaccination.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
27 août 2009
Production :
INA
Page publiée le :
18 oct. 2011
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001296

Contexte historique

Par Victor Pereira

Chaque année, la grippe saisonnière cause la mort de 250 000 à 500 000 personnes dans le monde. Ce chiffre considérable est néanmoins inférieur à celui des décès causés par la rougeole (500 000) ou par le paludisme (de 1 million à 2 millions). En France, en dépit de la difficulté à établir les causes précises de tous les décès, la grippe saisonnière entraînerait la mort de plus d'un millier d'individus chaque année.

En dépit du nombre élevé de malades (entre 2 à 7 millions chaque année) et de décès (qui constituent une partie minime des personnes malades), la grippe est largement banalisée en France. Se soignant assez facilement, elle n'est considérée que comme une maladie bénigne.

Cependant, certains types de grippe peuvent être beaucoup plus mortels et leurs résurgences sont redoutées. Ce fut le cas de la grippe espagnole en 1918-1919 qui sévit dans une Europe fragilisée par la Première Guerre mondiale et ses conséquences (pénurie d'aliments et désorganisation des transports, faible réactivité des pouvoirs publics de certains pays). Selon les estimations, la grippe espagnole aurait causé de 30 millions à 50 millions de morts, certains avançant même le chiffre de 100 millions de morts.

En 2004, la grippe H5N1, touchant les oiseaux, a été largement médiatisée à travers le monde car il était craint qu'elle puisse toucher l'homme et causer de nombreux morts.

La détection d'un virus H1N1 (de la famille de la grippe espagnole) au Mexique en mars-avril 2009 suscita rapidement la crainte d'une pandémie mondiale. Face à la diffusion très rapide du virus H1N1 à travers l'Amérique, puis à travers le monde, l'OMS annonça dès juin 2009 qu'elle avait élevé au maximum son niveau d'alerte concernant la grippe A, décrétant ainsi une pandémie mondiale.

Le gouvernement français se trouve ainsi confronté à une importante menace pour la santé publique. Le journal Le Monde évoque dans son édition du 24 juillet 2009 que « le virus de la grippe A(H1N1) pourrait affecter 20 millions de Français d'ici à la fin de l'année ». Parmi ces 20 millions de malades, il est redouté qu'une part importante des personnes les plus fragiles (personnes âgées, enfants, femmes enceintes) décède. La nouveauté de ce virus, la possibilité qu'il mute et devienne encore plus mortifère et l'absence de vaccin inquiètent donc les autorités et l'opinion publiques. Dans l'attente de la confection d'un vaccin (ce qui n'a rien d'exceptionnel car chaque année les laboratoires mettent en place un vaccin contre les grippes saisonnières), les autorités publiques enjoignent la population à prendre des mesures d'hygiènes : se laver régulièrement les mains, être attentif aux symptômes grippaux, mettre un masque en cas de rhume, rester chez soi en cas de fièvre. A l'approche de l'automne et de l'hiver, période pendant laquelle les épidémies de grippe sont les plus intenses, les autorités publiques organisent également la vaccination de la population. 94 millions de vaccins ont été commandés à plusieurs laboratoires pharmaceutiques et doivent être disponibles à partir de l'automne. Cette campagne de vaccination écarte les médecins libéraux. En effet, les vaccinations, qui commencent le 12 novembre 2009, se déroulent dans des lieux publics réquisitionnés à cet effet. Les adultes volontaires peuvent se faire vacciner gratuitement. Les enfants sont eux vaccinés dans les établissements scolaires.

Cette campagne de vaccination suscita plusieurs polémiques. D'une part, les alertes de l'OMS concernant la grippe A ont, a posteriori, semblé exagérées. En effet, la grippe A fut bien moins mortelle que les grippes saisonnières. En avril 2010, on ne recensait, depuis son apparition, que 17 798 décès causés par ce virus. Cette exagération de l'OMS est alors apparue comme contre-productive et comme ayant favorisé les laboratoires pharmaceutiques qui purent vendre des millions de vaccins à travers le monde. Enfin, les vaccins ont parfois eu de graves effets secondaires, parfois mortels. La crainte de ces effets pervers explique, notamment en France, que les personnes volontaires pour se faire vacciner aient été moins nombreuses que ce qui était prévu par les autorités, causant la non-utilisation d'une grande partie du stock de vaccin.

Éclairage média

Par Victor Pereira

Depuis avril 2009, les médias couvrent abondamment la diffusion de la Grippe A à travers le monde. Ils se font également les relais des scenarios les plus catastrophiques. Le spectre d'une nouvelle épidémie de grippe comme celle qui frappa le monde en 1918-1919 et provoqua des millions de morts hante les esprits.

Les médias participent ainsi à la création d'une certaine anxiété parmi la population, anxiété que les autorités se doivent de calmer en prenant les mesures qu'elles pensent adéquates. Ce sont ces mesures que présente ce sujet de France 2. Le journaliste Olivier Galzi évoque d'emblée les mesures exceptionnelles que vont mettre en places les pouvoirs publics : « C'est un plan de vaccination qui ressemble à un véritable "plan de guerre"... ».

Le sujet est avant tout pédagogique. Si les médias participent à la diffusion d'appréhensions face au virus H1N1, ils sont également des instruments d'information permettant de lutter contre la propagation de la maladie. Même s'il reste des zones d'ombre, le reportage explique donc comment vont se dérouler les campagnes de vaccination que le gouvernement est en train d'organiser.

Trois incrustations résument les trois questions que beaucoup de téléspectateurs se posent : « qui sera vacciné ? », « quand le vaccin sera-t-il prêt  ; « Est-il fabriqué en urgence ? ». Les décisions du gouvernement concernant les individus à vacciner prioritairement n'étant pas encore totalement arrêtées, les différentes consignes données sur cette question par l'Union Européenne ou les Etats-Unis sont avancées.

Les plans qui accompagnent la voix-off sont purement illustratives : un plan de gardien de prison, clefs à la main, pour illustrer la vaccination de la population incarcérée ; un plan de cour d'école pour illustrer les vaccinations qui auront lieu dans les établissement scolaires ; des plans de laboratoires pharmaceutiques pour évoquer la préparation du vaccin. L'efficacité du discours prime sur l'audace visuelle.

Tout aspect critique est également écarté. Le choix de mettre en place des équipes spéciales qui travailleront dans des lieux réquisitionnés fait au détriment des médecins libéraux n'est ainsi pas questionné.

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