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L'Europe des Neuf

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 26 déc. 1972

Rétrospective du processus ayant conduit au cours de l'année 1972 à l'adhésion à la Communauté économique européenne du Royaume-Uni, de l'Irlande et du Danemark. La Norvège refuse, elle, l'adhésion par référendum. Organisé par Georges Pompidou en octobre 1972, le sommet de Paris entérine l'élargissement de l'Europe.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
26 déc. 1972
Production :
INA
Page publiée le :
27 août 2013
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001400

Contexte historique

Par Christophe Gracieux

Le 1er janvier 1973 a lieu le premier élargissement de la Communauté économique européenne (CEE) : avec l'adhésion de la Grande-Bretagne, de l'Irlande et du Danemark, l'Europe des Six, née avec le traité de Rome en 1957, laisse place à l'Europe des Neuf.

Cet élargissement n'est cependant pas allé sans difficultés. Le double veto du général de Gaulle à l'entrée de la Grande-Bretagne dans le Marché commun, en janvier 1963 puis en novembre 1967, a en effet empêché toute extension de la Communauté pendant une décennie. Les candidatures britannique, irlandaise et danoise, faites en 1961, et norvégienne, déposée en 1962, ont de fait été gelées.

La situation change radicalement avec l'élection de Georges Pompidou à la présidence de la République française. Convaincu de la nécessité d'une relance de la construction européenne, il est à l'initiative du sommet de La Haye les 1er et 2 décembre 1969. À cette occasion, les six membres fondateurs de la CEE (France, RFA, Italie, Belgique, Pays-Bas et Luxembourg) se mettent d'accord sur l'élargissement à la Grande-Bretagne, à l'Irlande, au Danemark et à la Norvège. Les négociations débutent ainsi le 21 juillet 1970 avec la Grande-Bretagne, puis avec le Danemark, la Norvège et l'Irlande le 21 septembre 1970.

C'est avec la première que la négociation est la plus ardue. Achoppant surtout sur la contribution britannique au budget communautaire, elle est néanmoins facilitée par la rencontre entre Georges Pompidou et le Premier ministre conservateur Edward Heath à Paris le 21 mai 1971. Un accord est ainsi trouvé à Luxembourg le 23 juin 1971. Les négociations avec les trois autres pays sont également menées à bien. Celle avec le Danemark, à l'agriculture très modernisée, ne soulève aucune difficulté, comme dans une moindre mesure celle avec l'Irlande, pays rural et moins développé que les autres États membres. La Norvège obtient de son côté une dérogation pour protéger sa pêche et son agriculture.

Au terme des négociations, les traités d'adhésion de la Grande-Bretagne, de l'Irlande, du Danemark et de la Norvège à la CEE et à la Communauté européenne de l'énergie atomique sont signés à Bruxelles le 22 janvier 1972. Ils prévoient une période de transition de cinq ans. Une fois signés, ils doivent être ratifiés par les dix pays membres de la CEE. Leur ratification est acquise à de très fortes majorités chez les Six par la voie parlementaire, hormis en France. Le référendum organisé par Georges Pompidou le 23 avril 1972 ne recueille en effet que 68 % de suffrages exprimés positifs, avec près de la moitié d'abstentions.

Si la Grande-Bretagne ratifie le traité d'adhésion dès octobre 1971 par un vote de la Chambre des Communes, les autres États candidats optent quant à eux pour la voie référendaire. Avec respectivement 83 % et 67 % de « oui », l'Irlande et le Danemark adoptent largement l'entrée dans la CEE. En revanche, la Norvège la rejette le 25 septembre 1972 : le « non » l'emporte avec 54 % des suffrages exprimés. C'est donc une Europe des Neuf et non des Dix qui se réunit dès le 19 octobre 1972 au sommet de Paris pour déterminer le programme de la nouvelle CEE.

Le 1er janvier 1973, la Grande-Bretagne, l'Irlande et le Danemark y adhèrent officiellement. La Communauté européenne voit alors son poids démographique (elle compte désormais 256 millions d'habitants) et commercial (elle assure 22,5 % des échanges mondiaux) renforcé par cet élargissement. Son centre de gravité se porte en outre encore davantage vers l'Europe du Nord-Ouest. Toutefois, dès 1974, le nouveau gouvernement britannique du travailliste Harold Wilson demande une renégociation du traité d'adhésion, désireux de revoir la contribution de la Grande-Bretagne au budget communautaire ainsi que la politique agricole commune. L'adhésion britannique à la CEE est finalement confirmée par référendum le 5 juin 1975 par 67 % de « oui ».

Éclairage média

Par Christophe Gracieux

Diffusé le 26 décembre 1972, ce sujet prend la forme classique d'une rétrospective de fin d'année. Il propose ainsi un récit chronologique du processus d'adhésion des nouveaux États à la Communauté économique européenne (CEE) au cours de l'année écoulée. Cette rétrospective se compose d'un montage d'images d'archives qui visent essentiellement à illustrer les deux principaux aspects de ce premier élargissement européen : les rencontres institutionnelles et la ratification populaire.

L'aspect institutionnel de l'élargissement est mis en lumière par les discussions entre chefs d'États et de gouvernements. Le sujet propose ainsi une succession d'images coutumières des sommets et rencontres internationales qui obéissent à un protocole minutieux : l'arrivée solennelle des délégués, la photographie de famille des chefs d'Etat et de gouvernements ou le ballet des voitures des délégations officielles. Le sujet donne également à voir le protocole d'une rencontre diplomatique bilatérale lorsque Georges Pompidou est accueilli sur le sol britannique par le Premier ministre Edward Heath. L'élargissement de l'Europe est également illustré par les arrivées successives des chefs d'Etats et de gouvernements au sommet de Paris. Ce sujet est plus particulièrement centré sur la figure du président de la République française Georges Pompidou, présenté à l'écran à de nombreuses reprises : on le voit lors de sa rencontre avec Edward Heath, de son vote pour le référendum consacré à l'élargissement de l'Europe ou de sa participation au sommet de Paris. Tout est ainsi fait pour mettre en valeur son rôle dans l'élargissement de la CEE.

L'aspect populaire du processus d'élargissement de l'Europe est quant à lui souligné par des plans classiques des campagnes électorales et des scrutins. Ainsi, le référendum organisé en France est illustré par des plans de personnalités politiques qui accomplissent leur devoir électoral : le président de la République Georges Pompidou et son épouse, l'ancien Premier ministre Maurice Couve de Murville et le secrétaire général du Parti communiste français Georges Marchais. De même, des images d'affiches favorables au « oui » ou au « non » et de manifestations dans les rues ont été choisies pour évoquer les référendums en Irlande, Norvège et Danemark.

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