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La rénovation du centre historique de Gênes, Capitale européenne de la culture en 2004

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 14 mai 2004

Désignée Capitale européenne de la culture en 2004, la ville italienne de Gênes a entrepris à cette occasion de grands travaux de réhabilitation de son centre historique. Elle a notamment rénové ses palais baroques dont le Palais Lomellino. L'administrateur de « Gênes 2004 », Enrico Da Molo, et le maire de la ville, Giuseppe Pericu, expliquent ce choix.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
14 mai 2004
Production :
INA
Page publiée le :
27 août 2013
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001426

Contexte historique

Par Christophe Gracieux

Chaque année depuis 1985, des villes sont désignées Capitales européennes de la culture. Ce sont les ministres de la Culture grec Melina Mercouri et français Jack Lang qui sont à l'origine de ce projet, décidé en juin 1985 par le Conseil des ministres européens. Cette initiative visait essentiellement à mettre en valeur les cultures européennes.

Le premier titre de Capitale européenne de la culture a été attribué à Athènes en 1985. Par la suite, plus de cinquante villes l'ont obtenu. Généralement, une ville ou deux sont choisies pour une année. Ce fut par exemple le cas en 2012 avec les cités portugaise Guimarães et slovène Maribor, en 2013 avec la française Marseille et la slovaque Kosice. Il en sera de même en 2014 avec la suédoise Umea et la lettone Riga, en 2015 avec la belge Mons et la tchèque Plzen et en 2016 avec l'espagnole Saint-Sébastien et la polonaise Wroclaw. Exceptionnellement en 2000 ce furent neuf villes qui furent désignées : Avignon (France), Bergen (Norvège), Bologne (Italie), Bruxelles (Belgique), Helsinki (Finlande), Cracovie (Pologne), Prague (République tchèque), Reykjavik (Islande) et Saint-Jacques-de-Compostelle (Espagne). Les villes désignées ne sont pas toutes issues d'États membres de l'Union européenne, telles Reykjavik en 2000 et Istanbul en 2010.

La désignation des Capitales européennes de la culture répond à des critères précis déterminés conjointement par le Parlement européen et le Conseil européen en 2006. Les villes candidates doivent tout d'abord mettre en avant leur dimension européenne : elles doivent « faire ressortir la richesse de la diversité culturelle en Europe » et mettre « en évidence les aspects communs des cultures européennes ». Les autres critères principaux de sélection sont la participation des citoyens et l'intégration du projet au développement de la ville : la ville candidate doit « se demander commenter attirer » ses habitants et ceux du pays concerné ainsi que les touristes étrangers. Sa candidature doit également présenter « un caractère durable » et faire « partie du développement culturel et social à long terme de la ville ». En d'autres termes, les impacts sur cette ville ne doivent pas être restreints à la seule année de désignation comme Capitale européenne de la culture.

La sélection des villes s'est déroulée de deux manières différentes depuis 1985. Dans un premier temps, jusqu'en 2004, les Capitales européennes de la culture étaient désignées par le Conseil européen à la suite de discussions entre les ministres de la Culture des pays membres de la Communauté. En 2005 le processus de sélection a été modifié : la désignation de la ville se fait dorénavant selon un ordre d'États membres déterminé à l'avance.

Les résultats de ces manifestations culturelles sont très disparates. Certaines villes ont dépensé beaucoup sans recevoir assez de visiteurs et sans réellement renforcer leur visibilité. D'autres ont en revanche connu de grands succès. Ce fut le cas en 2008 à Liverpool qui a généré 900 millions d'euros de recettes. De même, Lille eut un important succès public en 2004 : elle a reçu 9 millions de visiteurs et a vu ses créations d'emplois liés au tourisme croître de 23 %.

La ville italienne de Gênes avait également été désignée Capitale européenne de la culture en 2004. Ce grand port industriel, le deuxième en mer Méditerranée, avait saisi cette occasion pour entreprendre de grands travaux de rénovation de son centre historique. 200 des 230 millions d'euros du budget de « Gênes 2004 » avaient alors été consacrés à la revalorisation de son patrimoine architectural. Les palais baroques de la via Garibaldi, les églises et le front de port avaient ainsi été entièrement rénovés. Grâce à cette opération, la capitale ligure est parvenue à attirer 2,8 millions de visiteurs. Surtout, elle a réussi à transformer son image de cité portuaire et industrielle en celle d'une cité de tourisme culturel.

Éclairage média

Par Christophe Gracieux

Consacré à la ville de Gênes, désignée Capitale européenne de la culture en 2004, ce sujet a été diffusé dans le journal télévisé de l'édition Nord-Pas-de-Calais de France 3. À première vue, ce choix paraît étonnant. Rares sont en effet les reportages réalisés à l'étranger par les journalistes des rédactions régionales de France 3. La décision d'envoyer une équipe de France 3 Nord-Pas-de-Calais dans la capitale de la Ligurie n'est pourtant pas si surprenante. De fait, Lille est l'autre ville à avoir obtenu le titre de Capitale européenne de la culture en 2004. L'objectif est donc de s'intéresser à « Gênes 2004 » afin de la comparer implicitement avec « Lille 2004 », qui fait l'objet de très fréquents sujets dans le journal télévisé de France 3 Nord-Pas-de-Calais.

Alternant les images d'illustration et les interviews, le reportage traite des changements provoqués dans la ville de Gênes par sa désignation comme Capitale européenne de la culture. L'essentiel du reportage vise à montrer que Gênes en a surtout profité pour rénover son centre historique, édifié principalement au temps de sa splendeur, aux XVIe et XVIIe siècles. Des plans d'un chantier témoignent du fait que des travaux sont toujours en cours en mai 2004. Toutefois, la plupart des images montées dans ce reportage donnent à voir les transformations de Gênes après les opérations de rénovation. C'est ce que montrent les plans des rues de la capitale ligure, comme les plans d'ensemble de la ville et de son port. C'est également ce qu'illustrent les vues extérieures et intérieures des palais baroques rénovés de la via Garibaldi. La journaliste Marie Roussel a du reste choisi d'en montrer un exemple avec le palais Lomellino, en s'appuyant sur les commentaires d'une femme membre de la famille propriétaire. Plusieurs plans des fresques peintes dans le palais par Bernardo Strozzi au XVIIe siècle et rénovées illustrent également l'ampleur des travaux entrepris pour embellir Gênes.

Ce choix de consacrer la grande majorité des fonds destinés à « Gênes 2004 » à la rénovation du centre historique de la cité est confirmé par les différents témoignages réunis dans le sujet. Les représentants des institutions, l'administrateur de « Gênes 2004 », Enrico Da Molo, et le maire de la ville, Giuseppe Pericu, justifient ainsi cette décision. Le micro-trottoir réalisé dans les rues de la ville met également en valeur cet aspect même si la deuxième personne interrogée se montre davantage critique sur les rénovations.

Ce reportage ne comporte presque aucune image d'une manifestation culturelle organisée lors de « Gênes 2004 ». Seule l'exposition L'âge de Rubens apparaît furtivement à l'écran. Elle n'est toutefois pas mentionnée dans le commentaire et n'est visible que par un plan sur l'extérieur du palais ducal, orné des banderoles qui l'annoncent. Ce parti pris reflète bien la volonté des autorités génoises de consacrer l'essentiel de leurs efforts à la rénovation du centre historique de la ville plutôt qu'à la mise en place de manifestations culturelles d'envergure. Seuls les drapeaux et bannières « Genova 2004 », dans les rues et sur des bâtiments, rappellent que la ville a été désignée Capitale européenne de la culture.

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