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La déforestation en Indonésie et l'effet de serre

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 02 déc. 2007

La conférence internationale sur le changement climatique s'est déroulée à Bali en décembre 2007. C'est l'occasion d'évoquer le principal danger environnemental qui menace l'archipel : la déforestation - accélérée pour des raisons spéculatives liées à la demande mondiale d'huile de palme - libère dans l'atmosphère de grandes quantités de dioxyde de carbone.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
02 déc. 2007
Production :
INA
Page publiée le :
25 nov. 2013
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001447

Contexte historique

Par Claude Robinot

La conférence de Bali sur le changement climatique organisée en décembre 2007 par les Nations-Unies intervient 10 ans après la conférence de Kyoto. Les 189 pays présents sont d'accord sur la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) responsables du réchauffement climatique. Mais ils se divisent sur les causes principales et les moyens à mettre en œuvre.

Les conférences suivantes, Copenhague 2009 et Durban 2011, échouent à trouver un accord contraignant. Le principe pollueur-payeur reconnu par tous est sans cesse contourné ou atténué au nom des intérêts économiques des Etats. Les pays riches ne veulent pas être pénalisés par une taxation carbone trop élevée, les pays émergents ne veulent pas être entravés dans leur course au développement.

L'Indonésie qui appartient au deuxième groupe, est montrée du doigt parce qu'elle est le 3e émetteur mondial de CO2. Dans cet archipel peuplé de 245 millions d'habitants, les 2/3 des émissions de GES ont pour origine la déforestation. Une pratique responsable de 17 % des émissions mondiales, plus que le secteur des transports d'après une étude des experts onusiens du GIEC (groupe sur l'évolution du climat). La forêt équatoriale indonésienne couvre 71 millions d'hectares, les plus grandes étendues se trouvent à Bornéo, Sulawesi et Sumatra. En Indonésie, une grande partie de la forêt se développe sur un sol de tourbières épais de 2 à 4 mètres ce qui augmente la capacité de stockage de carbone par le couvert forestier. On calcule qu'un hectare peut capturer 35 tonnes de carbone. La déforestation s'est accélérée dans les années 1990. Sur l'île de Bornéo, hors des zones protégées, la superficie de la forêt primaire est passée de 59 à 22 % de la superficie totale comme l'attestent les relevés d'images satellitaires. Le gouvernement indonésien est accusé de laxisme dans l'attribution des concessions aux sociétés locales et étrangères qui défrichent pour produire de la pâte à papier ou de l'huile de palme. Cette dernière activité est très lucrative. La production concentrée en Indonésie et en Malaisie a été multipliée par 8 en trente ans. L'huile de palme est devenue indispensable à l'industrie alimentaire par ses qualités et son faible coût. Le recours au défrichement par brûlis, une pratique traditionnelle des paysans indonésiens, lorsqu'il est pratiqué à grande échelle, est catastrophique au niveau humain et écologique. Les incendies produisent d'épais nuages polluants qui s'étendent jusqu'à Singapour et provoquent des problèmes de santé publique. Des ONG se sont aussi émues de la disparition de l'habitat naturel de l'Orang-Outan à Bornéo et du tigre à Sumatra, mais c'est le réchauffement climatique qui pousse les Etats à agir. En 2010, le gouvernement indonésien a adopté un moratoire pour interdire pendant deux ans le nettoyage par le feu sur 65 millions d'ha. En échange, le gouvernent Norvégien a promis une aide d'un million de $. Les résultats sont mitigés, la production de GES n'a pas diminué, en revanche des progrès ont été observés dans la protection des zones à forte teneur en carbone, particulièrement les tourbières. La principale société d'huile de palme (Golden Agri) s'est engagée à protéger les zones sensibles. L'objectif de réduction d'un quart des GES sur dix ans semble difficile à tenir.

Éclairage média

Par Claude Robinot

Un reportage du 20 heures de France 2 est montré à l'occasion du sommet de Bali sur le climat. Depuis Kyoto, la télévision a pris l'habitude d'aborder les questions du réchauffement climatique et de la production de gaz à effet de serre. Le pays hôte de la conférence est au cœur des questions débattues notamment à travers la déforestation. C'est donc ce sujet que traite le reportage qui ne s'attarde pas trop sur les aspects diplomatiques de la rencontre. Les quelques plans montrant de jeunes écolières balinaises procédant à une opération de reboisement, mise en scène pour les télévisions étrangères, ne servent que d'introduction et entrent en violent contraste avec d'autres images d'archives montrant la violence des incendies, principale méthode de déboisement dans l'archipel. Celle-ci pratiquée de manière traditionnelle par les paysans indonésiens pour les cultures vivrières a pris une autre dimension avec les grandes plantations.

En 1997, les incendies ont échappé à tout contrôle pendant de longues semaines avec d'énormes rejets polluants et des nuages de cendres qui ont circulé dans toute la région. Le problème a pris une dimension internationale. Les vues aériennes des plantations avec leur canaux de drainage - car les forêts reposaient sur des tourbières humides - sont particulièrement éloquentes. Associées à deux infographies, elles forment une explication claire et pertinente du processus de rejet carbonique. Greenpeace, que l'on voit agir sur le terrain, a mené une campagne efficace contre les producteurs d'huile de palme en surveillant les espaces forestiers protégés. Le CIRAD, centre de recherche agronomique, apporte sa compétence sur le terrain, son action aboutit à un développement contrôlé et durable des exploitations oléicoles plutôt qu'à leur éradication. Le commentaire fait aussi allusion à l'aide que les pays développés peuvent fournir à l'Indonésie pour lutter contre la déforestation. Promise lors de la conférence de Bali, cette manne financière arrivera trois ans plus tard.

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