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L'usine de dessalement de l'eau de mer de Barcelone

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 19 juil. 2011

La plus grande usine d'Europe de dessalement de l'eau de mer est installée près de Barcelone, en Espagne. Elle transforme l'eau salée en eau douce potable. Elle a été construite après la sécheresse qui a frappé la Catalogne en 2008. De nombreux pays produisent de l'eau dessalée. Ce procédé est cependant coûteux en énergie selon le directeur de l'Office international de l'eau, Jean-François Donzier.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
19 juil. 2011
Production :
INA
Page publiée le :
25 nov. 2013
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001463

Contexte historique

Par Christophe Gracieux

L'eau est une ressource surexploitée. Or, l'augmentation des prélèvements d'eau expose un nombre croissant de régions dans le monde à la pénurie, c'est-à-dire à une disponibilité en eau inférieure à 1 000 m3 par habitant par an.

Diverses techniques hydrauliques sont ainsi mises en place afin de limiter la surexploitation des ressources en eau, mais aussi d'en obtenir davantage. Le dessalement de l'eau de mer est la technique qui connaît le plus grand développement en dépit d'un coût financier et énergétique important. Il consiste à transformer l'eau de mer en eau douce. L'eau dessalée est principalement destinée à la consommation, puis à l'industrie.

Si les pays du Moyen-Orient, d'une grande aridité, ont été parmi les premiers à recourir au dessalement de l'eau de mer, ce procédé connaît un grand essor sur la planète. 15 988 usines de dessalement sont ainsi en fonctionnement dans le monde selon l'Association internationale de désalinisation. Elles produisent 77,4 millions de m3 d'eau potable par jour et alimentent quelque 300 millions de personnes dans le monde. De la sorte, 8 % de l'eau potable dans le monde provient du dessalement de l'eau de mer.

Les principaux pays producteurs d'eau dessalée sont l'Arabie saoudite, les États-Unis, les Émirats arabes unis, l'Espagne et le Koweït. Pays le plus sec au monde, l'Australie a également construit plusieurs usines de dessalement d'eau de mer. Celle de Wonthaggi, inaugurée en 2012, peut ainsi produire 450 000 de m3 d'eau potable par jour. De même, l'Algérie a lancé un programme de construction de 13 usines de dessalement d'eau de mer pour une capacité totale de 2,7 millions de m3 par jour.

L'Espagne est quant à elle le premier producteur d'eau dessalée en Europe. Un vaste plan de dessalement a en effet été mis en place à partir du milieu des années 2000 afin de remédier au manque structurel d'eau du littoral méditerranéen. Ainsi, la plus importante usine de dessalement d'eau de mer en Europe a été aménagée dans la banlieue sud de Barcelone, à El Prat del Llobregat. Construite à partir de 2007, elle a été inaugurée en 2009. Sa capacité quotidienne est de 200 000 m3 d'eau potable. Sur 100 litres d'eau de mer, 45 litres peuvent être transformés en eau douce potable. Le reliquat est ensuite renvoyé dans la mer Méditerranée après avoir été adouci par une station d'épuration.

Cette usine de dessalement peut par conséquent alimenter en eau 20 % de la population de Barcelone et de son agglomération, où vivent 4,5 millions de personnes. Toutefois, elle sert surtout à compléter l'eau stockée par les six barrages sur les fleuves Ter et Llobregat. Son objectif principal est de réduire les pénuries d'eau qui affectent régulièrement Barcelone et la Catalogne. La sécheresse de 2008 avait notamment provoqué une importante pénurie d'eau. Barcelone avait alors même dû recourir à des livraisons d'eau potable par bateau citerne.

Le dessalement de l'eau de mer n'est cependant pas sans poser de problème. En premier lieu, son coût demeure élevé. L'usine de Barcelone a par exemple coûté 230 millions d'euros, financés à 75 % par l'Union européenne. Ce coût empêche les pays en développement de se doter d'usines de ce type. Le dessalement a par ailleurs des conséquences notables sur l'environnement. Il nécessite d'abord beaucoup d'énergie. Il entraîne en outre des rejets d'eau saumâtre qui peuvent altérer le milieu marin.

Éclairage média

Par Christophe Gracieux

Diffusé le 19 juillet 2011, ce reportage est entièrement consacré à l'usine de dessalement de l'eau de mer installée dans la banlieue de Barcelone. Il ne traite pas d'une actualité immédiate, ce qui explique son positionnement dans la toute dernière partie du journal télévisé de 20 heures de France 2. De fait, l'usine de dessalement de l'eau de mer avait été inaugurée deux ans auparavant, en juillet 2009. La décision de la rédaction de France 2 de s'y intéresser est toutefois liée à la période estivale. C'est en effet à ce moment que la sécheresse et la pénurie d'eau frappent les pays méditerranéens.

La plupart des séquences de ce reportage ont été réalisées par le journaliste Gilles Marinet et le journaliste reporter d'images Vincent Barral dans l'usine de dessalement d'El Prat de Llobregat et dans ses alentours. Seule l'avant-dernière séquence n'a pas été tournée en Catalogne mais à Paris, sans que ce dernier lieu ne soit précisé par une incrustation à l'écran ou par le commentaire : elle a été filmée dans le bureau de Jean-François Donzier, directeur de l'Office international de l'eau, une association engagée dans la gestion et la protection de l'eau dont le siège est installé dans la capitale française.

Cependant, une autre séquence n'a pas été tournée pour l'occasion. Il s'agit d'images d'archives filmées en mai 2008 à Barcelone par des envoyés spéciaux de France 2. Un reportage avait alors été réalisé pour parler de la sécheresse qui menaçait la capitale catalane et sa région d'une pénurie d'eau. Toute cette séquence est encadrée par un liseré blanc semblable à celui d'un album de photographies : il s'agit de faire comprendre aux téléspectateurs qu'elle se constitue exclusivement d'images d'archives.

Ce reportage se veut en effet très didactique. Il cherche essentiellement à décrire et à expliquer le procédé de désalinisation de l'eau de mer et le fonctionnement de l'usine d'El Prat de Llobregat. Illustrant le commentaire, de nombreux plans présentent l'intérieur de l'usine et les installations qui permettent de filtrer l'eau de mer. Un plateau en situation de Gilles Marinet y a même été tourné : le journaliste se met en scène, buvant de l'eau traitée par l'usine. L'extérieur de l'usine est également montré par des plans des bassins de stockage de l'eau restante avant son rejet à la mer.

Le reportage recourt en outre aux interviews pour mieux faire comprendre aux téléspectateurs la technique de la désalinisation de l'eau de mer. Trois spécialistes interrogés, dont deux responsables de l'usine catalane, complètent ainsi le commentaire de Gilles Marinet.

Enfin, le souci didactique de ce sujet est amplifié par l'utilisation de l'infographie. Celle-ci a pour but de présenter des données chiffrées ou cartographiques simplifiées. Dans le cas présent, deux infographies ont été créées par ordinateur. La première est une animation sur le pompage de l'eau de mer vers l'usine de dessalement. La deuxième est un planisphère où sont indiqués les cinq premiers producteurs mondiaux d'eau dessalée avec leur production.

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