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Le charbon, une source d'énergie massivement utilisée

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 19 déc. 2012

Le charbon, qui semblait être une énergie du passé, peut devenir la première source productrice grâce à un coût inférieur à celui du pétrole. La Chine et l'Inde sont à la fois des producteurs et des consommateurs de premier plan, dépassant les Etats-Unis. L'utilisation du charbon n'est pas sans conséquences environnementales.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
19 déc. 2012
Production :
INA
Page publiée le :
25 nov. 2013
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001471

Contexte historique

Par Claude Robinot

Pour la plupart des Européens, l'utilisation du charbon comme source d'énergie est associée à un passé industriel révolu ou à la pollution. Cette image est en partie fausse. L'Europe représente 13 % de la consommation mondiale dont elle importe plus de la moitié des grands pays producteurs : Russie, Etats-Unis, Afrique du Sud... Sur notre continent, les mines ont presque partout fermé, sauf en Pologne ou en Allemagne. Dans la première décennie du nouveau siècle, on assiste à une augmentation constante de la production, au rythme de 4,8 % par an. La demande chinoise et indienne explique cette hausse mais aussi les changements conjoncturels dans la production d'électricité. Le charbon assure 40 % de la production mondiale d'électricité. Malgré une forte hausse, le prix a été multiplié par 5 entre 2003 et 2008 ; il reste compétitif par rapport au gaz naturel qui est l'autre grande source fossile d'énergie électrique. Pour l'agence internationale de l'énergie, la croissance de la production de charbon doit se poursuivre jusqu'en 2030 à un rythme annuel de 2%. Les principaux producteurs sont la Chine (42 %) et les Etats-Unis (18 %) ; avec l'Australie, l'Inde, l'Indonésie, la Russie et l'Afrique du Sud, ils couvrent 85 % de la production mondiale. En ce qui concerne les réserves de minerai, on trouve les mêmes pays. D'après les prévisions, l'abondance du minerai garantit une exploitation pour 120 ans, soit le double de l'estimation faite pour le gaz naturel. L'Asie est la région du monde où le charbon est massivement extrait et consommé.

La Chine, depuis 2010, est devenue le premier producteur et le premier importateur de houille, dépassant le Japon qui occupait cette place depuis trente ans. Le charbon accompagne la croissance industrielle chinoise : 83 % de la production électrique est d'origine charbonnière. D'autre part, la croissance urbaine stimule la demande d'acier et de ciment, gourmands en charbon. Le chauffage domestique utilise lui aussi le charbon. Il faut 20 millions de tonnes par an pour chauffer Beijing dont les brouillards de pollution sont devenus aussi légendaire que le smog londonien. L'Inde suit une évolution parallèle à celle de la Chine. Sa croissance économique s'accompagne d'une demande énergétique que le charbon couvre à 50 %. Sa production n'arrive plus à couvrir les besoins et le recours à l'importation est indispensable. L'Allemagne qui a abandonné la filière nucléaire s'est tournée vers le charbon russe et le lignite local pour faire tourner les centrales électriques. Aux Etats-Unis, la situation est inverse ; alors que le charbon contribuait pour 48 % à la production électrique en 2007, il ne représente plus que 37 % cinq ans plus tard. L'explication tient à la production de gaz de schiste qui augmente la part des centrales à gaz naturel.

Il est encore difficile de dire si le charbon va l'emporter sur les autres sources primaires, d'autant que son utilisation pose d'autres problèmes. La combustion du charbon produit une quantité de CO2 très supérieure à celle des hydrocarbures, il contribue pour presque la moitié des émissions mondiales. Une solution consisterait à construire des centrales modernes dites « supercritiques » qui augmentent le rendement du charbon et diminuent la pollution. L'utilisation du charbon devient acceptable à partir du moment où les techniques de captage et de stockage du CO2 sont mises en œuvre. Pour le moment, elles existent à titre expérimental, mais sont loin d'être généralisées.

Éclairage média

Par Claude Robinot

Le but de ce sujet du journal télévisé est d'expliquer de manière simple et attractive l'évolution du marché de l'énergie en général et de celui du charbon en particulier. Le sujet est établi après la publication annuelle du rapport de l'A.I.E, l'agence internationale de l'énergie. Il faut donc faire passer auprès du téléspectateur quelques chiffres et quelques idées simples, sans provoquer l'ennui. Les premières images, des archives ou des stock-shots, montrent une exploitation de charbon à ciel ouvert comme on en trouve aux Etats-Unis ou en Australie, alors que le spectateur français a probablement en tête l'image traditionnelle de la mine souterraine. Vient ensuite une infographie qui illustre de manière simplifiée la balance du charbon dont la consommation passe de l'Europe et des Etats-Unis vers l'Inde et la Chine. L'économiste J-M Chevalier l'explique par le faible coût du charbon. La baisse des prix est accentuée par les Américains qui délaissent le charbon pour le gaz de schiste. L'analyse est un peu rapide ; l'Inde et la Chine ne sont pas les acheteurs exclusifs, la Pologne et l'Allemagne en Europe ont aussi augmenté leur consommation. On passe ensuite aux inconvénients de ce choix énergétique par des images montrant la pollution à Pékin et dans les villes industrielles chinoises. En effet, outre la pollution, le charbon produit plus que toute autre source du CO2 et des gaz à effet de serre. Le reportage, sans l'affirmer, critique le choix du charbon ; en creux, il valide les choix énergétiques français qui ne l'utilisent que marginalement.

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