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Festival Exit 99 à la Maison des Arts de Créteil

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 27 mars 1999

La Maison des Arts et de la Culture de Créteil propose le festival Exit, événement pluridisciplinaire tourné vers les tendances nouvelles de la création contemporaine. Didier Fusillier, directeur de la MAC, insiste sur la nécessité de faire une offre rafraîchissante pour attirer des publics divers à Créteil, dans la banlieue parisienne.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
27 mars 1999
Production :
INA
Page publiée le :
26 nov. 2013
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001505

Contexte historique

Par Alexandre Boza

Par son audace, le festival Exit est une réponse aux critiques sur la faiblesse de la culture en banlieue. Programmé à la Maison des Arts et de la Culture (MAC) de Créteil, il est à la pointe de la modernité et de l'innovation en matière de création. Exit entend présenter de manière « multilinguiste, multidisciplinaire, l'art vivant sous ses formes les plus variées, qu'elles soient plastiques et scéniques, [et] se tourne vers le présent ».

Danses, musiques, installations, arts plastiques : le Festival Exit est en prise avec l'air du temps, et se tourne radicalement depuis la fin des années 2000 vers les nouvelles technologies et les installations interactives qu'elles permettent de mettre en oeuvre. Cette originalité de ton et de programmation attire le public parisien pourtant gâté en matière d'offre de culture. Un projet d'alliance des extrêmes sous-tend Exit : faire venir à Créteil un public de connaisseurs pour leur faire des propositions nouvelles et drainer la population locale, parfois éloignée de la culture, en faisant une offre pointue sans être élitiste.

La Maison des Arts et de la Culture (MAC) héberge le festival. Elle fait partie du dispositif des Maisons de la Culture voulues par le ministre de la Culture André Malraux en 1961. Celle de Créteil est inaugurée dans le quartier de la préfecture en 1977, à deux pas du Centre commercial Créteil Soleil. Elle complète ainsi l'offre globale de services dans les nouveaux quartiers de Créteil autour du pôle administratif qui souffre de la réputation de « cité-dortoir ». A titre d'exemple, le quartier sert de décor à Bertrand Blier lorsqu'il filme la solitude des banlieues déshumanisées dans Buffet froid en 1979.

L'objectif initial de la MAC est de faciliter la démocratisation de la culture : apporter la culture à la population en réalisant des équipements culturels pour concrétiser cette offre. Il est également question de démocratie culturelle. Il faut intégrer les membres de la collectivité par une offre qui prenne en compte leur culture pour les amener à la culture. Exit s'efforce de proposer cette synthèse en attirant des publics très hétérogènes par le mélange des genres et des arts. En 2012, 25 000 personnes font le déplacement pour la découvrir.

Éclairage média

Par Alexandre Boza

Faire vivre la culture en banlieue est présenté comme un défi. La Maison des Arts de Créteil (MAC) qui organise le festival « Exit » propose donc une programmation novatrice pour attirer un public local qui se déplace peu dans les lieux de culture ou faire venir un public plus large de plus loin, surtout de Paris. Il faut sans cesse renouveler l'offre par des événements pour maintenir le désir du public.

Didier Fusillier, directeur de la MAC et organisateur du festival, explique que « comme on sait très bien qu'ici à Créteil le public arrive en métro et s'il ne prend pas une grande décharge en arrivant, il n'est pas pris, il vient juste voir un spectacle... Or le principe d'un festival, c'est de voir deux ou trois spectacles dans la soirée ». Il est « persuadé que les théâtres ne vont plus désemplir parce que ça va créer ces électrochocs qui nous aident à vivre, qui nous montrent des voies tout-à-fait insoupçonnées ». Le reportage se construit comme une visite du festival pour une soirée, mais s'il en restitue bien l'ambiance assez tonitruante, il ne parvient pas à rendre compte de son projet et de l'unité derrière la diversité des propositions.

La festival concentre son offre sur les installations des plasticiens contemporains : le kaléidoscope aux illusions de Bernard Agnias ou bien les machines infernales, des automates conçus par le groupe berlinois des Dead Chickens. Surtout le festival propose des spectacles-performances au croisement du théâtre et des installations, comme avec The builders (« Les constructeurs »), collectif d'artistes new-yorkais, metteurs en scène multimédia, et leur deux spectacles. Dans le premier, un acteur y incarne un navigateur en solitaire qui pendant deux cent quarante trois jours croit faire un tour du monde ; dans le second un femme fait des vols transatlantiques avec son petit fils pour en fuir le père. Les spectacles travaillent les illusions et la perte de repères par une savante association d'images projetées ou diffusées, de sons et de décors instables.

Après le spectacle, les soirées du festival se terminent toutes en musique. Des disc-jockeys de la scène indo-Pakistanaise londonienne viennent mixer les sons et les images et prolonger le festival pour un autre type de public. L'identité d'Exit tient ainsi dans la diversité des domaines artistiques (arts plastiques, théâtre, musique) et l'utilisation des nouveaux médias, de la vidéo et de l'électronique pour produire une expérience esthétique interactive.

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