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L'urbanisme et l'architecture de Londres en mutation

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 30 avr. 2010

Londres est une capitale dynamique. Son urbanisme en perpétuel changement, associant patrimoine et audace architecturale, sont le signe distinctif des métropoles mondiales. La mairie de Londres multiplie les projets pour y parvenir et maintenir son rang dans la concurrence internationale pour l'attractivité.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
30 avr. 2010
Production :
INA
Page publiée le :
26 nov. 2013
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001522

Contexte historique

Par Alexandre Boza

Les grandes villes se transforment à la fin du XXe siècle en métropoles, et les plus dynamiques comme Londres, en villes mondiales. Ce terme désigne les villes dont la rayonnement et la capacité d'influence s'exercent à l'échelle globale.

La puissance est inscrite dans le territoire urbain et son architecture. Les grandes villes sont caractérisées par un urbanisme typique, une standardisation de leur organisation. Elles ont toutes fait le choix de la verticalité par la création d'un quartier d'affaire ou Central Business District (CBD) caractérisé par une ligne de gratte-ciel, les plus hauts possibles. Ces bâtiments sont d'un style international associant des façades libres, sans ornementation, faites de verre, et des structures d'acier à la place des structures de béton.

Les villes européennes font cohabiter dans l'éclectisme différents styles et différentes époques, chacune relevant d'utopies urbanistiques en prise avec leur temps. Le style classique de l'immeuble de ville autour d'une place, le square, est l'expression d'une modestie toute puritaine (des façades sobres de brique tout juste agrémentées de modillons) dans un cadre contraint par la densité du peuplement londonien. Le style victorien gagne en monumentalité, mais reste cantonné aux grands axes prestigieux du pouvoir. A l'austérité des façades répond la richesse du mobilier et des décorations intérieures qui allient retenue des formes, luxe des matières et audace des motifs. Le symbole de l'urbanisme des années 1960 et 1970 est le quartier de Barbican, dans le centre de Londres. Réalisé dans un style brutaliste (le béton est visible), il aménage des passages, des décrochements et des niveaux organisés perpendiculairement les uns aux autres autour d'un bassin. L'ensemble est isolé du reste de la ville car seules quelques passerelles permettent d'accéder à cet espace tourné vers l'intérieur.

Dans les années 1980, Londres devient l'un des symbole du triomphe du capitalisme et sa physionomie change pour le refléter. Les immeubles de la City, le quartier d'affaire au cœur de la ville, sont confiés à des architectes audacieux, peu soucieux de l'unité de l'ensemble. Les immeubles symboliques de multiplient au centre de la ville : l'immeuble de la Lloyd's de Richard Rogers, le Gherkin (le « cornichon ») conçu par Norman Foster, les trois cent dix mètres du Shard, le One new Change de Jean Nouvel derrière la cathédrale Saint-Paul et le nouveau City Hall parmi d'autres projets en cours sont autant de jalons d'un nouvel éclectisme. Comme le signale Peter Rees qui supervise les permis de construire de la City : « Nous avons été volontairement réactifs, pas proactifs. Le monde est rempli de planifications à moitié réalisées qui étouffent la créativité. Nous avons construit haut à la City parce que nous en avions besoin, pas pour flatter notre ego. [...] Il faut des tours distinctives, originales, parce que je veux attirer ici les meilleurs jeunes talents du monde entier. Je veux qu'ils aient envie de venir ici » [Le Monde, 24 janvier 2013]. Les architectes sont les mêmes qu'à Berlin : les villes forment une internationale.

Le renouveau vient également d'un large mouvement d'embourgeoisement de la ville accéléré par les événements internationaux. Cette gentrification s'incarne dans de nouveaux quartiers comme Canary Wharf et les réhabilitations de St Katherine's Docks, Butler's Wharf et le long de la South Bank.

Éclairage média

Par Alexandre Boza

C'est depuis un dupleix haut-de-gamme que le spectateur découvre Londres et sa vue. Dans le reportage il est surtout question d'appartements de standing, de restaurants, de cafés, de lieux de loisir et de culture. Le centre de la ville est partagé entre les attractions touristiques comme la London High, la grande roue construite dans la capitale britannique à l'occasion des Jeux Olympiques de 2004, et le patrimoine historique avec Big Ben. Entre les deux, le quartier d'affaire de la City est le cœur de la ville.

Le « mélange de modernité et de tradition [...] est une des caractéristiques de Londres » avec une accumulation de style du XVIIe au XXe siècle. La ville a connu des désastres qui ont modifié sa physionomie : le grand incendie de 1666 ou la bataille d'Angleterre de 1940 ont ravagé le cœur de la ville, détruisant une large part du Londres médiéval et de la Renaissance. Les espaces disponibles permettent les expériences architecturales éclectiques dont les plus célèbres sont le parlement et Big Ben, constructions néogothiques du XIXe siècle.

La ville connaît de vastes chantiers de réhabilitation qui témoignent de son dynamisme. L'exemple le plus célèbre présenté dans le reportage est le quartier des Docklands, l'ancien port industriel de la ville. Des images d'archives présentent rapidement l'architecture industrielle faite d'entrepôts et d'usines de la fin du XIXe siècle, une structure horizontale de béton qui contraste avec la structure plus verticale du front de fleuve. Une partie est constituée de bâtiments nouveaux de verre et d'acier colorés réalisés pour attirer les entreprises et créer un deuxième centre économique à côté de la City, l'autre pôle de réhabilitation d'anciens logements ouvriers dégradés. La façade en est globalement préservée, mais l'intérieur en est totalement refait. Les complexes industriels sont également transformés : le musée d'art contemporain de la Tate Modern est réalisée dans une ancienne centrale électrique désaffectée reliée à Saint-Paul par une passerelle moderne. Le projet d'aménagement de l'ancienne centrale électrique de Battersea est présenté par des images animées et englobe tout le quartier alentour.

Stratford est un quartier réaménagé dans le cadre de l'accueil des Jeux Olympiques. Centré sur le stade et les installations sportives, il est « entièrement refait à neuf » et s'autorise la provocation d'être un contre-Paris avec une tour Eiffel malmenée. Derrière le pied-de-nez est mise en scène la rivalité entre les grandes capitales pour attirer les élites. Le maire de Londres Boris Johnson, qui appelait les chefs d'entreprise à venir dans sa ville pour échapper à l'imposition en France, s'y montre aux côtés de l'industriel indien Lakshmi Mittal, symbole des capitaines d'industrie des pays émergents. Le maire ne s'en cache pas, la sculpture monumentale vise à faire venir les gens, les faire dépenser.

La ville de Londres crée le dynamisme comme le montre le dernier travelling sur le cours de la Tamise dans toute sa diversité. Les quartiers gentrifiés accueillent une toute nouvelle population de cadres qui remplacent les résidents populaires rejetés à l'extérieur du centre ville. Londres est devenue l'une des villes les plus chères au monde, attirant les élites et les touristes internationaux au détriment de la mixité sociale.

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