Le traitement du cancer : hommage à Marie Curie pour sa découverte du radium

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 27 juil. 1950

Ce reportage souligne le rôle central joué par Marie Curie dans la découverte de la radioactivité, puis celle du radium en présentant une des applications médicales du radium : le traitement par radiothérapie des malades du cancer.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Les Actualités françaises
Date de diffusion du média :
27 juil. 1950
Production :
INA
Page publiée le :
01 oct. 2014
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001625

Contexte historique

Par Fatima RahmounProfesseure de physique-chimie de l'académie de Paris ) et

Par Sophie EdouardProfesseure de physique-chimie de l'académie de Paris )

En 1950, à la date du reportage, Marie Curie est décédée depuis seize ans des suites d'une leucémie, certainement due à la manipulation de substances radioactives sans protection et à une exposition trop importante aux rayonnements ionisants. Irène Joliot-Curie, sa fille, décèdera six ans après le reportage de la même maladie (voir le document Hommage à Irène Joliot-Curie). La vie de Marie Curie (1867-1934) est liée à la recherche sur la radioactivité. En effet, c'est elle qui décidera de rejoindre Henri Becquerel pour étudier le nouveau phénomène qu'il a découvert : l'émission, par des sels d'uranium, d'un rayonnement invisible dont les effets sont similaires aux rayons X. C'est même elle qui lui donnera son nom de radioactivité. C'est encore elle qui, avec son mari, Pierre Curie, réussira à isoler deux nouveaux éléments radioactifs : le polonium et le radium à partir de tonnes de minerai de « Pechblende ». C'est pour ces travaux que Pierre et Marie Curie recevront, avec Henri Becquerel, le prix Nobel de physique en 1903. Le partage n'est cependant pas vraiment équitable, car Henri Becquerel obtient la moitié du prix, les Curie se partageant l'autre moitié. À la mort de Pierre, Marie Curie le remplacera à son poste de professeur à la Sorbonne, une grande première pour l'époque. En 1909, Marie Curie est nommée professeur titulaire de physique générale à la Sorbonne, puis de physique générale et radioactivité.

En 1911, elle décrochera, seule cette fois-ci, le prix Nobel de chimie pour ses travaux sur le polonium et le radium et sera la seule femme présente au mythique congrès Solvay de cette même année. Ce congrès réunit tous les ans les grands physiciens de l'époque dont Albert Einstein, Max Planck et Ernest Rutherford. Lise Meitner (voir Lise Meitner, une aventurière de l'atome) la rejoindra sur les suivants. Pendant la Première Guerre mondiale, Marie Curie va beaucoup s'impliquer pour que la nouvelle technique de la radiographie soit disponible sur le front, afin d'aider les chirurgiens à localiser, puis extraire les fragments métalliques dans le corps des blessés. On donnera d'ailleurs son nom, « les Curies », aux camionnettes qui sillonneront le front.

En ce qui concerne le traitement du cancer, en 1950, il y a peu de thérapies efficaces et la radiothérapie en est à ses débuts. La chimiothérapie et d'autres traitements arriveront plus tard.

Éclairage média

Par Fatima RahmounProfesseure de physique-chimie de l'académie de Paris ) et

Par Sophie EdouardProfesseure de physique-chimie de l'académie de Paris )

Réalisé cinquante ans après la découverte du principe de la radioactivité par Henri Becquerel, le reportage commence par un résumé rapide de cette découverte grâce à des images montrant l'impression d'une pellicule photographique dans un tiroir. Il est assez surprenant de voir en images « noir et blanc » une reconstitution de ces événements. Le journaliste décide de nous projeter dans un cours d'histoire des sciences en utilisant un vocabulaire très simple.

Le reportage se recentre ensuite sur le radium en précisant que Pierre et Marie Curie, deux ans après les travaux de Becquerel, ont réussi à isoler le radium, le premier corps radioactif connu.

On ne voit Pierre qu'en photographie, quelques secondes, dans le reportage. À l'époque des Curie, c'est sans doute Pierre qui avait le plus d'importance (voir le prix Nobel de 1903), mais cinquante ans après la découverte et même de nos jours, c'est Marie qui lui vole la vedette.

Puis le reportage s'attache aux applications du radium sans aller plus loin dans la physique, les radiations émises sont dites des radiations « invisibles » qui peuvent être « bienfaisantes » ou « mortelles ». Le journaliste n'explique pas de concept physique ni en quoi ces radiations peuvent être « mortelles ». On utilise des mots simples pour évoquer des concepts qui restent relativement nouveaux.

La suite du reportage s'attache à montrer les applications du radium dans la lutte contre le cancer.

Mais comment montrer un élément qui est radioactif ? Il est assez intéressant de voir que les images illustrent le commentaire presque mot à mot : on verra donc les épaisses parois de plomb, les containers de protection, des appareils médicaux.

Dans le commentaire, le traitement par radiothérapie est expliqué toujours avec des mots simples : « Les organes cancéreux sont soumis journellement à un bombardement d'irradiations radioactives qui démantèlent et détruisent les cellules malignes ». Pour illustrer ce propos, et surtout l'expression curieuse « bombardement d'irradiations radioactives » qui hésite entre le concept d'onde et de particule, on voit à l'image un œil malade suivi de ce même œil soigné.

Le reportage s'intéresse alors à la pédiatrie et montre avec des images chargées d'émotions de jeunes enfants et même des nourrissons qui peuvent être soignés et pris en charge à l'Institut du cancer Gustave-Roussy à Villejuif, le seul centre au monde qui leur est spécifiquement consacré.

Ce reportage se termine par un vibrant hommage aux travaux de Pierre et Marie Curie et à leur découverte du radium que le commentateur n'hésite pas à qualifier de « découverte majeure de la physique du XIXe siècle ».

Ce reportage s'attache à montrer Marie Curie comme la marraine des traitements par radiothérapie qui vont pouvoir soigner les jeunes enfants ; on est loin de la femme aux deux prix Nobels, un de Physique en 1903 et un de Chimie en 1911, travaillant sur la physique « moderne », seule femme présente au mythique congrès de Solvay. Une démarche sensée correspondre à la vision du travail des femmes à cette époque ?

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