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Tuerie en Norvège perpétrée par le terroriste Anders Behring Breivik

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 23 juil. 2011

Le 22 juillet 2011, sur l'île d'Utoya, en Norvège, un tireur armé ouvre le feu sur les jeunes qui participaient à l'université d'été du Parti travailliste et en tue des dizaines. Certains sont cependant parvenus à s'enfuir à la nage. Plus tôt, un premier attentat avait eu lieu à Oslo, dans le quartier des ministères, avec une voiture piégée.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
23 juil. 2011
Production :
INA
Page publiée le :
28 oct. 2014
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001684

Contexte historique

Par Christophe Gracieux

La Norvège est frappée le 22 juillet 2011 par deux attentats successifs, les premiers jamais commis sur son sol. Ils ont été perpétrés par le militant d'extrême droite Anders Behring Breivik. Dans un premier temps, à 15 h 26, il fait exploser une voiture piégée dans le centre d'Oslo devant l'immeuble du chef du gouvernement Jens Stoltenberg et d'autres bâtiments ministériels. Cet attentat fait 8 morts et plus de 200 blessés.

Anders Behring Breivik mène une seconde attaque deux heures plus tard, sur l'île d'Utoya, à une trentaine de kilomètres d'Oslo. Utoya accueille chaque été depuis 1950 l'université d'été de la Ligue des jeunes travaillistes (l'AUF), l'organisation de jeunesse du Parti travailliste norvégien. Revêtu d'un uniforme de policier, Anders Behring Breivik demande aux jeunes militants de se réunir autour de lui avant d'ouvrir le feu sur eux vers 17 h 20. Débute alors un véritable massacre. Durant plus d'une heure, il tire à l'arme automatique sur des centaines de jeunes gens. Il les pourchasse dans la petite île où ils sont bloqués, le ferry reliant Utoya et la terre ferme étant reparti. Nombreux sont ceux qui se jettent à la mer pour échapper à la fusillade. Certains ont prévenu leurs proches et la police par leur téléphone mobile ou les réseaux sociaux mais les forces spéciales n'arrivent sur place qu'à 18 h 25. Le meurtrier est alors arrêté. Au total, 69 personnes ont péri dans ce carnage et 33 ont été blessées par balle.

Anders Behring Breivik reconnaît immédiatement les deux attaques. Âgé de trente-deux ans, ce militant d'extrême droite, ancien membre du parti du Progrès, explique à la justice avoir voulu détruire le Parti travailliste du chef du gouvernement Jens Stoltenberg et plus particulièrement éliminer ses futurs cadres. Il dit avoir initialement souhaité tuer la dirigeante travailliste Gro Harlem Brundtland, qui a dirigé à trois reprises le gouvernement norvégien entre 1981 et 1996. Mais elle avait déjà quitté Utoya après avoir prononcé un discours devant les jeunes de son parti. En commettant ces attaques, Anders Behring Breivik affirme avoir voulu « sauver la Norvège et l'Europe de l'Ouest du marxisme culturel et de l'invasion musulmane ». Avant même de les perpétrer, il avait déjà mis en ligne un manifeste de quelque 1 500 pages dans lequel il dénonçait l'islamisation de la société norvégienne et européenne, favorisée selon lui par « les élites multiculturelles », ainsi que sa « féminisation ». Il visait donc le modèle social-démocrate norvégien, fondé sur l'État-providence et le multiculturalisme, en s'attaquant au camp d'été des jeunes du Parti travailliste. La Norvège, dont 10 % de la population est d'origine immigrée, se trouve ainsi profondément choquée par les attentats. Trois jours après ceux-ci, le 25 juillet 2011, une foule de plus de 100 000 personnes rend hommage aux victimes à Oslo.

Placé en détention provisoire et en isolement total dès son arrestation, Anders Behring Breivik voit son procès s'ouvrir le 16 avril 2012. Jugé responsable de ses actes à l'unanimité par le tribunal d'Oslo, il est condamné le 24 août 2012 à 21 ans de prison, soit la peine maximale qu'il encourait. Cette peine peut par la suite être prolongée de cinq ans en cinq ans si le terroriste d'extrême droite est jugé encore dangereux.

Éclairage média

Par Christophe Gracieux

Faisant l'ouverture du journal télévisé de France 2 le 23 juillet 2011, ce sujet est consacré aux deux attentats qui ont été commis la veille en Norvège, à Oslo et sur l'île d'Utoya. Il prend la forme d'un récit factuel. Il se compose ainsi de deux séquences, chacune portant sur un attentat. La première est consacrée à la tuerie d'Utoya, tandis que la seconde raconte l'attentat d'Oslo. Le récit proposé n'est pas chronologique puisque l'attentat d'Oslo a eu lieu à 15 h 26 tandis que la fusillade d'Utoya a débuté après 17 heures. Mais c'est bien ce second attentat qui a provoqué le plus de victimes et a fait basculer la Norvège dans une horreur inimaginable. Le sujet de France 2 y accorde donc beaucoup plus de temps et d'images.

La première séquence vise à montrer aux téléspectateurs français la tuerie dont l'île d'Utoya a été le théâtre. Le sujet est ainsi principalement composé d'images poignantes. Il s'ouvre sur des images de corps inanimés sur le rivage, filmés depuis un bateau. Par la suite, il propose un montage d'autres plans et photographies de victimes. Les images de jeunes militants travaillistes fuyant la fusillade à la nage, filmés depuis un hélicoptère, ou d'un jeune caché du tueur appelant à l'aide, attestent aussi de la terreur qui a régné sur Utoya pendant près de deux heures. La deuxième séquence comporte quant à elle des images coutumières des attentats commis en milieu urbain : elle montre les grandes dévastations causées par l'explosion, les immeubles endommagés, les débris jonchant le sol, les voitures renversées.

L'ensemble de ce sujet se compose d'images qui n'ont pas été filmées par une équipe de France 2 envoyée sur les lieux des deux attentats. La rédaction de France 2 a puisé dans l'EVN (Exchange Video News), banque d'échanges informatisée d'images filmées par des équipes de télévision à laquelle toutes les chaînes peuvent s'alimenter pour illustrer un reportage lorsqu'elles ne disposent pas d'envoyé spécial sur place. Le journaliste Hakim Abdelkhalek se contente donc de commenter un montage d'images dont la provenance n'est pas précisée. Elles émanent sans doute principalement de la chaîne de télévision norvégienne NRK qui avait filmé une partie de la tuerie depuis un hélicoptère. Les nombreux plans filmés depuis cet hélicoptère permettent notamment de mieux comprendre les événements : ils donnent à voir l'isolement des jeunes travaillistes pourchassés par le tueur sur Utoya et la terreur qu'il y fait régner. La présence d'un hélicoptère de la NRK au-dessus de l'île avant celle des forces spéciales de la police a du reste suscité la critique sur la lenteur de la réaction policière. Les images de l'attentat d'Oslo ont quant à elles été tournées par un caméraman amateur.

Le sujet comporte aussi des photographies qui permettent d'illustrer certains passages du récit du journaliste pour lesquels aucun plan filmé n'est disponible. Il a en outre recours à des photographies satellitaires tirées du logiciel Google Earth afin de situer Oslo par rapport à Utoya et montrer précisément les lieux de l'attentat dans la capitale norvégienne.

Enfin, il est à noter qu'il est très peu question de l'auteur des attentats dans ce sujet. Son nom n'est même pas prononcé dans le commentaire. Il est simplement montré de loin par un plan fixe filmé depuis l'hélicoptère de la NRK sans qu'on puisse le distinguer, puis par une photographie plein écran. En effet, au moment où ce sujet a été réalisé, très peu d'informations avaient été données sur l'auteur des attentats. De la même manière, le bilan final du nombre de victimes n'était pas encore connu : le journaliste parle d'au moins 85 morts à Utoya alors que 69 personnes ont en fait péri sous les balles d'Anders Behring Breivik.

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