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Les Balkans, théâtre du déclenchement de la Première Guerre mondiale

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 19 sept. 1992 | Date d'évènement : 1914

A l'aide de cartes et d'images d'époque, ce reportage revient sur l'évolution des Balkans à partir de la fin du XIXe siècle, lorsque le retrait de l'empire ottoman entraîne la création de nouveaux Etats (Serbie, Monténégro), jusqu'à la crise de l'été 1914 provoquée par l'assassinat de l'héritier d'Autriche à Sarajevo, qui précipita toute l'Europe dans la guerre.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de l'évènement :
1914
Date de diffusion du média :
19 sept. 1992
Production :
INA
Page publiée le :
05 nov. 2014
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001701

Contexte historique

Par Fabrice Grenard

Les causes de la Première Guerre mondiale sont diverses et ont pu donner lieu à d'importants débats historiographiques. Ce conflit a éclaté dans les Balkans. La crise diplomatique de l'été 1914 a suivi, qui allait plonger toute l'Europe dans la guerre par le jeu des différentes alliances militaires passées depuis la fin du XIXe siècle entre les principales puissances : (« Triple entente » d'un côté, unissant la France, la Grande-Bretagne et la Russie, « Triple alliance » de l'autre, avec l'Allemagne, l'Autriche-Hongrie et l'Italie).

Jusqu'au début du XIXe siècle, les Balkans se trouvaient sous la domination de l'Empire ottoman. Mais le déclin de celui que l'on qualifie alors d'« homme malade de l'Europe » et son retrait progressif de la région va laisser place à une importante lutte entre les empires centraux (Autriche-Hongrie et Russie) pour y étendre leur influence. L'Autriche-Hongrie s'inquiétait de la création de nouveaux Etats, comme la Serbie, car cela semblait constituer un encouragement aux différents mouvements nationalistes qui secouaient l'empire austro-hongrois. La Russie de son côté accordait sa protection à la Serbie car elle souhaitait étendre sa domination dans la région, notamment pour pouvoir contrôler les Détroits, voire s'installer à Istanbul. La difficulté de définir de nouvelles frontières dans les Balkans, les nombreuses rivalités locales entre les différents nationalismes (Serbes, Grecs, Bulgares, Roumains...) et la lutte d'influence à laquelle se livraient les deux grands empires centraux (Russie et Autriche-Hongrie) furent à l'origine de deux « guerres balkaniques », en 1912 et en 1913, qui ne firent en réalité qu'accentuer les rivalités à tous les niveaux. Défaits et obligés de concéder de nombreux territoires, la Bulgarie et l'Empire ottoman souhaitaient une revanche afin de mieux défendre leurs intérêts face à la Russie. La Serbie, contrainte d'accepter l'annexion de la Bosnie-Herzégovine par l'Autriche, souhaitait regrouper autour d'elle tous les Slaves du Sud. L'Autriche de son côté, semblait attendre le déclenchement d'une nouvelle crise pour « régler son compte » à la Serbie, dont l'existence même constituait une menace à l'équilibre de l'empire austro-hongrois. La Russie enfin, souhaitait voire son influence progresser encore dans les Balkans pour pouvoir obtenir le contrôle direct des Détroits.

C'est dans ce contexte qu'intervient l'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand par un terroriste serbe à Sarajevo le 28 juin 1914. Cet événement constitua l'incident que chacun des Etats de la région semblait attendre pour pouvoir en découdre. Le 7 juillet, après avoir obtenu l'appui de l'Allemagne, le conseil des ministres autrichiens rédige l'ultimatum qui sera remis à la Serbie le 23 juillet. Le 28 juillet, après avoir refusé une médiation anglaise puis russe, l'Autriche déclarait la guerre à la Serbie, enclenchant le jeu des alliances. La Russie apporte son appui à son allié serbe et décrète la mobilisation. Le 1er août 1914, l'Allemagne déclare la guerre à la Russie, puis le 3 août à la France. Le 4 août, l'Angleterre déclare la guerre à l'Allemagne. En quelques jours, la majorité des pays d'Europe se trouvent engagés dans la guerre, à l'exception des pays scandinaves, de l'Espagne, la Suisse, les Pays-Bas et de l'Italie, qui fait le choix de la neutralité malgré son engagement dans la triple alliance.

Éclairage média

Par Fabrice Grenard

Ce reportage ne retient des causes de la Première Guerre mondiale que la théorie classique, longtemps dominante dans l'histoire des Relations internationales, de la crise diplomatique de l'été 1914 et de l'engrenage des alliances (« triple entente » contre « triple alliance »), provoqués par l'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand à Sarajevo le 28 juin 1914. Cet événement est présenté comme le facteur déclenchant de la guerre. Afin d'expliquer comment le conflit a commencé dans les Balkans, le reportage s'appuie sur différentes cartes qui permettent de suivre l'évolution de la situation dans cette région. Depuis la fin du XIXe siècle, les Balkans constituent une véritable « poudrière », du fait de l'effondrement de l'empire ottoman, de la création de nouveaux Etats (Serbie) et de l'affrontement des grandes puissances européennes (Allemagne, Russie) pour y étendre leur influence.

Mais les historiens ont aussi montré, en s'intéressant à d'autres domaines que la seule histoire diplomatique (comme l'histoire économique, politique ou culturelle), que les causes de la guerre étaient en réalité beaucoup plus vastes, l'assassinat de l'héritier d'Autriche n'étant que la « goutte d'eau » qui aurait fait « déborder le vase ». Parmi les causes profondes de la guerre, il faut notamment retenir le sentiment nationaliste très important depuis la fin du XIXe siècle en Europe ; les rivalités économiques, dans le contexte de la seconde révolution industrielle ; la volonté d'hégémonie des principales puissances européennes, enfin, comme le montrent notamment les tensions qui n'avaient cessé de se développer autour de la question coloniale.

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