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Révélations d’Edward Snowden sur le programme de surveillance de la NSA

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 11 juin 2013

Réfugié à Hong Kong, Edward Snowden, ancien consultant de la National Security Agency, accuse cette dernière d’utiliser un programme de surveillance généralisée. Dans une interview au site Internet du Guardian, il explique le fonctionnement de ce programme.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
11 juin 2013
Production :
INA
Page publiée le :
10 juin 2016
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001807

Contexte historique

Par Christophe Gracieux

En juin 2013, plusieurs journaux révèlent les pratiques de surveillance de masse de la National Security Agency (NSA) : l’Agence nationale de sécurité américaine a mis en place un vaste programme de surveillance mondiale des communications téléphoniques et Internet. Ces révélations ont été permises par Edward Snowden, informaticien consultant de la NSA, ancien employé de la Central Intelligence Agency (CIA). Après avoir copié 1,7 million de documents classés top-secret, il rentre en contact en décembre 2012 avec deux membres de l’ONG américaine Freedom of the Press Foundation, le journaliste Glenn Greenwald et la documentariste Laura Poitras, à qui il transmet des documents. Ces documents sont rendus publics à partir du 6 juin 2013 dans les quotidiens britannique The Guardian et américain The Washington Post. Ils révèlent que la NSA surveille une grande partie des communications mondiales, qu’il s’agisse de celles des États ou celles des simples citoyens. Les documents fournis par Edward Snowden mettent notamment à jour le programme PRISM : il permet à la NSA d’accéder aux communications d’internautes étrangers se situant hors des États-Unis par le biais de différentes entreprises américaines d’Internet ou d’informatique, telles que Microsoft, Apple, Google, Yahoo !, Facebook ou Skype.

Ces fuites sont ensuite suivies de nombreuses autres. L’hebdomadaire allemand Der Spiegel révèle par exemple le 29 juin l’espionnage par la NSA des locaux du Conseil européen à Bruxelles mais également de la représentation diplomatique de l’Union européenne à Washington et auprès de l’ONU. Plusieurs quotidiens européens publient ensuite en octobre 2013 des documents dévoilant l’espionnage pratiqué par la NSA au sein des différents États européens. Ces révélations entraînent plusieurs crises diplomatiques. La présidente du Brésil Dilma Rousseff, placée elle-même sur écoutes par la NSA, annule sa visite aux Etats-Unis en octobre 2013.

Edward Snowden annonce dès le 9 juin 2013 dans une interview à Gleen Greenwald pour le Guardian qu’il est l’auteur des fuites. Il les justifie par le souhait de « dire au public ce qui est fait en son nom et ce qui est fait contre lui. Il s’inscrit par conséquent dans la lignée des « lanceurs d’alerte », appelés whistleblowers dans le monde anglo-saxon. Ce sont des personnes ou des groupes qui dévoilent sur la place publique des informations et des pratiques qu’ils jugent contraires aux intérêts des citoyens. L’un des plus célèbres lanceurs d’alerte est Daniel Ellsberg, analyste américain à la RAND Corporation qui avait livré au New York Times en 1971 les « papiers du Pentagone », des documents top-secret sur l’implication des États-Unis dans la guerre du Vietnam depuis 1945. Bradley Manning, analyste militaire en Irak a quant à lui transmis à WikiLeaks, site Internet fondé par Julian Assange et spécialisé dans la divulgation de documents secrets, des mémos confidentiels de la diplomatie américaine, ensuite publiés en 2010.

Les lanceurs d’alerte encourent le plus souvent des poursuites pour la révélation de documents et de données. Edward Snowden est ainsi inculpé dès le 22 juin 2013 par la justice américaine pour espionnage, vol et utilisation illégale de documents appartenant au gouvernement. Pour échapper à la traque lancée par les autorités américaines, il quitte Hong Kong où il s’était réfugié le 20 mai 2013 et gagne l’aéroport Cheremetievo, à Moscou, le 23 juin suivant. Il reste bloqué durant cinq semaines dans la zone de transit de cet aéroport, les États-Unis ayant annulé son passeport. Le fugitif demande alors l’asile à plusieurs pays, dont l’Équateur, Cuba, la France ou l’Inde. Ce sont finalement les autorités russes qui lui accordent l’asile temporaire le 31 juillet suivant. L’ancien consultant de la NSA obtient ensuite le 1er août 2014 un droit de résidence pour trois ans en Russie.

Éclairage média

Par Christophe Gracieux

Ce reportage a été diffusé dans le journal télévisé de 20 heures de France 2 le 11 juin 2013. Réalisé par Stephan Breitner, correspondant de la chaîne à Washington, il est consacré aux révélations d’Edward Snowden sur la surveillance mondiale exercée par la National Security Agency (NSA). Cinq jours auparavant, le 6 juin 2013, le quotidien britannique The Guardian avait dévoilé les premiers documents transmis par l’ancien consultant de la NSA.

Le sous-titre du sujet, « États-Unis : Jusqu’où va Big Brother ? », indique clairement l’atteinte aux libertés des individus que constitue l’espionnage massif de la NSA. Cette dernière est ainsi assimilée à Big Brother, le personnage du roman 1984 de George Orwell, chef de l’État totalitaire fictif d’Océania qui organise la surveillance des moindres faits et gestes des habitants.

Le sujet accorde une part importante aux déclarations de celui par lequel le scandale est arrivé, Edward Snowden. Il comprend en effet deux extraits de l’interview qu’il a donnée deux jours avant, le 9 juin 2013, au site internet du Guardian. C’est lors de cet entretien donné au journaliste Gleen Greenwald depuis Hong Kong où il s’était réfugié le 20 mai 2013 qu’Edward Snowden révèle qu’il est l’auteur des fuites. C’est l’informaticien qui a lui-même demandé que son identité soit révélée. Il affirme : « Je n’ai aucune intention de me cacher parce que je sais que je n’ai rien fait de mal ». Il apparaît ainsi à l’écran sans que son visage ne soit flouté pour préserver son anonymat.

Deux documents top-secrets de la NSA transmis par Edward Snowden au Guardian et au Washington Post sont également montrés dans le sujet, sans qu’ils ne soient présentés ni expliqué. Le premier est un diagramme qui révèle que la plupart des communications mondiales transitent par les États-Unis. Le second présente les entreprises américaines d’Internet ou d’informatique qui participent au programme de surveillance de la NSA baptisé PRISM.

Outre ces deux documents et les extraits de l’interview d’Edward Snowden, le sujet se compose principalement d’images d’illustration. Il paraît en effet difficile de rendre visible pour les téléspectateurs la surveillance des communications exercée par la NSA. Pour rendre concret cet espionnage, des images du siège l’agence, situé à Fort Meade, dans le Maryland, ainsi que de personnes au téléphone ou sur ordinateur ont été insérées dans le sujet. Plusieurs images infographiques présentant des données ont également été intégrées.

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