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L’inauguration du Mémorial national de la guerre d'Algérie et des combats

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 05 déc. 2002

Le 5 décembre 2002, le président de la République Jacques Chirac inaugure le Mémorial national de la guerre d’Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie, à Paris. Il prononce un discours dans lequel il rend hommage aux combattants morts pendant le conflit.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
05 déc. 2002
Production :
INA
Page publiée le :
29 mai 2018
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001888

Contexte historique

Par Christophe Gracieux

Le 5 décembre 2002, le président de la République Jacques Chirac inaugure un Mémorial national de la guerre d’Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie, à Paris. Jusque-là aucun site n’avait été spécifiquement dédié à la commémoration nationale de ce conflit. Certes le 16 octobre 1977 un soldat inconnu d’Algérie avait été inhumé, en présence du président de la République Valéry Giscard d’Estaing, dans la nécropole de Notre-Dame-de-Lorette, mais sa tombe n’était pas pour autant devenue un lieu de mémoire national. De même, de nombreux monuments commémoratifs de la guerre d’Algérie ont bien été élevés sur le territoire français à partir de 1962 - une enquête réalisée par la FNACA en 2016 en relève 662 (Rémi Dalisson, Guerre d’Algérie, p. 150) - mais aucun n’a revêtu une dimension nationale.

Le projet d’un mémorial national rendant hommage à tous les combattants de la guerre d’Algérie est initié en 1998 par le gouvernement de Lionel Jospin, quelques mois avant la reconnaissance officielle de la guerre d’Algérie par la loi du 10 octobre 1999 (voir La reconnaissance de la guerre d'Algérie par la loi). Inspiré du Vietnam Veterans Memorial de Washington, ce projet est lancé en 2001. Le Mémorial est inauguré un an plus tard, le 5 décembre 2002 par le président de la République Jacques Chirac. Ayant lui-même servi en Algérie comme sous-lieutenant puis lieutenant en 1956-1957, le chef de l’État souhaitait « solenniser la mémoire de la guerre pour la réintégrer dans l’histoire nationale » (R. Dalisson, p. 168). Le Mémorial national de la guerre d’Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie (1952-1962) a été édifié quai Branly, près de la Tour Eiffel. Œuvre de Gérard Collin-Thiébaut, il se compose de trois colonnes alignées, de près de 6 mètres de haut. Chaque colonne, ornée d’une couleur du drapeau national, comprend un afficheur électronique permettant de faire défiler la liste des 22 959 soldats français, dont 3 000 harkis, morts pour la France, par ordre chronologique et alphabétique. Sur la deuxième colonne défilent aussi des textes rappelant l’histoire de la guerre d’Algérie. La troisième colonne permet quant à elle de rechercher le nom d’un soldat mort, grâce à l’utilisation d’une borne interactive. En outre, devant les colonnes, l’inscription suivante est gravée : « À la mémoire des combattants morts pour la France lors de la guerre d’Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie, et à celle de tous les membres des forces supplétives, tués après le cessez-le-feu en Algérie, dont beaucoup n’ont pas été identifiés ».

Lors de l’inauguration du 5 décembre 2002, Jacques Chirac a rendu « l’hommage de la nation aux soldats morts pour la France en Afrique du Nord ». « Quarante ans après la fin de la guerre d’Algérie, après ces déchirements terribles au terme desquels les pays d’Afrique du Nord se sont séparés de la France, notre République doit assumer pleinement son devoir de mémoire », a-t-il affirmé. « Les soldats d’Afrique du Nord occupent enfin, comme leurs aînés de 1914 et de 1940, la place qui leur revient dans la mémoire de la patrie » a-t-il ajouté.

C’est précisément en souvenir de l’inauguration de ce monument qu’en 2003 la date du 5 décembre a ensuite été choisie comme la « journée nationale d’hommage aux morts pour la France pendant la guerre d’Algérie et les combats du Maroc et de la Tunisie » (voir Le 19 mars, date contestée de la commémoration de la guerre d’Algérie). Par la suite, le 5 décembre 2006 est inaugurée une plaque dédiée à « la Nation (qui) associe les personnes disparues et les populations civiles de massacres ou d’exactions commis durant la guerre d’Algérie et après le 19 mars 1962 en violation des accords d’Évian, ainsi que les victimes civiles des combats du Maroc et de la Tunisie, à l’hommage rendu aux combattants morts pour la France en Afrique du Nord. »

Bibliographie

  • Dalisson Rémi, Guerre d’Algérie. L’impossible commémoration, Armand Colin, 2018.
  • Stora Benjamin, La Gangrène et l’oubli. La mémoire de la guerre d’Algérie, La Découverte, 1991.

Éclairage média

Par Christophe Gracieux

Diffusé dans l’édition nationale du journal télévisé de France 3 le jeudi 5 décembre 2002, ce reportage rend compte de la cérémonie d’inauguration du Mémorial national de la guerre d’Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie qui a eu lieu le matin même à Paris, quai Branly.

Très classique, il se compose d’un commentaire sur des images factuelles. Il propose ainsi différents plans usuels des cérémonies commémoratives. Il s’ouvre ainsi sur le moment de l’inauguration proprement dit : Jacques Chirac dévoile les trois colonnes du Mémorial sur lesquelles défilent les noms des soldats morts en Algérie, au Maroc et en Tunisie entre 1952 et 1962. Le reportage donne également à voir des séquences typiques des cérémonies officielles militaires, comparables à celles du 11 novembre ou du 8 mai : le président de la République saluant les drapeaux des régiments militaires tandis que retentissent la sonnerie aux morts et La Marseillaise, puis serrant la mains d’anciens combattants porteurs de bannières de leurs unités.

L’inauguration du Mémorial de la guerre d’Algérie repose sur une mise en scène tricolore : les trois couleurs du drapeau national sont omniprésentes de façon à souligner la dimension nationale du monument inauguré. Elles figurent sur les draps qui recouvrent les colonnes du Mémorial avant son inauguration. Les noms des combattants morts pour la France en Algérie, au Maroc et en Tunisie défilent également en bleu, blanc ou rouge. Enfin, de très nombreux drapeaux tricolores sont brandis par des anciens combattants.

Si le sujet laisse entrevoir de nombreux officiels dans le public, parmi lesquels le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, la ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie ou le maire de Paris Bertrand Delanoë, il est centré sur le président de la République Jacques Chirac. Il apparaît à l’écran dans la plupart des plans, accomplissant les actes officiels. Le reportage comprend également deux extraits de l’allocution qu’il a prononcée lors de la cérémonie. Dans le sujet, Jacques Chirac, en tant que chef de l’État, personnifie la nation rendant hommage aux soldats morts en Algérie. Mais il représente aussi les anciens combattants de cette guerre. En effet, comme le rappelle le journaliste Hervé Ghesquière, Jacques Chirac a effectué son service militaire en Algérie en 1956 et 1957. Sous-lieutenant, puis lieutenant, il passe la plupart de ses quatorze mois en Algérie à Souk-el-Arba, à proximité de la frontière marocaine, au sein du 6e Régiment de chasseurs d’Afrique.

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