La forêt des Landes dévastée par la tempête Klaus

25 janvier 2009
03m 11s
Réf. 00065

Notice

Résumé :

La tempête Klaus a dévasté 60% du massif forestier landais occasionnant de nombreux dégâts. Les travaux de déblaiement et de sécurisation des chemins forestiers ont commencé. Les conséquences économiques pour la filière bois s'annoncent lourdes, le reboisement après la tempête de 1999 étant à peine terminé.

Date de diffusion :
25 janvier 2009
Source :
France 2 (Collection: 20 heures )

Éclairage

Dix ans à peine après la tempête Martin qui avait ravagé le département des Landes et détruit plus de 5 ans de récolte, la tempête Klaus plus violente et plus localisée, s'abattait sur le massif Landais, dévastant jusqu'à 60 % des surfaces forestières.

Les leçons tirées de la tempête de 1999 permirent d'alerter les populations sur la violence des vents et de mobiliser en amont tous les acteurs concernés par le phénomène : pouvoirs publics, opérateurs de transport et d'énergie. Les accès furent ainsi très rapidement dégagés, autorisant l'acheminement des secours. La mécanisation accrue des moyens de débardage, conséquence directe de la précédente tempête, avait porté ses fruits.

Toutefois, les répercussions sur la filière sylvicole furent catastrophiques. Le massif landais est en effet voué à l'exploitation de la ressource ligneuse. La tempête avait essentiellement produit des chablis, c'est-à-dire de vieux arbres déracinés sous l'effet du vent, naturellement destinés à la construction. Si en 1999 le marché de l'immobilier espagnol avait réussi à absorber une grande part des bois couchés, il n'allait pas en être de même en 2009 alors que la crise économique était à son paroxysme. Klaus s'était ainsi abattu au plus mauvais moment : déjà sinistrée, la filière bois ne disposait plus de débouchés pour écouler ses stocks.

La tempête eut une autre conséquence : les arbres tombés pèle mêle avaient à nouveau rendu le massif impraticable. Il fallait rapidement extraire les grumes (troncs d'arbres abattus) faute de quoi la saison touristique qui draine chaque année près de 60 000 touristes sous les pins, allait être compromise....

Sébastien Poublanc

Transcription

Présentateur
Merci d’être avec nous. C’est donc l’heure de la mobilisation dans le sud-ouest du pays. Vous êtes ce soir des milliers de personnes à avoir passé votre journée peut-être à tenter de colmater une fuite, une toiture ou encore à dégager des branches d’arbres. En tout cas, une chose est sûre, il va falloir du temps avant de réparer l’ensemble des dégâts provoqués par cette tempête qui s’est abattue hier sur une partie de la France. L’une des conséquences les plus visibles, en tout cas, si vous le voyez, le désastre pour la filière du bois dans les Landes, les vents tourbillonnants ont détruit des parcelles entières de bois, environ 60 % de la forêt a été touchée, c’est notre premier reportage ce soir, il est signé Arnaud Comte et Philippe Turpaud, regardez.
Journaliste
Des arbres couchés à perte de vue. En quelques heures, la tempête a balayé plus de la moitié du massif forestier des Landes. L’un des plus grands d’Europe. Au sol, de kilomètre en kilomètre, ce même paysage. Des milliers de pins et de chênes déracinés. Le vent a soufflé ici en rafale à plus de 170 km/h. Les routes sont dégagées mais il y a encore beaucoup d’obstacles. Cet habitant est installé à la lisière de la forêt landaise, aux premières loges du désastre.
Intervenant 1
Il y a un pin parasol il avait au moins 150 ans.
Journaliste
Il est tombé sur votre grange ?
Intervenant 1
Oui, là.
Journaliste
Une quarantaine d’arbres se sont abattus sur cette propriété. C’est plus que lors de la tempête de 1999, et il y a une raison.
Intervenant 1
A l’inverse de 99, où ils avaient cassé en hauteur parce que la terre était relativement plus sèche, là ils ont basculé complètement.
Journaliste
Plus près du littoral dans des zones moins boisées, les chutes d’arbres n’ont pas épargné les habitations. Et certaines sont encore menacées.
Inconnu
Là, il y a deux pins qui sont tombés, ici un troisième qui menace, celui-là est tombé, il m’a écrasé tout le coin-là. C’est la catastrophe. Mais quand j’ai fait construire moi ici il y avait 12 pins, il n’y en a plus aucun.
Journaliste
Les travaux de déblaiement se poursuivent. Les gardes forestiers patrouillent aussi pour repérer les dangers dans ces forêts parfois très touristiques.
Intervenant 2
Quelqu’un qui circule en forêt actuellement est en danger permanent parce qu’il y a des branches qui sont en suspension et qui peuvent tomber à tout moment.
Journaliste
Sécuriser mais aussi dresser un premier bilan de la tempête. Et les conséquences économiques s’annoncent très lourdes. Entre 3 et 5 ans de récoltes perdues.
Intervenant 2
D’un seul coup la valeur du bois va chuter de façon considérable, il y aura une mévente totale et puis ces arbres-là ont une durée de vie maintenant, en termes de bois, très courte.
Journaliste
Parce qu’ils sont déracinés justement.
Intervenant 2
Ils sont déracinés et puis le bois va périr très vite.
Journaliste
En Aquitaine selon les premières estimations, 300 000 hectares de forêt seraient endommagés. Une nouvelle catastrophe pour la région. Le nettoyage et le reboisement de l’après 99 n’est pas complètement terminé qu’il faut déjà tout recommencer.