Elevage de bœufs de Chalosse à Sort-en-Chalosse

17 février 2001
04m 12s
Réf. 00144

Notice

Résumé :

A Sort-en-Chalosse, les Danhil élèvent des bœufs depuis 1945, selon des méthodes traditionnelles. Avec plusieurs éleveurs, ils créent, en 1989, l'Association Bœuf de Chalosse afin de défendre et promouvoir la qualité de leur production menacée par celles des canards et des poulets. Deux ans plus tard, ils obtiennent le Label rouge.

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Date de diffusion :
17 février 2001
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Éclairage

Roland Ducasse, président de l'Association Bœuf de Chalosse, le dit d'emblée en énonçant les critères de qualité de la viande issue de cet élevage fermier qui a su préserver et maintenir la tradition sur ce terroir exceptionnel : "À côté du poulet jaune des Landes et du foie gras fermier, tous deux labels rouges, la production de niche que constitue le bœuf de Chalosse présente toutes les garanties d'une viande noble à haut rendement." Les animaux sont nourris au pré avec des fourrages produits sur l'exploitation (foin, herbe) et finis à l'étable au maïs grain sec broyé. En obtenant le Label rouge en 1991 et l'Indication Géographique Protégée (IGP) en 1996, le bœuf de Chalosse met en valeur la notion de terroir et fait connaître au grand public les spécificités de cet élevage unique. Le cahier des charges de la production et de la commercialisation impose des caractéristiques explicites garantes d'un produit final irréprochable.

Les animaux

Les animaux appartiennent à des races reconnues : Blonde d'Aquitaine, Limousine, Bazadaise, ou sont issus de croisements entre ces races. La castration des mâles est obligatoire et doit avoir lieu avant 12 mois. Dès sa naissance, le bœuf de Chalosse possède un numéro qui le suit jusqu'à la boucherie. Le Document d'Accompagnement Bovin (DAB) comporte la date de naissance et d'abattage ainsi que le nom de l'éleveur et de l'abattoir. Le certificat de labellisation est affiché en boucherie.

Les élevages

Les élevages doivent être qualifiés et respecter un cahier des charges strict. Par exemple, le "chargement" est inférieur à 2 UGB (unités de gros bovins) à l'ha, et 30 ares de prairies doivent être disponibles pour chaque UGB. L'essentiel de l'alimentation des animaux du troupeau labellisé doit être produit sur l'exploitation et la consommation d'herbe privilégiée.

Pendant la phase d'élevage, durant les périodes de printemps, d'été et d'automne, l'alimentation est essentiellement fournie par des pâturages de qualité et, en hiver, de fourrages conservés (foin et ensilage). En toute saison, un complément nécessaire aux besoins physiologiques des animaux est apporté à la ration.

Pendant la phase d'engraissement, qui dure de 6 à 12 mois, la période de finition est particulièrement surveillée. Une période de transition est alors nécessaire entre l'alimentation à base de fourrage et une ration concentrée à base de maïs grain broyé. L'éleveur débute par des portions de 2 kg de maïs par jour et adapte ses apports en fonction de l'aptitude de l'animal à l'engraissement. La quantité minimale de maïs distribuée pendant la période d'engraissement est de 660 kg de matière sèche (MS) par animal.

Les bâtiments d'élevage sont vidés et nettoyés soigneusement (appareils à haute pression, chaulage), désinsectisés et dératisés après le départ des animaux.

Les conditions de confort et d'ambiance sont créées par une litière à base de paille, sciure ou copeaux, un éclairage suffisant, un accès permanent à un système d'abreuvement et une aération adaptée.

Interdictions

Les anabolisants, bêta-agonistes et autres substances à effet hormonal, facteurs de croissance, sont interdits mais la distribution d'aliments médicamenteux reste autorisée sur prescription vétérinaire. Les aliments composés, complets ou complémentaires, ne doivent pas contenir de farines de viande, de farines d'os, ainsi que toute autre protéine d'origine animale.

La production

Les animaux sont abattus en moyenne à trois ans et demi. Le poids moyen des carcasses est de l'ordre de 450 à 500 kg. En 2010, 1627 carcasses ont été labellisées dont 86% de femelles en majorité des Blondes et 14% de mâles majoritairement des Limousins.

Les éleveurs, en vrais artisans de la profession, sont pénétrés de la passion de cet élevage unique. Ils se retrouvent chaque année à Montfort-en-Chalosse où l'Association du Bœuf de Chalosse organise, en juillet, sa journée promotionnelle rassemblant tous les acteurs de la filière. Le concours des bœufs gras en constitue l'attraction principale.

Maurice Gassie

Transcription

(Bruit)
Gilles Danhil
On les met dehors tous les jours quand il fait beau pour qu’ils fassent un peu de gymnastique. En restant à l’étable, ils ont tendance à avoir mal aux pattes. Alors, en faisant, en les sortant tous les jours, ils font un peu de sport dehors et ça les dégourdit. Ils sont contents bon. Ils ne font pas les fous.
(Bruit)
Journaliste
Jean Danhil élève des bœufs de Chalosse depuis 1945. Aujourd’hui, c’est son fils qui a repris l’exploitation même si la production de bœufs a bien failli disparaître. Mais les éleveurs se sont regroupés dans une association pour obtenir un label et donc, une reconnaissance de leur travail.
Roland Ducasse
Cette production était menacée du fait d’autres productions type canards, poulets et autres. Donc, le peu d’éleveurs qui sont restés dans cette région, ont voulu se regrouper pour créer une association de défense et de promotion du produit que l’on a appelé le Bœuf de Chalosse. Le label est arrivé après puisque nous avons un produit dont le… qui correspondait exactement à ceux que nous demandaient un cahier de charges, puisque cette production est restée traditionnelle dans cette région de Chalosse. Avec les crises alimentaires qu’on a connues, que ce soit dans les porcs, dans les poulets ou aujourd’hui dans la production de viande bovine, je crois que demain le label sera vraiment l’outil indispensable aux producteurs et à toute la filière.
(Bruit)
Gilles Danhil
Ben, on tourne à 140 bêtes à peu près. Des bêtes de un an jusqu’à trois ans pour les bœufs et après plus toutes les mères. Ils vont jusqu’à 10 ans. Il faut y être en permanence. On ne va pas partir en vacances pendant 15 jours. Ou alors il faudrait trouver un remplaçant qui soit éleveur parce que si on prend une personne étrangère aux troupeaux alors là, ça ne va pas aller. Ce n’est pas la peine de partir en vacances.
(Bruit)
Journaliste
Qu’est-ce que vous leur donnez là alors ?
Jean Danhil
Broyage, épis, épis de maïs broyés. C’est tout. Il y avait de tourteau.
(Bruit)
Journaliste
Des farines animales ?
Jean Danhil
Pas d’OGM. Non pas de farine animale ici. On n’a jamais su ce que c’était d’ailleurs. On devrait vendre une qualité comme ça minimum 30 francs. Et nous sommes loin encore de la vendre à 30 francs. Et le consommateur, peut-être il faudra qu’il mette la main à la poche s'il veut de la bonne camelote.
(Bruit)
Roland Ducasse
Pour avoir un vrai bœuf de Chalosse, il faut avoir déjà des animaux de race à viande. C’est-à-dire le blond, le limousin, le bazadais. Donc, il faut de suite un animal de race à viande. Après il faut, je dirais, l’âge de l’animal. Ça c’est très important pour avoir la qualité, disons, du produit et avoir une viande de goût, une viande qui a de la saveur. Nous, nous sommes toujours restés traditionnels. C’est-à-dire nous avons toujours souhaité garder la qualité avant les volumes.
(Bruit)
Journaliste
Autre critère pour faire un beau bœuf de Chalosse, l’éleveur doit s’en occuper, le bichonner dès que son emploi du temps lui permet.
(Bruit)
Jean Danhil
Je les brosse.
Journaliste
Pourquoi ?
Jean Danhil
Et pour qu’ils aient une belle toilette et après, c’est-à-dire des cuirs très fins.
(Bruit)
Jean Danhil
Vous les voyez naître, vous les voyez grandir et après vous les… vous les voyez à l’engraissement. C’est-à-dire à 3 ans, 3 ans et demi. Alors vous voyez ça, toute leur vie. Vous les… vous les voyez pousser là. C’est ma passion tout ça. Si on me sort ça, j’ai plus rien quoi.