La foire bovine de Saint-Vincent-de-Tyrosse

Les trente ou quarante dernières années ont été marquées, en ce qui concerne l'élevage, par l'unification du marché de la viande et du lait, au niveau national, puis européen avec l'impact de la législation communautaire (quotas laitiers), et enfin par la mondialisation, unification rendue possible par les progrès dans les techniques de conservation (congélation) et de transport. Face à cette concurrence accrue, de nombreux élevages ont dû fermer et les autres se réorganiser. Une des réponses à ces défis a été la sélection des meilleures races, tant pour la production de lait que pour celle de la viande. La blonde d'Aquitaine a été une des meilleures réussites dans ce domaine : issue du croisement de trois races du grand sud-ouest de la France, la garonnaise, la quercy et la blonde des Pyrénées, c'est une race à viande, de bon rendement, facile à élever et s'adaptant bien si bien qu'après avoir essaimé un peu partout en France à partir des ses bases aquitaines, elle est appréciée aussi en Europe comme outre-Atlantique.

Les concours agricoles sont un moyen, pour les éleveurs, de se frotter à la concurrence, de voir ce qui se fait ailleurs, mais aussi de promouvoir leurs produits et en particulier leurs géniteurs dont les produits, grâce aux techniques d'insémination artificielle, peuvent être exportés dans le monde entier. Celui de Saint-Vincent de Tyrosse qui nous est présenté ici en est un bon exemple ; il témoigne de la croissante professionnalisation de l'élevage et du haut niveau de qualité qu'elle permet d'atteindre. C'est un endroit aussi pour faire des affaires, ainsi qu'en témoigne le stand de "France Embryon" et la présence d'acheteurs étrangers. Outre les professionnels, ce type de manifestation attire aussi un public de curieux, qui viennent voir ces bêtes de concours, qui n'ont rien à voir avec celles qu'ils ont pu connaître dans leur enfance.