Les bastides de Monfort-en-Chalosse, Mugron et Saint-Sever

29 août 1995
16m 05s
Réf. 00583

Notice

Résumé :

Présentation de trois bastides chalossiennes : la bastide de Monfort-en-Chalosse et le musée de la Chalosse qui œuvre pour la conservation et la présentation du patrimoine chalossien ; la bastide de Mugron et la ganaderia Latapy où Michel Lassale élève des vachettes pour la course landaise ; Saint-Sever qui présente chaque année depuis 20 ans un son et lumière consacré à son riche passé historique.

Type de média :
Date de diffusion :
29 août 1995
Source :

Éclairage

Au Moyen Âge, on met en place un vaste plan pour attirer les poblants, des populations nouvelles, tant aux frontières du comté de Toulouse qu'aux limites du Béarn et de la Guyenne, dont le duc était aussi roi d'Angleterre. On y établit des bastidas [1], de petites cités construites ex nihilo, au plan rationnel, orthogonal, doté d'une place centrale entourée de galeries à arcades... Leur nom s'inspire souvent d'une ville célèbre (Gênes, Grenade et Toulouse, par exemple) ; parfois elles adoptent le patronyme du fondateur (Jeanne d'Arthès et Amaury de Craon, le sénéchal d'Hastings ou Montégut) [2] quand d'autres reprennent un toponyme préexistant, comme Mugron (Mugrone, au XIe siècle) issu d'un oronyme prélatin du type *mocoron justifié par la situation initiale du bourg, un éperon avancé, un "belvédère", portant, jadis, un château de bois. Autre cas : Montfort - Monthòrt en gascon - bâtie à l'écart du vieux bourg de Saint-Pierre-d'Oiosse, choisit une dénomination alors fort répandue valorisant sa position de place forte [3].

Nous sommes en Chalosse où, des hauteurs du Tuc de Morlanne à Saint-Sever-Cap-de-Gascogne ou de la terrasse de Mugron, l'œil découvre, en direction du nord, l'immense panorama de la forêt landaise. Une situation que décrit ainsi le géographe Louis Papy : "Au sud, le paysage est tout différent : voici un aimable pays de coteaux aux sols et aux cultures variés, un bocage riche et humanisé, en face de la Lande, autrefois misérable, c'est une prospère contrée agricole, un bon "vieux pays". " [4]

Car la Chalosse, c'est un peu le pays de cocagne. En effet, d'Aire-sur-Adour à Montfort et Pouillon le paysage change. Disposées en longues bandes sud-est-nord-ouest, les collines accrochent de petits villages et des fermes éparpillées au milieu des champs et des bosquets. Les vallées du Bahus, Gabas, Louts, Luy et Arrigans descendent du Béarn vers l'Adour ourlant les vastes pâtures appelées localement gèrts ou tilhs [5]. Tous ces terroirs, riches de leur convivialité et de leurs traditions sont très largement agricoles : maïsiculture, élevage bovin et vignobles.

Mais ce qui fait, plus que tout, la renommée de ce "pays", c'est l'aviculture, élevage de poulets et de canard gras dont la promotion s'opère chaque année aux Festivolailles de Saint-Sever. Quintessence de la gastronomie landaise, le foie gras [6] s'y décline dans une riche gamme de produits.

De cette prospérité témoignent les belles maisons "capcasalières" dont la maison Carcher à Montfort-en-Chalosse, transformée en musée sur une idée de Maurice Gassie [7], est un exemple remarquable. C'est aux débuts des Temps modernes (XVIe et XVIIe siècles) que certains propriétaires roturiers sont nommés cap casaus, "chefs de terre" ou "chefs de bien" ; ils sont généralement issus des premières familles installées dans la communauté des voisins ou vesiau et jouissent, de ce fait, de certains privilèges parmi lesquels une liberté complète d'exploiter leurs terres "franches", c'est-à-dire non assujetties au système féodal [8] et ont "droit de colombier". Souvent épris de progrès agricoles et à l'affût de nouvelles techniques, ils tentent, à la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle, toutes sortes d'expériences dans un souci d'améliorer la productivité. Leurs fermes modèles, en quelque sorte, ont pour noms la maison Beyrie à Estibeaux, la maison Peyne à Laurède, la maison Pachiou à Mimbaste ou la maison Brouchoua à Tercis qui comptent parmi les plus remarquables capcasaus.

On l'aura compris, la Chalosse est avant tout une terre de traditions. Là, plus qu'ailleurs, on perçoit la spécificité d'un pays, l'identité, l'âme de tout un peuple qui se démarque bien des Basques et Béarnais voisins et même des gens de la Grande Lande. Au pays de la course landaise, on se départit aussi des influences ibères qui se voudraient parfois dominantes. Érigé en Fédération "française" en 1953, ce sport, nécessitant qualités physiques et courage, se pratique dans 134 communes du département, mais surtout en Chalosse où l'on a coutume de dire : "Nada hèsta shens corsa" [9].

Un pays de caractère dont Saint-Sever, Cap de Gasconha, "chef-lieu, capitale de Gascogne", constitue le centre historique. Fondée sur un promontoire appelé Tuc de Morlane, dominant l'Adour, c'est un site défensif occupé certainement très tôt, bien avant que les Romains n'y établissent un poste militaire et qu'un petit gouverneur n'y construise un palestrion [10].

Au début du Ve siècle, un ancien légionnaire, Severus, qui aurait évangélisé la Gascogne, y subit le martyre et donne, au VIIe siècle, son nom au premier bourg formé autour d'une abbaye bénédictine détruite en 812 et dont on ne sait pas grand-chose. La cité renaît à la fin du Xe siècle quand le duc de Gascogne, Guilhèm Sanç (Guillaume Sanche), fonde un monastère qui adopte la règle de Cluny. La puissance de la nouvelle abbaye s'accroît alors rapidement car elle tire des revenus substantiels de vastes domaines répartis en Chalosse et dans le Marsan. Centre spirituel et intellectuel majeur, elle abrite clercs et copistes de grande valeur comme ceux qui ont réalisé le Beatus [11].

Pendant des siècles la cité vit donc au rythme de la vie des moines et subit les avatars liés à la lutte entre les Capétiens et les rois-ducs. Sous l'Ancien Régime, la cité prospère grâce notamment au dynamisme du port sur l'Adour et à la création de la route royale menant vers Orthez. Siège de sénéchaussée, le Cap de Gasconha attire de nombreux officiers et une bourgeoisie qui fait travailler les terres par des métayers.

Même si la Convention rebaptise ex abrupto la petite ville en "Mont-Adour", dans une volonté de faire disparaître les connotations par trop religieuses de l'hagionyme, envoyant par la même occasion 22 personnes à la guillotine pour complot contre la République, Saint-Sever ne souffre pas trop de la Révolution et devient même sous-préfecture jusqu'en 1926.

Témoin de cette participation à la vie de la nation, la statue du général Jean Maximilien Lamarque réalisée en 1896 par Félix Soulès (1857-1904) sur la Butte de Morlanne ; un bel hommage à l'enfant du pays qui devient capitaine en 1793, à l'âge de 23 ans, dans la fameuse "colonne infernale" de la Tour d'Auvergne et s'illustre d'abord dans la prise de Fontarabie. Chef de bataillon dans l'armée du Rhin, il se distingue lors des batailles d'Engen, de Messkrich et de Hohenlinden (1800) alors que Bonaparte vient d'engager une seconde campagne d'Italie. Le voici donc vite au grade de général, ce qui lui vaut de commander la brigade du 7e corps à Austerlitz.

Sa longue carrière dans les armes et son statut de député lui valent une grande notoriété qui se traduit lors des manifestations qui ont lieu le jour de ses obsèques [12] et que Victor Hugo évoque dans Les Misérables.

La Chalosse, l'un des berceaux de la gastronomie française [13], porte donc depuis longtemps ses valeurs au-delà de ses frontières toujours protégées par un chapelet de bastides.

[1] Terme pan-occitan signifiant "bâtie". Si, en Provence, il désigne une maison cossue inscrite dans un vaste domaine, en Aquitaine, il nomme un bourg neuf érigé dans un segment chronologique bien précis (XIIIe-XIVe siècles).

[2] C'est l'origine de Geaune, Grenade, Toulouzette, Arthez, Créon, Hastingues et Montégut.

[3] Cartulaire de la cathédrale de Dax, Liber rubeus (XIe-XIIe siècles), texte édité, traduit et annoté par Georges Pon et Jean Cabanot, Comité d'Études sur l'Histoire et l'Art de la Gascogne, 5, rue du Palais, Dax, 2004, 589 pages.

[4] PAPY, Louis, La Chalosse, Annales de géographie, 1931, vol. 40, n° 225, p. 239.

[5] Gèrt et tilh, bien ancrés dans la toponymie, sont synonymes. Ils indiquent précisément des terres de landes non cultivées ni habitées. Ce sont de très anciens terrains de parcours traversés par de vieux chemins jalonnés de tumulus, notamment le long de la "traînée glaciaire de Lourdes à Dax", selon l'expression de Xavier de Cardaillac.

[6] Le foie, hitge en gascon, est tiré de l'étymon latin ficatu (jegur), "foie (de bête nourrie) avec des figues". Une tradition qui remonte à la plus haute Antiquité, paraît-il...

[7] Maire de Montfort de 1995 à 2001. Ce musée de pays parfois dénommé Musée de société s'appuie sur trois piliers : le passé viticole de la Chalosse, le métayage (sur 114 exploitants avant la guerre, 98 étaient métayers) et la langue gasconne.

[8] Ces maisons "franches" sont d'ailleurs très souvent signalées par un pin "franc", symbole de ce statut.

[9] "Pas de fête sans course". Une tradition d'ailleurs très ancienne puisque les jeux taurins sont attestés une première fois par un texte de 1450 concernant les traditionnelles fêtes de la Saint-Jean d'été à Saint-Sever.

[10] Demeure cossue qui a fourni aux archéologues un riche mobilier.

[11] Le Beatus de Saint-Sever est le seul Beatus français. C'est un manuscrit enluminé du XIe siècle réalisé à l'Abbaye bénédictine de Saint-Sever par maître Stephanus Garsia.

Il offre une transcription de l'Apocalypse de Jean commentée vers 786 par Beatus, un moine espagnol, auteur de 23 autres documents majeurs ; il traite également des Evangélistes, de la généalogie du Christ et du livre de Daniel.

[12] La foule scande "Lamarque au Panthéon !" mais c'est le petit cimetière d'Eyres-Moncube qui reçoit la dépouille du grand homme.

[13] De sa région natale, Alain Ducasse dit : "La Chalosse représente pour moi la mesure étalon des goûts originels. Du foie gras, du confit, des palombes, des cèpes".

Bénédicte Boyrie-Fénié

Transcription

(Musique)
Eric Lopez
Bonjour. Estivales en Aquitaine, deuxième rendez-vous où on se retrouve cette fois en Chalosse. Cette partie des Landes située entre l’Adour et les Pyrénées Atlantiques. Ici, maïs, oies et canards font bon ménage, et on va même jusqu’à cultiver un excellent petit vin, les Coteaux de Chalosse. Alors, départ de cet itinéraire long de 64 kilomètres, Montfort-en-Chalosse, dans les Landes.
(Musique)
Eric Lopez
Située à une quinzaine de kilomètres de Dax, Montfort-en-Chalosse est une bastide fondée au XIIe siècle, autour d’une église dépendante de l’Abbaye de Divielle.
(Musique)
Eric Lopez
Montfort-en-Chalosse qui a vu débuter les frères Boniface, les Boni comme on les appelle ici. Guy et André Boniface qui portèrent l’équipe de rugby de Mont-de-Marsan jusqu’au titre suprême de Champion de France en 1963.
(Musique)
Eric Lopez
Montfort-en-Chalosse tire son économie du foie et des produits de la gastronomie landaise, logique que la Chalosse soit la première région de France productrice de canards.
(Musique)
Eric Lopez
Un passage obligatoire à Montfort-en-Chalosse pour visiter le Musée de la Chalosse. C’est une maison capcazalière qui appartenait autrefois à des propriétaires qui jouissaient de privilèges particuliers. Comme par exemple, la liberté complète, liberté totale face au système féodal. C’est la maison du maître, reconstituée à Montfort-en-Chalosse, avec le pressoir, les chais, le four à pain, un lieu idéal pour faire vivre le temps passé à Montfort-en-Chalosse.
(Musique)
Jean-Luc Barret
Le Musée de la Chalosse, c’est un musée d’identité territoriale, c’est un musée qui a pour mission de conserver, présenter le patrimoine de la Chalosse.
(Musique)
Jean-Luc Barret
Le domaine de Carcher donc abrite le Musée de la Chalosse, c’est un domaine qui plonge ses racines très loin puisque nous en avons des traces dans nos archives dès le XVIIe siècle.
(Musique)
Jean-Luc Barret
A côté de cette maison de maître, les chais sont restitués. Nous avons en particulier un magnifique pressoir, très grand pressoir qui vient de Saint-Lon-les-Mines, et puis, nous avons aussi travaillé sur les espaces non bâtis avec un conservatoire des vignes de Chalosse ou un jardin des métayers. Ce jardin avec les carreaux de terre entouré de vignes.
(Musique)
Jean-Luc Barret
Dans l’intérieur de la maison de maître, nous avons reconstitué tout très, très minutieusement cet habitat avec le mobilier, un mobilier typologique de la Chalosse. On peut découvrir la cuisine, la salle à manger, les chambres, bref, l’ensemble du mobilier mais aussi les décors, les tentures parfaitement reconstitués.
(Musique)
Jean-Luc Barret
Notre but est de conserver le patrimoine de la Chalosse dans ses différentes dimensions, d’avoir ici un lieu vivant, un lieu de vie, un lieu de témoignage de ce que fut la Chalosse, un lieu de détente, de promenade où l’on découvre ce qui fait cette identité chalossienne.
(Musique)
Eric Lopez
A 9 kilomètres de Montfort-en-Chalosse, la petite ville de Mugron, située sur un coteau dominant l’Adour. Ce petit village offre un magnifique panorama sur la plaine landaise.
(Musique)
Eric Lopez
A Mugron, le belvédère de la Chalosse, tout comme dans la plupart des villages landais, il y a une arène. Et les arènes dans les Landes, c’est le rendez-vous des amateurs de courses landaises. Ils sont nombreux de novilladas et de courses de taureaux dites à l’espagnole. La course landaise, c’est une tradition qui se perpétue grâce à la passion de certains éleveurs qui, les beaux jours venus, vont de place en place pour annoncer la bravoure de leurs vachettes. Ici, on est tout...
(Musique)
(Bruit)
(Musique)
Michel Lassale
Le travail d’un ganadère, c’est être éleveur, bien sûr, et de sélectionner bien sûr du bétail, du bétail qui est acheté dans les élevages espagnols, c’est les mères ou les frères ou les sœurs des taureaux de combat. Et de sélectionner les meilleures bêtes qui peuvent participer à ce spectacle de course landaise.
(Musique)
Michel Lassale
Une bête ne peut pas être jugée à sa première, même sa deuxième sortie. Donc, c’est vrai que même qu’elle soit très bonne la première fois, pour nous, n’est pas un critère pour dire que elle fera vraiment le jeu de la course landaise.
(Musique)
(Bruit)
(Musique)
Michel Lassale
Dans les Landes, il y a une centaine de spectacles formels, ce qu’on appelle, comme en corrida, la course formelle, et ensuite, il y aurait une quarantaine ou une cinquantaine de spectacles dits de deuxième catégorie qui représentent une partie de course landaise, pure course landaise, une partie de jeux de variété, disons, avec des comiques, voilà, mais plus appréciés par les touristes.
(Musique)
Michel Lassale
La ganaderia a eu des prix, elle a été élue avec une coursière, la meilleure coursière qui est désignée par un public en pleine saison, dans une compétition où toutes les ganaderias sont représentées. Elle a été élue quatre années consécutives, elle se nommait Esperanza, c’était une vache qui avait un nom comme espoir. Et voilà, elle l’a très bien porté et c’est vrai qu’on aimerait en avoir beaucoup car ça a été la première dans cette ganaderia qui a été fondée en 1945. Et également, il y a eu d’autres prix qui ont été distribués, attribués par les chroniqueurs taurins, meilleure ganaderia trois années consécutives sur l’ensemble de la saison.
(Musique)
Michel Lassale
Les toreros sont engagés une saison avec une même demande, et ensuite en pleine saison, il y a ce qu’on appelle des licences, au même titre que tout sportif, et les toreros sont libres d’aller dans une autre ganaderia ou voilà.
(Musique)
Michel Lassale
Ce qu’on peut dire aujourd’hui, les toreros sont de grands sportifs, il y a le sauteur qui s’appelle Laurent Martinez. Laurent Martinez qui a fait vraiment un exploit dans les arènes à Saint-Sever puisqu’il a été un des premiers à sauter un taureau de combat dans les arènes à Saint-Sever. C’est vrai que c’est un garçon qui a fait énormément du bien à la ganaderia, il a voulu prouver que les toreros landais avaient du courage, avaient de la classe. C’est formidable pour tout le monde.
(Musique)
(Bruit)
Eric Lopez
Et au passage, saluons tous les éleveurs de vachettes landaises car ce n’est pas un métier facile. Tout de suite, on met le cap sur Saint-Sever, à égale distance de Mugron et de Mont-de-Marsan. Saint-Sever Cap de Gascogne. Cette bastide a été édifiée à l’emplacement d’un camp romain, et elle était située sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle.
(Musique)
Eric Lopez
Depuis 7 ans déjà, à Saint-Sever Cap de Gascogne se déroule le festival des musiques croisées. Septième édition du 31 Août au 3 Septembre, cette année, c’est sous le titre Indépendance que se feront les musiques croisées 95 ! Au programme, du jazz le 31 Août, avec le Bojan Z Quartet, classique et rock le 1er septembre avec Alain Planès et les Garçons Bouchers, une nuit tzigane le 2 et puis Jacques Higelin conclura le festival le 3 Septembre.
(Musique)
Eric Lopez
Le passé de Saint-Sever est riche avec son abbatiale romane du XIe siècle et le couvent des Jacobins qui abrite un musée lapidaire et une exposition consacrée au manuscrit de l’Apocalypse du XIe siècle.
(Musique)
Eric Lopez
Si le passé architectural est riche à Saint-Sever, il y a aussi des hommes natifs d’ici qui ont marqué l’histoire de France. Entre autres, les généraux napoléoniens Durieux et Lamarque.
(Musique)
Eric Lopez
Depuis plus de 20 ans, une troupe de comédiens amateurs donne à la mi-juillet un son et lumière pour rappeler les grandes heures de Saint-Sever Cap de Gascogne, car il faut savoir qu’au XVIIIe siècle, c’était la ville la plus peuplée des Landes.
(Musique)
Comédien 1
Nous vous demandons de changer le nom de Saint-Sever, il s’appellera désormais Mont-Adour !
Comédiens
Ouais !
Comédien 1
Qu’est-ce qu’il y a ? Vive la République, une et indivisible, vive Mont-Adour !
Comédiens
Vive la République, une et indivisible, vive Mont-Adour !
Comédien 2
Les têtes tombent sous le couperet, Arnaud Dumartin, 38 ans de Samadet, Jean-Pierre de Lartigue, 32 ans de Sorbets, Joseph Dardin, 44 ans, de Serres Gaston, Jean de Lamarge, 48 ans de…
(Bruit)
Intervenant 4
Ordinairement, je suis garagiste, mais exceptionnellement, trois jours par an, je suis le Général Lamarque, le plus illustre des Saint-Severins. C’est un mélange de fierté, et puis une forme d’attachement à sa ville, à son village, à la vie surtout, même que le général a pris de l'embonpoint ! Voilà, je suis un général présentable.
Comédien 3
Maximien Lamarque, est né à Saint-Sever le 11 juillet 1770. A Wagram, Lamarque est en première ligne, sa division fait tête de colonne de l’Armée d’Italie. Elle emporte les positions de l’ennemi qui tiraient avec 600 pièces. Au soir de cette grande victoire, Lamarque, à la lueur du bivouac, peut écrire à sa mère. L’Empereur m’a dit ce matin, Lamarque, vous vous êtes couvert de gloire. Presque tous ceux qui m’entourent ne se portent pas très bien. Durieux, seul est resté et l’Empereur vient de me l’accorder pour Adjudant général, aide de camp. Maximilien Lamarque, Antoine Durieux, lorsque finira la guerre, la ville enthousiaste accueillera ses deux héros à bras ouverts. Sonnez clairons, battez tambours, de ces hommes de fer auréolés de gloire qu’à jamais reconnaissant le pays, fidèlement conserve la mémoire.
(Musique)