Hydroglisseur sur Adour

26 août 1998
01m 56s
Réf. 00700

Notice

Résumé :

Un hydroglisseur géant parcourt l'Adour, dans les Landes, et permet aux touristes d'admirer les richesses des marécages. A Pey, une famille a tenté l'expérience. Une visite agréable mais très bruyante selon certains d'entre eux. Rémy Clertan, pilote de l'hydroglisseur, évoque la difficulté de conduire un tel appareil. L'hydroglisseur permet pourtant de dépanner les infrastructures techniques dans ces zones difficiles d'accès.

Date de diffusion :
26 août 1998
Source :
A2 (Collection: Midi 2 )
Personnalité(s) :
Thèmes :

Éclairage

Le monde des "barthes" dans la vallée inférieure de l'Adour est, comme tous les milieux humides, assez fascinant. En fait, il s'agit du lit majeur et donc inondable de l'Adour et du court segment des Gaves Réunis (entre Peyrehorade et la confluence, au lieu-dit Bec du Gave. Cette partie en aval du fleuve gascon se trouve dans un système estuarien (2) ; du Boucau (lo Bocau Nau en gascon) jusqu'à Saubusse le flot et le reflux des marées rythment la vie de cette voie d'eau qui fut largement utilisée jusqu'au XIXe siècle pour transporter vins, eaux de vie, céréales et autres denrées venant en particulier de Mont-de-Marsan. D'ailleurs, sur la rive droite, tant en aval qu'en amont de Dax, et même sur la Midouze (appelée la Douze jadis), se repère le chemin de halage propice aux belles promenades aujourd'hui.

Les "barthes", notamment dans le Seignanx et le Pays d'Orthe ont été en partie aménagées aux XVIIe et XVIIIe siècles ; digues, écluses ou "portes à flot" et fermes, souvent tournées vers l'élevage (chevaux notamment) ou le maïs, organisent le paysage. Ce milieu humide propice à la faune sauvage est d'un grand intérêt écologique, d'autant qu'il constitue une nécessaire zone d'expansion (lit majeur) lors des crues du fleuve ou de son puissant affluent des Gaves réunis, surtout quand arrivent les eaux de fonte ou d'orages des Pyrénées béarnaises.

De 1994 à 1999, le Landais Rémi Clertan, bon connaisseur de la nature et des paysages de ce Bas-Adour (3), organisé sur un hydroglisseur (4) des visites dans ces "barthes", entre le pont de la Marquèze (mis en service en 1935), en amont, du côté de Pey, et le petit débarcadère du Rasport à Saint-Étienne-d'Orthe. En face de Saint-Jean-de-Marsacq (rive droite), de belles zones humides, un peu secrètes, s'enfonçant en épis sur la rive gauche, permettent de découvrir un univers très dépaysant fait de grands arbres : saules (sauç en gascon), vernhes (aulnes en français) ou d'hibiscus des marais. Les hérons et bien d'autres animaux y trouvent nourriture et refuge. Le guide peut aussi raconter la vie des bateliers d'antan, le monde des pêcheurs capturant l'alose (colac et colaquina, l'alose feinte) ou les pibales (appelées parfois bibòlas en gascon) et l'histoire de la mise en valeur de ces lieux sous la responsabilité de spécialistes venus des Flandres ou de Hollande.

(1) Dans la basse vallée de l'Adour maritime l'occitan barta, "broussaille dans un bas-fond généralement humide" prend en domaine gascon le sens précis de "prairie marécageuse".

(2) Les petits ruisseaux affluents de l'Adour dans cette zone se nomment d'ailleurs souvent "estey" (estèir en bonne graphie gasconne, du latin aestuarium > français "étier").

(3) La notion de Bas-Adour (gascon Baish Ador) apparaît dans la littérature géographique aquitaine vers les années 1960, alors que, plus au nord, on parle de la "Basse Seine" et de la "Basse Loire". Les pays riverains de ce Baish Ador sont sur la rive droite le Seignanx et le Pays de Gosse, et – sur la rive gauche – le Pays d'Orthe. Au sud (rive gauche également) le Pays basque borde la vallée, bien que La Bastide-Clairence soit une enclave gasconne et que, à l'extrémité, Bayonne, le Boucau (petite commune de la rive droite) et Anglet s'enracinent de longue date dans l'histoire de la Gascogne.

(4) Propulsé par une hélice aérienne, certes un peu bruyante, l'hydroglisseur (airboat en anglais) est une embarcation à fond plat, au faible tirant d'eau, très apte à aller dans les marais. On l'utilise par exemple dans le parc national des Everglades en Floride. Il ne faut ne pas le confondre avec l'aéroglisseur (hovercraft en anglais), engin beaucoup plus utilisé et dont la portance est assurée par un coussin d'air.

Jean-Jacques Fénié

Transcription

Présentateur
Direction les Landes maintenant, où l’on propose aux touristes une manière originale de découvrir le secteur marécageux de l’Adour. Comme il n’est pas facile de s’y rendre à pied, on utilise des hydroglisseurs comme ceux de Floride, aux Etats-Unis. Ludovic Fossard et Grégoire Ausina ont embarqué à bord de ces ventilateurs géants.
Journaliste
Rien à faire, sinon se laisser bercer par la beauté des lieux. C’est comme ça sur 311 kilomètres, l’Adour s’étire à chaque marais le long de ses berges inondables, secrètes et impénétrables, sauf avec ceci.
bruit
(bruit)
Journaliste
50 kilomètres/heure, 65 chevaux sous le capot, l’hydroglisseur est le meilleur moyen de circuler dans ces marécages. La visite est proposée aux touristes, 160 Francs par personne la balade, une manière d’en prendre plein les yeux et plein les tympans.
Inconnue
Je pense que je ne ferai pas deux heures avec un bruit comme ça dans les oreilles. Je pense que, au niveau balade, il y a peut-être mieux à faire sur un fleuve comme ça, mais pour une heure, c’est tout à fait agréable.
Inconnu
C’est bien de, d’aller sur l’eau, de voir des plantes, d’aller même dessus.
Journaliste
Car l’hydroglisseur effleure seulement la rivière, le pilote est à 2,50 mètres au dessus de l’eau. Il domine l’ensemble du marais en volant comme une libellule mécanique, pas toujours facile à contrôler.
bruit
(bruit)
Rémy Clertan
Ce n’est pas très facile, parce que ça ne correspond à rien de connu, tout le monde peut le faire mais c’est un peu comme le vélo. Si vous mettez un vélo entre les mains d’une personne qui n’en a jamais fait, elle va se casser la figure.
Journaliste
En tout cas, ça marche. Difficile de trouver une place à bord en pleine saison à cause des touristes, bien sûr, mais pas seulement. L’hydroglisseur sert de plus en plus souvent à dépanner les infrastructures techniques dans ces zones inaccessibles par la route.