Courses landaises

14 août 1996
02m
Réf. 00712

Notice

Résumé :

Première journée de la féria de DAX dans les Landes. Avant les corridas, c'est la semaine des courses de vaches Landaises. C'est lors de cette semaine que des spectacles ont lieu : d'une part avec les "sauteurs", qui affrontent la bête et font le saut de l'ange par dessus la vache. Puis, les "écarteurs", quant à eux, doivent passer le plus près possible de la bête, la prendre de cours puis feinter. Reportage dans les arènes de Dax, au moment du spectacle et interviews de passionnés.

Date de diffusion :
14 août 1996
Source :
A2 (Collection: JA2 20H )
Lieux :

Éclairage

Courses landaises

Le concours landais de Dax, autrement appelé "Coupe tauromachique de la ville", constitue certainement, en dehors du Championnat de France, la plus importante des compétitions pour les écarteurs et les sauteurs. Depuis 1955, il réunit en effet l'élite des hommes et des bêtes devant un public des plus connaisseurs et des plus exigeants qui remplit souvent en totalité les 8 200 places des arènes. Cette compétition ouvre désormais traditionnellement les Fêtes de Dax, au terme d'une journée landaise permettant notamment aux nombreux touristes de découvrir quelques facettes de la culture et des traditions gasconnes.

Mais le concours n'est ici qu'un prétexte pour présenter de manière plus générale la course landaise et ses acteurs, véritables "gladiateurs" des temps modernes. Dépassant une vision folklorique, le reportage met surtout en avant l'aspect sportif, rude et dangereux, de cette discipline, au travers des deux grandes catégories d'acteurs : les sauteurs, et les écarteurs.

Il évoque en particulier l'agilité des premiers, gymnastes confirmés, et donne la parole à Laurent Martinez. Champion des jeunes sauteurs en 1986, celui-ci commence sa carrière chez Dargelos, sous la houlette de Jean-Pierre Rachou. Attaché successivement par la suite aux ganaderias Labat et Latapy, il devient surtout célèbre en réalisant un saut périlleux vrillé au-dessus du dernier taureau d'une corrida donnée dans les arènes de Saint-Sever, le 25 juin 1992. Vainqueur de nombreux concours, vice-champion de France à plusieurs reprises, il arrêtera sa carrière en course formelle en 2001, mais réapparaît en 2005, à l'âge de 39 ans, pour un nouveau défi : il va sauter les six novillos de la ganaderia d'El Pilar que torée le 19 octobre, toujours dans les arènes de Saint-Sever, le matador nîmois Stéphane Fernandez Meca. Laurent Martinez sera d'ailleurs présent lors de toutes les éditions du Festival Art et Courage de Pomarez, depuis sa création.

Le monde des écarteurs est illustré par Sébastien Bidaubayle. Fils d'écarteur lui-même, il commence sa carrière en 1990, à l'âge de 17 ans, dans la cuadrilla du grand Ramuntcho, attaché à la ganaderia DAL. Spécialiste des vaches dures, il réalise plusieurs très belles saisons, s'imposant en particulier lors du concours de Dax en 1993. Il quittera le monde de la course landaise formelle après la saison 2002, avant d'y revenir épisodiquement en particulier en 2006 et 2007.

En cette année 1996, la coupe tauromachique de la ville de Dax fut remportée par Christophe Dussau chez les écarteurs et Thomas Bijard chez les sauteurs.

François Bordes

Transcription

Présentateur
Première journée de la féria de Dax dans les Landes, avant les corridas, c’est la semaine des courses de vaches landaises. Dans cet exercice périlleux, ce n’est pas l’animal mais l’homme qui est en danger. Nicolas Wincler, Céline Remlinger.
musique
(musique)
Nicolas Wincler
Les visages sont tendus, l’arène est pleine à craquer, en route pour deux heures de spectacle. Les concours landais n’ont rien à voir avec la corrida. Ici pas de mise à mort, c’est la vie de l’homme et non celle de la bête qui est en danger, vous allez comprendre pourquoi.
musique
(musique)
Nicolas Wincler
Un saut de l’ange à quelques centimètres des cornes de la bête, il faut oser. On les appelle les sauteurs, la plupart d’entre eux ont aujourd’hui une formation de gymnaste. Détente, souplesse, il faut avoir de sacrés réflexes et un sacré courage pour aller ainsi affronter la bête.
musique
(musique)
bruit
(bruit)
Nicolas Wincler
Vous aimez avoir peur ?
Laurent Martinez
Oui. Il faut, mais il y a des parts de risque, quelque part, c’est que on aime se faire peur, parce que autrement, bon ! On aime la pression, on aime la mixité, le trac, là tout ! Quand on rentre en piste, on ne sait pas comment ça va se passer, comment on va finir. Et là, bon, une fois fini, c’est merveilleux, on a réussi. On a fait le résultat qu’on a fait, bon ! On n’a pas pris de pet, on n’est pas à l’hôpital, c’est merveilleux.
musique
(musique)
Nicolas Wincler
Autre style, autre jeu, ce sont les écarteurs.
musique
(musique)
Nicolas Wincler
Le but de la manoeuvre, passer au plus près possible de la bête, la prendre de front, feinter au dernier moment. Ce que l’on risque, ce sont des traumatismes parfois graves. Ils font ça pour presque des cacahuètes, car contrairement à la corrida, les sommes d’argent qui sont en jeu sont dérisoires.
musique
(musique)
Sébastien Bidaubayle
Toutes celles que vous avez vues aujourd’hui, c’est plus ou moins, c’est les vaches les plus vicieuses, hein !
Nicolas Wincler
Qu’est-ce que c’est, beaucoup de vices, qu’est-ce qu’elles font ?
Sébastien Bidaubayle
Eh bien, qu’elles connaissent le truc, alors bon, de toute façon, c’est bien mettre un peu la tête, elles viennent nous chercher, sur l’écart.
Journaliste
Beaucoup de courage pour une petite récompense. A ce jeu-là, il faut être très passionné, sans doute un peu fêlé pour vouloir gagner.