Aménagement de pare-feux dans la forêt des Landes [Muet]

22 juin 1965
35s
Réf. 00074

Notice

Résumé :

Afin de lutter contre l'extension des incendies, des pare-feux sont aménagés à l'aide de bulldozers dans la forêt des Landes.

Date de diffusion :
22 juin 1965

Éclairage

A la sortie de la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement veut restaurer la forêt landaise victime des incendies. Une ordonnance de l'administration centrale est publiée mais provoque la révolte des forestiers aquitains. Les incendies, en particulier ceux de 1947 et 1949 ,confirment les craintes des Landais. 400 000 hectares de forêt sont à reconstituer à la sortie de l'été 1949. Une commission régionale est mise sur pied avec les acteurs locaux de la forêt - sylviculteurs, gemmeurs, industriels - et l'administration.

Dans ce cadre, est réuni le "Parlement de Labouheyre". Dans cette commune, au cœur du massif landais, durant cinq jours, les professionnels de la forêt et les fonctionnaires de l'agriculture vont étudier, avec les propriétaires forestiers, les solutions pour la "Sauvegarde de la Forêt Landaise" et la "Remise en valeur des Landes de Gascogne".

Il est décidé la création de pare-feux dont nous voyons la construction dans la vidéo. Des bulldozers tracent des pistes, plus ou moins larges, compartimentant ainsi le massif forestier. Ce travail de construction, d'entretien et de renforcement de pistes se poursuit aujourd'hui : 46 000 km de pistes quadrillent actuellement le massif landais.

Certains de ces pare-feux ont été mis en culture. A cette époque, à la fois pour maintenir dans la forêt les métayers gemmeurs dont l'activité se réduisait, et pour assurer des espaces de cultures non forestières, est proposée la production d'asperges. Mais le maïs prendra la plus grande part de ces terres données à l'agriculture pour protéger la forêt. C'est le principe du damier... les carrés noirs de la forêt, les carrés blancs des cultures... et ainsi les incendies restent limités, au pire, à un carré. En fait, on revient à une pratique forestière du sud-ouest du massif, en Maremne et Marensin, antérieure à la loi du 19 juin 1857 ; loi qui est à l'origine de l'expansion de la forêt landaise par le boisement des landes et des marais de la Haute Lande et du Gabardan. C'est à dire à l'est de la route Nationale 10 et au nord de l'Adour jusqu'à la Garonne et Nérac.

Ces pistes sont importantes pour la sauvegarde de la forêt car elles permettent l'intervention rapide des sapeurs-pompiers lors des départs de feu, mais aussi l'exploitation forestière. Il s'agit avant tout d'une forêt de production qui assure du travail à plus de 35 000 personnes dans la région.

Dans un premier temps, dans les années 1950, la réalisation de ces pare-feux et pistes forestières est confiée aux corps de sapeurs-pompiers forestiers. Pour cela, ils sont dotés de bulldozers fournis par les Américains dans le cadre du plan Marshall. Cela fait grincer les dents des entrepreneurs privés de travaux publics, agricoles et forestiers : ils n'apprécient pas cette concurrence et surtout le fait que les sapeurs-pompiers soient équipés les premiers en matériel de travaux publics. Ces aménagements sont réalisés entre octobre et mars. Le reste de l'année, ces ouvriers forestiers redeviennent sapeurs-pompiers. Ils assurent alors la surveillance de la forêt depuis les observatoires et luttent contre le feu. Cette situation va évoluer dans les années 1970 - 1980. En 1994, dans les Landes les sapeurs-pompiers forestiers sont intégrés comme sapeurs-pompiers professionnels au sein du SDIS, Service Départemental de Défense Incendie et Secours.

Par la suite, les association communales de DFCI, Défense de la Forêt Contre l'Incendie font appel à des entreprises privées pour ces travaux de préventions forestiers dont elles sont les maîtres d'œuvre. Ces associations regroupent les propriétaires forestiers.

Jean-Paul Saint-Marc

Transcription

(Silence)