La difficile lutte contre les incendies après le passage de la tempête Klaus

13 août 2009
01m 42s
Réf. 00081

Notice

Résumé :

Eté 2009, la forêt des Landes porte les stigmates du passage de la tempête Klaus. Le terrain accidenté rend difficile les conditions d'intervention des pompiers qui s'entraînent sans relâche et se forment à une technique importée du Midi consistant à laisser venir le feu jusqu'à une ligne accessible aux camions : la ligne d'appui.

Date de diffusion :
13 août 2009
Source :

Éclairage

Le tempête Klaus, en janvier 2009, a chamboulé le paysage forestier landais. Le sous-bois est encombré de troncs enchevêtrés. Fini l'accessibilité de la forêt malgré le travail extraordinaire accompli par les sapeurs-pompiers venus en renfort de toute la France pour dégager les accés.

Au printemps, les pistes principales sont ouvertes mais la forêt est toujours inaccessible aux engins. D'où l'adaptation des techniques pour faire face à un incendie. Le Conseil général des Landes demande à l'État que des Canadairs soient stationnés à Mérignac pour la saison des feux, de façon à raccourcir les délais d'intervention et à pouvoir attaquer les incendies naissant depuis les airs.

Les bulldozers font leur retour dans la lutte contre le feu. Ils sont mis à disposition du SDIS, Service Départemental Incendie et Secours, quand c'est nécessaire, par des entreprises de BTP, en particulier A'lienor qui construit l'autoroute A 65 Bordeaux-Pau cette année là. Ces engins réalisent autour du brasier une sorte de pare-feu qui stoppe sa progression par privation de combustible et permet aux camions citerne forestiers d'approcher des foyers.

Ces pare-feux surtout évitent, lors d'une reprise, que le feu ne sorte du périmètre dans lequel les sapeurs-pompiers l'ont circonscrit. Dans l'urgence, ils servent d'appui pour des feux tactiques. La végétation mitoyenne est ainsi retirée par cette technique ; les risques de reprise et surtout de propagation en dehors du périmètre défini sont réduits.

Autre élément important dans la lutte contre les incendies, la surveillance de la forêt.

Prodalis, système de surveillance par vidéo, depuis les 19 tours de guet, est opérationnel. Deux caméras balaient un panorama de 360° en une minute. Un ordinateur compare les images de deux balayages consécutifs, et dès qu'une anomalie apparaît, déclenche une alerte. Les feux sont détectés dans un délai très court. Entre 3 et 4 minutes après avoir démarré. Un opérateur surveille sur un écran l'ensemble du massif forestier depuis le CODIS, Centre Opérationnel Départemental Incendie et Secours. En période de risque important, deux autres opérateurs viennent en renfort.

Lorsqu'un feu est détecté, l'officier de permanence peut suivre sur écran géant son évolution en salle de feu. Ainsi les moyens mis en œuvre sont adaptés à la situation en temps réel : envoi de renforts ou rappel d'unités si elles ne s'avèrent pas nécessaires.

Cette rapidité de détection permet de mettre en œuvre les moyens les plus appropriés au sinistre. Dans l'été 2009, le SDIS des Landes va combattre 196 feux, ; seuls 6 incendies auront une surface de plus de 0,65 hectares. Le feu le plus important ravage à Meilhan 260 hectares de chablis.

Jean-Paul Saint-Marc

Transcription

Journaliste
Des pins enchevêtrés, calcinés. Au total lors de ce récent incendie, 6 hectares de chablis ont brûlé, éloignant les pompiers de leur objectif habituel d’un hectare de forêt détruit seulement à chaque départ de feu.
Intervenant 1
Là ça n’aurait pas dû brûler du tout, si on n’était pas confronté à cette situation.
Journaliste
La situation, une forêt mise à terre par la tempête de janvier dernier, et un travail qui se complique cette année pour les pompiers des Landes. Alors plus que jamais, ils doivent s’entraîner.
Intervenant 2
On va considérer que le feu est dans ces pins, il progresse vers ici.
Journaliste
Apprendre à faire face à un tout nouveau champ de bataille.
Jean-Jacques Lavigné
Avant il y avait les camions, ils ne descendaient pas du camion, ils attaquaient les feux depuis les camions. Alors qu’aujourd’hui ben, mission impossible.
Journaliste
Pour parcourir 100 mètres, ces soldats d’un feu aujourd’hui fictif mettront près de 4 minutes.
Jean-Pierre Gleize
Alors ces arbres... Cette hauteur-là, au bout d’un moment, elle va représenter, ça va être énorme. On va avancer, ça va être très dur.
Journaliste
Impossible dans certains cas de se frayer un chemin; ne reste alors qu’une solution, la ligne d’appui. Une technique importée du Midi de la France. Laisser venir le feu jusqu’à une zone accessible aux camions, une nouvelle méthode de travail pour Nicolas, pompier volontaire depuis trois ans.
Nicolas Dejean
Au début ça fait un petit peur mais il y a les anciens qui sont là pour nous rassurer et pour nous dire qu’il ne faut pas s’inquiéter et que c’est comme ça et puis après une fois qu’on l’a fait la première fois, après ça va, c’est facile.
Journaliste
Un terrain difficile qui nécessite adaptation mais aussi anticipation, le département des Landes est le seul en France à disposer de 18 caméras de surveillance: depuis janvier, elles ont détecté 179 départs de feu.