Label de qualité pour les poulets des Landes

13 novembre 2000
02m 36s
Réf. 00157

Notice

Résumé :

Depuis les crises sanitaires de la vache folle et de la dioxine, les consommateurs se tournent vers les labels de qualité qui répondent à un cahier des charges et à des contrôles très stricts. Exemple d'un producteur landais de poulets qui, en plus du Label rouge, bénéficie de la mention spéciale "élevé en libre parcours".

Date de diffusion :
13 novembre 2000

Éclairage

La part grandissante de la grande distribution sur le marché alimentaire, la pression à la baisse qu'elle exerce sur les prix ont poussé à des dérives du côté des producteurs dans le but d'abaisser sans cesse les coûts de production et de tenter de maximiser les profits. La crise dite "de la vache folle" qui eut pour cause une totale perversion des normes d'alimentation des animaux attira l'attention du public des consommateurs sur ces dérives. Celle-ci, au milieu des années 1990 se traduisit par une certaine désaffection vis-à-vis de la viande bovine et par une augmentation significative (25%) de la consommation de volaille. Les poulets se retrouvèrent alors en masse sur les étals, mais, échaudés, les consommateurs se tournèrent plutôt vers des produits de qualité, certifiés par des labels officiels.

Parmi ces derniers, le plus ancien pour les volailles est le Label rouge obtenu par les poulets landais dès le milieu des années 1960. Au début du XXIe siècle, ce label regroupe les producteurs d'un vaste espace englobant les départements du Gers et des Landes, ces dernières bénéficiant en outre d'une mention indiquant que les animaux ont été élevés en liberté. Ces productions doivent s'accompagner d'un contrôle strict qui porte sur les conditions d'élevage (densité, parcours) mais surtout sur les conditions sanitaires : alimentation exclusivement végétale (à l'exclusion de toute farine animale) sans addition d'antibiotiques. Pour le consommateur final, cela se traduit par un doublement du prix par rapport aux volailles ne bénéficiant d'aucune protection dont on peut soupçonner, vu les conditions imposées aux autres, qu'elles sont nourries de farines végétales et "gavées" d'antibiotiques tout en ne disposant que d'un espace confiné ou pas d'espace du tout. Cela signifie que "le consommateur" n'a pas droit aux mêmes protections, selon que son pouvoir d'achat est plus ou moins élevé : les inégalités sociales se retrouvent dans l'assiette.

Francis Brumont

Transcription

Présentatrice
Face au scandale de la vache folle ou de la dioxine, le consommateur devient de plus en plus exigeant sur la qualité des aliments. On en parle beaucoup aux états généraux de l’alimentation qui se déroulent en ce moment à Lyon. Des consommateurs qui se tournent davantage vers des labels de qualité mais que recouvrent véritablement ces labels et s’agit-il d’une garantie suffisante ? Réponse avec l’exemple du poulet. Le reportage est signé Magali Serre et Jean-Jacques Buty.
Magali Serre
A chaque produit une, deux voire trois étiquettes pour vanter l’un de ces poulets. Saveur de l’année, grand cru, médaillé du concours agricole, ces mentions sont plus des objets de marketing que de véritables signes de qualité. Il existe seulement quatre vrais labels de qualité d’origine. Ce sont des appellations d’origine contrôlée : le label rouge, les certifications de conformité et le label agriculture biologique. Derrière ces quatre mentions, un cahier des charges et surtout des contrôles. Christophe Massou travaille pour l’un des 28 organismes indépendants qui s’assurent du respect des obligations dues au label rouge, le plus ancien signe de qualité.
Christophe Massou
Le certificat d’origine, il n’y a pas de problème.
Magali Serre
Quatre fois par an, il contrôle par surprise chaque producteur de poulets label rouge du Sud-Ouest. Parmi les vérifications prioritaires, l’alimentation, elle doit être uniquement végétale.
Christophe Massou
Chaque contrôle fait l’objet d’un prélèvement systématique au niveau de l’alimentation. On vérifie le pourcentage de céréales. On vérifie aussi la présence de farine animale bien sûr et la présence d’antibiotiques.
Magali Serre
Pour bénéficier du label rouge les poulets doivent être élevés en plein air. Certains producteurs comme dans les Landes vont même jusqu’à laisser leurs poulets en totale liberté, sans barrière. Il dispose alors de la mention spéciale : élevés en libre parcours.
Christophe Massou
La spécialité de cet élevage c’est que le poulet va rechercher des éléments nutritifs qui lui convient tout au long du parcours et donc c’est lui qui décide en plus de son alimentation dans le bâtiment d’aller chercher son complément naturel au niveau de son alimentation.
Magali Serre
Une meilleure alimentation, un abattage à 81 jours contre 40 pour le poulet industriel, le label rouge coûte 50% plus cher, d’autant qu’il y a plus de perte.
Bernard Tauzia
On double les pertes par rapport à l’élevage label normal du fait de la liberté totale. On a des prédateurs… on est embêté surtout par les prédateurs, les renards principalement, et bon ou d’autres prédateurs qui… on va dire oiseaux, les buses ou autres prédateurs.
Magali Serre
Le label rouge représente 30% de la production de poulet en France. Les contrôles s’effectuent auprès des éleveurs, mais aussi dans les usines d’alimentation et les abattoirs.