Le vin de Tursan

30 octobre 1987
01m 23s
Réf. 00189

Notice

Résumé :

Le vin de Tursan 1987 vient d'arriver ; l'occasion de présenter ce vin régional dont le succès dépasse les frontières françaises grâce notamment à une politique commerciale dynamique et à une sélection rigoureuse menée par la cave coopérative de Geaune.

Date de diffusion :
30 octobre 1987
Source :

Éclairage

Le Tursan est un vignoble implanté depuis des siècles dans un territoire de polyculture, où il semble toujours se cacher, se qualifiant lui-même de "jardin secret des Landes". Ce n'est que depuis la moitié du XXe siècle et notamment sous l'impulsion de la création de la cave coopérative de Geaune en 1958, que le vignoble s'améliore en obtenant une AOVDQS (Appellation d'origine d'un vin de qualité supérieure).

Ce terroir s'étend à la fin des années 1980 sur 40 communes et 600 hectares. La production en vins blancs et en rouges ne connaît pas de problème de commercialisation tant elle est adaptée aux différentes clientèles à la fois locale et de différents pays d'Europe, issus des traditions d'export. En effet, depuis le XVIIe siècle, aidé du renom d'un monarque qui le défend, Henri IV, le vin de Tursan est embarqué sur des gabarres au fil de l'Adour, vers les ports de Capbreton, Vieux-Boucau et de Bayonne avant de se laisser déguster en Flandre et Angleterre. Ce vin voyageait depuis déjà longtemps dans les verres et sur les mers grâce aux moines des abbayes qui émaillaient ce territoire au Moyen Âge, dont la commune de Geaune conserve un édifice témoin emblématique datant du XVe siècle, la Tour des Augustins.

Ces exportations vont cesser progressivement au cours des siècles suivants, à cause des dégradations des conditions de transports, du contexte économique et de la montée de la concurrence de vins blancs plus doux.

Toutefois, résistant toujours, le vin s'est assuré un renom serein de par sa singularité et la fierté de ses vignerons, travaillant les cépages avec passion, même au temps des terribles fléaux que furent les attaques d'oïdium, de Black Rot et du phylloxéra à la fin du XIXe siècle et jusqu'au début du XXe. La passion, la ténacité et des compétences scientifiques et techniques ont permis de reconstituer le vignoble que l'on connaît de nos jours, même si des évolutions ont pu être observés dans le choix des cépages.

Aujourd'hui, les vins blancs sont issus principalement des cépages Baroque, Gros Manseng et Sauvignon pour les blancs, , Cabernet Franc, Cabernet Sauvignon et Tannat, Fer Servadou pour les rouges.

Le vignoble de Tursan est intégré à la démarche initiée par la Région Aquitaine, "Destination Vignobles" qui le positionne à présent parmi les destinations oenotouristiques. Cette distinction du Tursan "sur le chemin des vignes", itinéraires de découverte, s'ajoute à son positionnement le long du trés fréquenté chemin de Saint-Jacques de Compostelle (Pimbo).

Aux côtés des vignerons de la coopérative de Geaune, quelques vignobles indépendants sont à découvrir, dont le château de Perrade –famille Dulucq à Payros-Cazautets, et le château de Bachen, indissociable de son célèbre propriétaire, Michel Guérard qui, de son village d'Eugénie-Les-Bains, sert la célébrité de la grande gastronomie et le nom du Tursan.

Bibliographie :

- SEILLAN, Georges, "Vignobles d'autrefois et vigne d'aujourd'hui en Chalosse", Bulletin de la Société Borda, 1995.

- SEILLAN, Georges, "Un vignoble landais du XIIe au XVIIIe siècle", Bulletin de la Société Borda, 1958.

- 52ème Congrès d'études régionales de la Fédération Historique du Sud-Ouest, 11 et 12 septembre 1999, Saint-Emilion. Vigne, vins et vignerons de Saint-Emilion et d'ailleurs, Talence : Maison des sciences de l'homme d'Aquitaine, 2000.

- TAILLENTOU, Jean-Jacques, "Originalités du vignoble disparu des dunes du littoral landais (XVIIIe-XIXe)". Vignes, vins et vignerons de Saint-Émilion et d'ailleurs : actes du 52ème Congrès d'études régionales de la Fédération historique du Sud-Ouest tenu à Saint-Émilion, 2000

- SAINT-JOURS Bernard, La Bastide de Geaune en Tursan, Marseille : Laffitte, 1980.

- COMBRET Henri, Les vins gourmands du sud Aquitain, Escout : éd. de l'auteur, 1993.

- Collectif, Landes, Paris : Chritine Bonneton Éditeur, 1991.

- DION Roger, Histoire de la vigne et du vin en France, des origines au XIXe, Paris : Flammarion, 1977.

Malika Boudellal

Transcription

Annie Delmont
Le Tursan 87 sera bon, le degré est là. Pour la cave coopérative de Geaune, le cru 87 est égal en qualité et quantité à celui de 83. Le Tursan a une place à part dans les vins régionaux, il est presque marginal. Il est typé, plein de jeunesse et de rusticité, il plait. Toute la production de la cave coopérative, un million de bouteilles, est écoulée chaque année ; grâce, il est vrai, à une politique commerciale dynamique et à une sélection rigoureuse, et une politique qui porte ses fruits. On dit que c’est la cave coopérative de Geaune, parmi toutes ses consœurs qui a les finances le plus seines.
Bertrand Paraillous
Nous sommes une petite appellation, peut-être un peu marginale pourquoi pas, mais avec toute la connotation sympathique qu’on puisse donner au mot marginal ; un vin des Landes, un landais de vieilles souches et qui va bien avec la population, avec les habitants, avec le tourisme des Landes.
Annie Delmont
Le Tursan couvre une superficie de 600 hectares dans une région, la fin des Landes vouée à la polyculture. Le vignoble est très morcelé, il s’étend sur 21 communes. C’est un petit vin qui fait décidément une belle carrière. Le village de Geaune au pied de la Tour des Augustins, est connu bien au-delà des frontières françaises. La Hollande, la Belgique, l’Angleterre et l’Allemagne connaissent ce village grâce au Tursan.