Loren, peintre de la corrida

21 juillet 2009
01m 30s
Réf. 00321

Notice

Résumé :

Dans le cadre des fêtes de la Madeleine, rencontre avec le peintre Loren. Cet artiste français, installé à Séville et passionné de tauromachie, réalise, avec la complicité des toréros, des toiles à l'aide d'une muleta trempée dans l'encre. En résulte des œuvres abstraites, composées d'arabesques rappelant les passes réalisées lors des corridas par les matadors.

Date de diffusion :
21 juillet 2009
Source :
Personnalité(s) :

Éclairage

Les grandes ferias landaises sont l'occasion d'organiser un certain nombre de manifestations culturelles ayant pour thème la tauromachie, et en particulier des expositions de peinture, de sculpture ou de photographie. En 2009, l'une des attractions résidait dans les performances réalisées par le peintre Loren avec un certain nombre de matadors grâce à la technique de la "toréographie".

Laurent Pallatier dit "Loren" (abréviation de Lorenzo) est né en 1960 à Boulogne-sur-Seine. A 9 ans, il décide d'être torero. Le lendemain de son baccalauréat (dessin/arts plastiques), il part à l'Ecole Nationale de Tauromachie de Madrid, torée trois années sous le nom de "El Rubio de Paris" mais stoppe sa carrière après une blessure en 1982. Il choisit alors la peinture et l'Andalousie en 1983. Il suit les cours de l'Ecole des Arts et des Métiers de Séville avant d'embrasser une carrière de peintre taurin qui l'a vu profondément renouveler le langage plastique de la corrida. Alors qu'il s'est d'abord fait connaître par ses encres de chine épurées, c'est son utilisation toute personnelle du matériau taurin qui lui a permis de trouver à la fois un style et une inspiration infinie. Une mutation entamée en 1986 par des découpages de costumes de lumière, puis les peintures sur bois (planches d'arènes), ses moulages incomplets d'objets taurins etc. Il invente dans les années 1990 une écriture du toreo, qu'il baptise "toréographie", en impliquant dans son travail ses amis toreros. Trempée dans de l'encre, la muleta devient pinceau pour le torero appelé à multiplier les passes sur une toile géante posée à terre. Il réalisa l'une de ces prestations avec le matador El Fundi en 2008, déjà à Mont-de-Marsan

En 2009, Loren y renouvela à nouveau le genre en proposant tous les soirs aux toreros du jour une muleta trempée dans de la javel pour une toréographie réalisée sur une toile de jean. Le lancement de ces performances fut fait par l'ancienne rejoneadora Marie Sara, devenue cette année-là organisatrice des corridas des fêtes de la Madeleine.

François Bordes

Transcription

Présentatrice
Direction Mont-de-Marsan où en marge de la féria, Philippe Niccolaï et Jean-Michel Litvine sont allés à la rencontre d’un artiste peintre, son nom Loren. C’est un Français installé à Séville et passionné de tauromachie. A l’issue de la corrida, il propose aux matadors de laisser une trace de ses passes sur une toile. Reportage.
Journaliste
Face au taureau, le torero effectue un grand nombre de figures arrondies. Une gestuelle reprise par un artiste français installé à Séville, il s’appelle Loren, rêvait de combattre des taureaux, le voici maître en toréographie.
Loren
Je voulais être torero et un jour de pluie, j’habite à Séville, euh, je m’étais réfugié dans un gymnase avec la muleta mouillée et en toréant sur le béton, j’ai vu que ça laissait la trace. Toute bête. Et comme j’ai toujours, j’aime l’art abstrait, j’aurais toujours aimé voir, comme ils disent, voilà une trace de Belmonte ou de Manolete, qui ont été des peintres, des toreros mythiques, moi j’ai décidé d’archiver tous les toreros et de leur laisser leurs traces pour l’histoire quoi.
Journaliste
Simon Casas et Marie Sara nouveaux patrons des arènes montoises, se sont volontiers prêtés au jeu. Retoucher la muleta, créer en quelques secondes une œuvre d’art, de quoi réveiller quelques souvenirs.
Marie Sara
C’est forcément des mouvements circulaires parce que la tauromachie n’est que cercles dessinés sur le sable et euh, c’est ça la beauté, c’est entourer le taureau autour de soi.
Journaliste
Enrique Ponce, El Juli et beaucoup d’autres grands toreros signeront prochainement leur propre tableau à la muleta.