Dépistage de la maladie vache folle en Aquitaine

15 septembre 2000
02m 01s
Réf. 00554

Notice

Résumé :

Le laboratoire départemental des Landes a en charge la campagne de dépistage de la maladie de la vache folle en Aquitaine, campagne initiée par la direction générale de l'alimentation. Véritable reconnaissance pour le laboratoire, cette mission constitue également une aubaine financière pour son budget de fonctionnement.

Date de diffusion :
15 septembre 2000

Éclairage

La maladie de la vache folle (encéphalopathie spongiforme bovine, ESB) a été décelée et identifiée en Grande-Bretagne en 1985-1986 ; assez rapidement, on se rendit compte que c'était la consommation par les bovins, en particulier les vaches laitières, de farines animales qui était à l'origine de cette contamination, ces aliments étant utilisés pour leur faible coût relatif, dans le but de rentabiliser au maximum cet élevage. La transmission de la maladie à l'homme, sous la forme de la maladie dite de Creutzfeldt-Jakob, fut également mise en évidence. Cette maladie a causé la mort de plus de 200 personnes, la plupart en Grande-Bretagne (160 environ) et une quinzaine en France. Mais cette liste de victimes n'est pas close, puisque l'incubation peut durer jusqu'à 50 ans.

Dans les Landes, c'est tout naturellement vers le Laboratoire Départemental que se tournèrent les autorités sanitaires pour effectuer les dépistages et analyses rendus nécessaires par la progression et la surveillance de l'épidémie. Il bénéficie, en effet, de nombreux agréments des organismes sanitaires qui résultent de sa compétence dans tous les domaines touchant de près ou de loin à la santé humaine et animale.

C'est ainsi qu'il a en charge le contrôle des eaux de toutes origines : eaux de boisson, de baignade, (en mer, rivière ou piscine), eaux profondes ou stagnantes grâce à ses spécialistes de chimie moléculaire, notamment. C'est là un vaste secteur, tout aussi vaste que celui qui concerne l'alimentation et l'hygiène alimentaire : le laboratoire conseille les entreprises agro-alimentaires, les commerçants, les établissements de restauration collective à détecter les éléments pathogènes et indésirables dans les produits utilisés, notamment la viande (comme les résidus de médicaments, les pesticides, les métaux lourds, les OGM...).

Aux éleveurs, petits et grands, si nombreux dans le département, le laboratoire apporte son expertise en ce qui concerne, par exemple, la qualité de l'eau des établissements d'aquaculture ou sur toutes sortes de maladies qui peuvent frapper les élevages avicoles, souvent de petite taille, et qui bénéficient de l'apport des techniciens qui peuvent effectuer des bilans de pollution et analyser la qualité agronomique des résidus de l'élevage et de l'agriculture comme les lisiers et les composts. Notons, à titre anecdotique que, depuis 1993, c'est le seul laboratoire agréé en France pour le contrôle des foies gras importés et exportés, notamment vers les Etats-Unis.

Pour ce faire, le laboratoire, qui emploie des dizaines de personnes, s'est équipé du matériel le plus moderne et a mis au point des méthodes innovantes d'analyse et de contrôle, en particulier dans les domaines de la biologie moléculaire (détection des salmonelles et des légionnelles, par exemple). Le contrôle de la "vache folle" n'est donc qu'une activité très anecdotique parmi toutes celles que développe le Laboratoire au service de la santé des Landais.

Francis Brumont

Transcription

Présentatrice
Alerte à l’ESB. Impulsée par l’Europe, une vaste campagne de dépistage de la maladie de la vache folle vient d’être lancée en France. En Aquitaine, c’est le laboratoire départemental de Mont-de-Marsan qui a été choisi pour effectuer les analyses dans la région. Patrick Pannier, Michel Vouzelaud.
Journaliste
C’est la direction générale de l’alimentation, dépendant du ministère de l’Agriculture, qui a retenu le laboratoire départemental des Landes pour cette campagne de dépistage. Les échantillons de cervelles bovines devant être acheminées à Mont-de-Marsan dans les 24 heures après leur prélèvement.
Claire Pelletier
Le plan de dépistage qui a été amorcé par la DGAL correspond en fait à un dépistage systématique des animaux dits à risque ; c’est-à-dire des animaux qui sont retrouvés morts ou euthanasiés suite à une maladie. Donc ils vont aller dans le circuit de l’équarrissage, en fait ils sont en dehors du circuit de l’alimentation.
Journaliste
Pour ce laboratoire, compétent en biologie vétérinaire mais aussi en hygiène et sécurité alimentaire ; c’est la reconnaissance d’un savoir-faire, de formation des personnels et d’équipements performants. Mais aussi un ballon d’oxygène pour le budget de fonctionnement.
Henri Emmanuelli
Il y a eu de gros investissements qui ont été faits pour obtenir l’agrément. Et aujourd’hui, il faut faire du chiffre d’affaires, il faut aussi rentabiliser, même si le mot n’est pas beau. Encore que s’agissant de santé et de sécurité, le département n’a jamais fait l’adéquation entre l’équilibre financier et ses investissements.
Claire Pelletier
Nous devions respecter aussi des exigences au niveau des locaux où seraient destinées les analyses de dépistage de l’ESB ; avec en fait, des locaux qui vont être dédiés spécifiquement à cette activité, avec des précautions au niveau de l’isolement, au niveau de la manipulation des échantillons.
Journaliste
Les quatre laborantines spécialisées dans l’ESB seront opérationnelles dès le mois d’octobre grâce à l’équipe Prionics. Les résultats des analyses sont disponibles en 8 heures seulement. Bilan complet de cette campagne nationale au printemps 2001.