Randonnée à Mimbaste

03 avril 2001
03m 03s
Réf. 00555

Notice

Résumé :

Convivialité, découverte du patrimoine et bienfaits pour la santé, sont autant d'éléments qui expliquent le véritable engouement que rencontre la randonnée pédestre dans les Landes. Sur la commune de Mimbaste, 170 personnes se réunissent ainsi pour parcourir 10 km dans la campagne chalossaise. Ici, dans le Sud Adour, contrairement à la Haute Lande où aucun sentier n'est répertorié, des chemins ont été ouverts et balisés.

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Date de diffusion :
03 avril 2001
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Éclairage

La marche-randonnée est une activité simple, à la portée de tous, touchant de ce fait un large spectre de la population, si bien que l'on estime à 15 millions le nombre de Français qui la pratiquent aujourd'hui. Une source perpétuelle de sensations qui réjouissent à la fois le corps et l'esprit, à l'instar de "la première gorgée de bière" [1].

Le retour à la nature et l'émergence de l'écologie à partir des années 1980 expliquent en grande partie le succès rencontré par ce sport de plein air, réservé tout d'abord à une élite [2]. En 1872, le célèbre Club Vosgien contribue à le structurer en traçant et balisant les premiers sentiers pour les "excursionnistes". Parallèlement, se poursuit le développement du tourisme sur la Côte d'Azur où le tout jeune Touring Club de France, fondé en 1890, trace à son tour des sentiers de promenade dans tous les lieux de villégiature [3].

Puis la grande révolution des congés payés votés par le Front Populaire en 1936 donne une nouvelle impulsion à ce loisir peu onéreux qui ne se démocratise vraiment qu'au lendemain de la seconde guerre mondiale quand Jean Loiseau présente, en 1945, son projet de "routes du marcheur", appelées aussi "sentiers de grande randonnée". S'ensuit, en 1947, la création officielle du Comité National des Sentiers de Grande Randonnée accompagnée de l'apparition des premiers "GR" autour du massif du Mont Blanc [4].

En 1978, le CNSGR devient enfin la Fédération française de la randonnée pédestre (FFRP) plus connu, depuis 2004, sous l'appellation FFRandonnée.

Dans un XXe siècle finissant où les moyens de déplacement toujours plus sophistiqués et plus rapides sont la priorité des pouvoirs publics qui doivent gérer l'évolution des infrastructures (routes, autoroutes, aéroports), le retour à la marche, pour le plaisir, oblige ces mêmes décideurs à ajouter un programme à l'aménagement du territoire : créer, réhabiliter et aménager des voies pour des marcheurs de plus en plus nombreux [5].

En amont, la Fédération mobilise donc partout des équipes de baliseurs-aménageurs de sentiers, véritables acteurs de la protection de l'environnement chargés, lors de l'élaboration d'un nouvel itinéraire et son aménagement, de veiller à la préservation des écosystèmes et à l'intégrité des paysages. Ces hommes de terrain oeuvrent en concertation avec des organismes ressources, institutionnels ou associatifs.

En aval, elle responsabilise les usagers en développant, depuis 2005, des réseaux "Éco-Veille" ; une démarche citoyenne, qualitative, consistant à sensibiliser les marcheurs de tous âges à la préservation de l'environnement en informant les comités de la randonnée pédestre sur tous les dysfonctionnements et atteintes du milieu naturel constatés lors des randonnées qu'ils pratiquent.

Mais, avec ses 1500 adhérents, la fédération des Landes se trouve un peu en retrait des statistiques nationales en raison du fait que la plus grande partie de son territoire est couverte par la forêt de pins industrielle appartenant majoritairement à des propriétaires privés sur la défensive quand il s'agit d'autoriser la traversée d'un milieu vulnérable, fragile.

Voilà pourquoi le maillage des sentiers de randonnée est inégal dans le département alors que, partout, la pression se fait plus forte pour satisfaire des adeptes d'une activité pratiquée toute l'année de façon régulière, intéressant une majorité de femmes (62 %) de plus de 50 ans (70 %). Cet écart devrait cependant se combler progressivement grâce aux actions menées par le Parc Naturel Régional des Landes de Gascogne qui organise des promenades à thèmes de plus en plus suivies par les vacanciers et les habitants du territoire désireux de mieux connaître leur environnement.

[1] Allusion au livre de Philippe Delerm, publié en 1997 aux éditions Gallimard, intitulé La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules.

[2] Les premiers "randonneurs" sont des sportifs chevronnés partis à la découverte du Mont-Blanc à la suite de Jacques Balmat et du docteur Michel Paccard qui réussissent son ascension le 8 août 1786, à l'instigation du géologue Horace-Bénédict de Saussure. Tout naturellement, c'est cette région qui bénéficie, quelques décennies plus tard, des premiers réseaux de sentiers empruntés par une clientèle fortunée qui découvre des espaces jusque là réservés aux activités pastorales.

[3] En 1887, on baptise "Côte d'Azur" le littoral de Cannes à Menton en s'inspirant d'un titre de l'écrivain Stéphen Liégeard (1830-1925), originaire de la...Côte d'Or.

[4] Le GR®, balisé en blanc et rouge, est un itinéraire qui permet de parcourir en un ou plusieurs jours une ou plusieurs régions, un massif, de traverser un pays...

Le GRP®, balisé en jaune et rouge, est un itinéraire en boucle qui permet en plusieurs jours de faire le tour d'un territoire et témoigne donc de son

identité.

Le PR®, balisé en jaune, correspond à des promenades de 2 à 8 heures.

(Source : www.sportsdenature.gouv.fr).

[5] La Fédération comptait, en 2001, 137 410 adhérents ; ce chiffre monte à 177 287 en 2005 et 201 631 en 2009.

Bénédicte Boyrie-Fénié

Transcription

Inconnu 1
Toi qui tu connais bien la musique là, est-ce que tu peux dire « bienvenue à la rando » ?
Inconnue 1
Bienvenue à la rando !
Inconnu 1
Voilà, bienvenue à la rando.
Journaliste
Bienvenue aussi à Mimbaste dans les Landes, capitale de la randonnée pédestre le temps d’une après-midi. C’était il y a quelques jours, 170 personnes, soit 340 pieds venus en parcourir 35000, soit 10 kilomètres dans la campagne chalossaise. Tous sont des mordus de rando, une activité qui rassemble 1500 passionnés dans le département, les plus jeunes n’ont pas encore soufflé 10 bougies. On raconte également que le doyen français des randonneurs fêtera bientôt ses 93 ans. A l’origine de ce phénomène, un retour aux petits plaisirs de la vie, semblables aux fameuses premières gorgées de bière.
Inconnue 2
Oh, ben dans la randonnée déjà on aime la nature, on aime la convivialité qui va avec la rando, on aime… qu’est-ce qu’on aime encore ? Voyons !
Inconnu 2
Moi, je viens pour me distraire, je viens surtout l’hiver parce que je ne peux pas aller sur les Pyrénées, ou du moins monter quand il y a trop de neige. Alors, c’est une façon de rester en forme, de changer d’air, de sortir.
Journaliste
Et en plus de cela, bonne pour le moral, la rando, c’est donc un art de vivre, du bien vivre car mine de rien, la marche entretient le cœur, la respiration, la silhouette, parole de connaisseur.
Henriette Dumas
On recommande de marcher tous les jours un quart d’heure, à condition de marcher assez vite. Il faut pratiquer du 4 et demi, 5 à l’heure si possible pour que ce soit vraiment efficace. Et si on pouvait marcher 1 heure 45 par jour, ce serait la perfection.
Journaliste
Terre de randonnée, les Landes sont portant coupées en deux. Un côté balisé, le Sud Adour, plus au nord, la Haute Lande qui ne compte à ce jour aucun sentier répertorié. Une mission d’aménagement qui incombe à Jean Bompays, le bien nommé.
Jean Bompays
Quand on marche, automatiquement, nous sommes chez quelqu’un. Alors, c’est soit l’Etat, soit le département, soit la commune, soit un particulier. Alors, bien sûr, les premiers, il n’y a pas de problème, où ça se corse, c’est chez le particulier. S’il ne signe pas, notre boucle est fichue et nous sommes obligés de recommencer, de recommencer à trouver un autre parcours.
Journaliste
Avec un peu de chance et beaucoup de patience, petit chemin deviendra donc sentier. Autre condition à remplir, l’intérêt patrimonial du site. Ce jour-là par exemple, les randonneurs croisent la route des fées et des sorcières landaises.
Intervenante
Ça, j’en doute un petit peu, que le mot « chalosse », ça vient du châle qu’avaient beaucoup donc de sorcières dans cette région, parce que les sorcières, sur leur balai, elles ont aussi un châle sur la tête. Alors, c’est pour ça qu’on appelait cette région la Chalosse. Mais c’est un peu… je trouve que c’est un peu boiteux comme explication.
Journaliste
Outre les légendes, le patrimoine s’entend ici au sens large. Ainsi, chaque week-end, randonneurs et musiciens de la banda se retrouvent au bout du chemin, qui mène bien sûr à Mimbaste.