La traversée de l'Atlantique en paddleboard

21 juin 2009
02m 56s
Réf. 00560

Notice

Résumé :

Stéphanie Geyer-Barneix, Alexandra Lux et Flora Manciet, trois jeunes Landaises, sauveteuses professionnelles et athlètes de haut niveau, se sont lancées un défi : traverser l'Atlantique Nord à la seule force des bras sur un paddleboard. Parrainées par le navigateur Yves Parlier, elles relieront l'île canadienne de Cap Breton à Capbreton sur les côtes landaises et effectueront au cours de leur périple des relevés de plancton.

Date de diffusion :
21 juin 2009

Éclairage

La préparation à la première tentative de la traversée de l'Atlantique nord par trois jeunes femmes originaires des Landes sur une planche, le paddleboard, est représentative des nouvelles aventures de l'extrême qui s'imposent à la "société du spectacle" qui émerge depuis le début des années 1960. Le spectacle sportif se confond ici avec la dangerosité de l'aventure : la mort est la caractéristique sous-jacente de ce type de tentatives, devenues toujours plus extrêmes. Spectacle sportif, aventure extraordinaire, dépassement de soi... toutes les composantes sont réunies pour créer un événement médiatique spectaculaire, même si l'aventure est surtout solitaire (les rameuses resteront loin des caméras plusieurs semaines). Le couvert scientifique de prélèvement de plancton rappelle l'exploit du médecin Alain Bombard en 1952, qui avait traversé l'Atlantique sud à bord d'un canot de sauvetage, se nourrissant de plancton. Ce clin d'œil, sous prétexte de recherche scientifique, est une légitimation indirecte des aventures maritimes nouvelles, mais d'abord extrêmes et originales. A plus d'un demi-siècle d'intervalle, on retrouve la recherche d'exploits sans cesse répétés et renouvelés sous des formes différentes au gré des contextes et des modes. La planche utilisée pour la traversée est celle employée par les sauveteurs le long des plages. Le paddleboard symbolise ici aussi la sécurité et la force de ces hommes et femmes prêtes à sauver les baigneurs en danger pendant les vacances, l'exploit sportif se traduit aussi comme un gage de sécurisation collective pour les masses.

Laurent Jalabert

Transcription

Présentatrice
Notre coup de chapeau à présent pour trois femmes qui se lancent un défi complètement fou, elles partent cet été à la conquête de l’Atlantique Nord à la force de leurs bras.
Présentateur
Franchement, de drôles de dames très audacieuses, à l’assaut de l’Atlantique Nord entre Capbreton Canada et Capbreton dans les Landes, un voyage incroyable à la force des bras pour un défi à la fois sportif et scientifique. C’est une première mondiale en paddleboard, reportage France 3 Aquitaine, pardon, récit Christian Réunif.
Journaliste
L’océan, c’est leur aimant. Elles sont trois, trois Landaises à vouloir traverser l’Atlantique à la seule force des bras, trois championnes du sauvetage sportif en mer.
Stéphanie Geyer-Barneix
Stéphanie Geyer-Barneix, 34 ans, championne du monde par équipe en relais en 2000 à Sydney.
Alexandra Lux
Alexandra Lux, 23 ans, vice-championne du monde en sauvetage sportif.
Flora Manciet
Flora Manciet, 25 ans, championne de France, championne d’Europe, championne d’Australie et vice-championne du monde.
Journaliste
Elles ont un peu la trouille. Pensez donc, deux mois à faire les 3x8 dans l’eau du Capbreton canadien au Capbreton gaulois.
Alexandra Lux
C’est une zone où il y a beaucoup de brouillard, donc il y a un risque de perte de vue en fait de la rameuse.
Flora Manciet
Il peut y avoir les cargos aussi, on va croiser la route des cargos, donc c’est vrai qu’on est une fourmi comparée à ces gros bateaux.
Alexandra Lux
Après ce sera, entre guillemets, moins difficile puisqu’on va réussir à attraper en fait le Gulf Stream, le courant qui en fait va nous porter jusqu’à Capbreton. Quasiment jusqu’à Capbreton.
Journaliste
Mais avant de retrouver les eaux chaudes du Gulf Stream, il faut s’entraîner à résister à la froidure du golfe de Saint-Laurent.
Alexandra Lux
Le plus dur, c’est le froid, parce que là où on va, c’est entre 0 et 6-5 degrés.
Journaliste
C’était il y a 6 mois, un énième entraînement mais sur la Garonne, avec pour conseiller, Yves Parlier, le vainqueur de la Mini-Transat, le vainqueur de la Route du Rhum. Un CV de grand marin, c’est lui le parrain de ce défi, c’est lui qui va suivre les trois filles.
Yves Parlier
C’est assez fou, hein, comme idée. Ca sera vraiment difficile, elles sont obligées de partir tôt du Labrador. L’eau est à 6 degrés là-bas, donc il va falloir des combis sèches et épaisses avec des fourrures polaires dessous. Après ça, il y a les problèmes cutanés avec les manchons en caoutchouc des cirés qui risquent donc d’abîmer la peau, leur faire des furoncles et tout ça. Non, ça va être vraiment une épreuve extrême !
Journaliste
L’aventure est aussi scientifique. Les trois filles en profiteront pour recueillir des échantillons de plancton tout le long du trajet. 5000 kilomètres dans l’Atlantique Nord, c’est la météo qui décidera du départ, sans doute jeudi 25 juin. Alors mesdames, à vos bras, prêtes, partez !
(Musique)