L'écomusée de la mer de Capbreton

17 juillet 2001
02m 37s
Réf. 00577

Notice

Résumé :

L'écomusée de la mer de Capbreton retrace l'histoire de l'unique port de pêche des Landes qui connut une activité très importante jusqu'au milieu du XVIe siècle et le détournement de l'Adour par les Bayonnais. Aujourd'hui, Capbreton compte une centaine de personnes qui vivent de l'activité maritime et accueille un millier de bateaux de plaisance.

Type de média :
Date de diffusion :
17 juillet 2001
Personnalité(s) :

Éclairage

Un écomusée de la mer. Voilà, en juin 1990, le dernier équipement de Capbreton, seul port de pêche entre Bayonne et Arcachon, au cœur du pays de Maremne (latin pagus maritimus) qui tire justement son nom de la mer.

Expression muséographique du temps et de l'espace, un écomusée assure la transmission du patrimoine matériel et immatériel d'un territoire et d'une population, selon la définition donnée par son concepteur, Georges-Henri Rivière [1]. Et c'est bien ici la vocation de cette nouvelle structure qui domine l'estacada [2], la longue jetée de bois qui abrite l'entrée du port.

Conçu comme un vaisseau, l'établissement se déploie sur deux niveaux dans le bâtiment du casino, face au port. Le pont principal accueille le visiteur qui découvre le vaste aquarium alimenté régulièrement par les pêcheurs locaux tandis que le pont supérieur offre une palette de documents et d'outils informatiques permettant de comprendre le milieu : collections de fossiles marins et de coquillages, maquettes, écrans vidéo présentant l'histoire de la pêche mais aussi le surf, la plongée, le sauvetage en mer, la faune marine et même la météo ou l'histoire du vin de sable.

Attirant petits et grands, un poste de pilotage en liaison radar et radio avec les bateaux complète une présentation destinée à tout public, locaux et vacanciers.

Tout y est dit, et de façon pédagogique. Ici, les ossements d'un cétacé rappellent l'époque où Capbreton et le port de Puncta sur l'ancienne embouchure de l'Adour sont florissants. Là, des photos jaunies montrent des séchoirs à filets improvisés réalisés avec des troncs de jeunes pins devant des constructions au toit de chaume pentu à l'instar des bordes disséminées sur la lande dans l'arrière-pays. D'autres documents iconographiques rappellent l'animation sur le Boudigau, petit fleuve côtier qui emprunte l'ancien lit de l'Adour et dont le débouché correspond aujourd'hui à la marina construite dans le cadre du développement touristique des années 1970 [3].

L'aventure se termine malheureusement le 30 septembre 2010, en raison de "difficultés économiques", comme le titre à l'époque le journal Sud Ouest. Jacques Farré, à l'origine du projet, part à la retraite ; la suite ne peut être assurée. Un moins pour Capbreton.

[1] Georges-Henri Rivière (1897-1985) est le fondateur du musée national des arts et traditions populaires à Paris. Il joue un rôle prépondérant dans la conception de la muséographie moderne et le développement des musées ethnographiques dans le monde entier.

[2] Du gascon estacada, "attache, digue maritime".

[3] Sous l'égide de la Mission interministérielle d'aménagement de la côte aquitaine (M.I.A.C.A.).

Bénédicte Boyrie-Fénié

Transcription

Marie-Pierre (d’) Abrigeon
Bonsoir et bienvenue dans cette nouvelle page vacances. Nous sommes à Capbreton, la cité marine des Landes, celle qu’on appelait autrefois au XVIe siècle le « port aux cent capitaines ». Que reste-t-il aujourd’hui de ce glorieux passé, c’est ce que nous allons voir dans ce reportage consacré à l’Ecomusée de la mer. Il est signé Yannick de Solminihac et Martine Chambon.
(Bruit)
Jacques Farré
Allo le petit loup, Patrick, c’est Jacques au musée, est-ce que tu me reçois ?
(Bruit)
Jacques Farré
La pêche est bonne ce matin ?
Patrick
Oh, ce n’est pas trop vilain, que ça dure comme ça tous les jours, et pendant 10 ans, ça ira !
Jacques Farré
Bon, ben écoute, merci, bonjour à ton équipage et puis à bientôt ! Salut Patrick !
Patrick
Oui, bonjour à tout le monde là-haut !
Journaliste
Le capitaine de l’Ecomusée de la mer, c’est lui, Jacques Farré. Du haut de sa vigie, perché sur les hauteurs du casino municipal, à portée d’embrun, il scrute l’horizon, interroge les pêcheurs et explique aux visiteurs pourquoi Capbreton est le seul port de pêche landais entre Bayonne et Arcachon.
Jacques Farré
En règle générale, un bateau, ça va beaucoup moins vite qu’une voiture. La vitesse moyenne d’un bateau, c’est entre 5 et 10 nœuds, donc entre 10 et 20 km/h. Il y a à peu près quatre siècles, quand l’Adour à cette époque-là se jetait à Capbreton, l’activité était très importante. On disait que Capbreton était le « port aux cent capitaines », bon, tous n’avaient pas un bateau, tous n’avaient pas un bateau et un embarquement mais l’activité était intense et 3 000 habitants à l’époque, c’était important. Il faut le comparer avec les populations de Bayonne à l’époque, 8 000 habitants et Bordeaux 20 000, donc c’était un port très actif.
(Musique)
Journaliste
Et c’est cette histoire que raconte l’Ecomusée de la mer, du détournement de l’Adour par les bayonnais à la renaissance de la petite cité, grâce à la pêche, puis à la plaisance. Aujourd’hui, on ne chasse plus la baleine, seuls quelques bateaux pratiquent la pêche côtière. Bars, soles, dorades sont vendus à quai, un privilège datant de Colbert.
(Bruit)
Jacques Farré
La pêche, c’est à peu près une vingtaine de bateaux, une soixantaine de pêcheurs, à peu près 300 tonnes de poissons qui sont pêchés chaque année. C’est aussi des gens qui vivent en amont un petit peu de la pêche et tous les gens qui sont liés à la réparation en aval. Donc, on peut dire qu’une centaine de personnes pour une ville de 6 000 habitants qui vivent de cette activité, c’est un poids important.
Journaliste
Le port accueille également un millier de bateaux de plaisance, ce qui conforte sa tradition maritime.
(Musique)
Journaliste
La marine en bois n’est plus qu’un souvenir, mais l’esprit des aventuriers du grand large souffle encore sur Capbreton.