Le développement de l'agritourisme dans les Landes

Le tourisme s'est considérablement développé dans le seconde moitié du XXe siècle, les Landes ayant grandement bénéficié de son essor, grâce à ses vastes étendues de plages, pratiquement vierges, qu'il fallut aménager et au thermalisme. Les mouvements touristiques se sont cependant largement concentrés sur la zone côtière, délaissant l'intérieur du département, celui-ci ne possédant pas de monument ou d'ensemble monumental suffisamment spectaculaire pour drainer les foules vers cette zone. Cependant, les agriculteurs ont essayé d'attirer à eux, ne serait-ce qu'une petite partie de ces touristes, certains d'entre eux ayant tourné une partie de leurs activités vers l'accueil des voyageurs. Ils ont bénéficié pour cela de certains facteurs favorables : la hausse du niveau de vie avec le développement de l'automobile, l'urbanisation avec en contrepartie la nostalgie d'une vie à la campagne, plus ou moins idéalisée, se rattachant souvent à des souvenirs d'enfance, la recherche du calme de la part de certains voyageurs, notamment des plus âgés, de plus en plus nombreux à se déplacer, l'attrait pour les produits "authentiques", de terroir. De leur côté, les agriculteurs disposaient de bâtiments inutilisés du fait de la spécialisation de plus en plus grande de l'activité de la ferme, ou de bâtiments laissés libres par l'exode rural et la concentration des exploitations, des lieux qu'ils ont pu moderniser grâce aux aides distribuées par les pouvoirs publics. La mécanisation et la spécialisation de l'agriculture, en libérant, au moins en partie, les maîtresses de maison, ont permis de résoudre les problèmes de disponibilité et d'accueil. Enfin, le développement de productions destinées à la vente directe ont incité également ces producteurs à accueillir chez eux des clients potentiels, afin de valoriser au mieux leur travail.

Cet accueil des touristes revêt un accueil multiforme, dont on trouvera ici les principales composantes :

- l'accueil à la ferme, proprement dit : il s'agit ici de mettre en valeur les produits locaux, produits sur l'exploitation, tout en expliquant les modalités de la production. Cet accueil concerne notamment les viticulteurs (Armagnac landais, Tursan) et les éleveurs de palmipèdes gras, très nombreux en Chalosse et Tursan.

- les chambres d'hôtes : elles permettent l'utilisation de pièces vacantes ou de bâtiments inutilisés, restaurés au préalable. Beaucoup pratiquent également la restauration, avec des produits de la ferme qu'ils peuvent vendre également. La variété des hébergements est grande, de la simple ferme au manoir ou château qui peuvent proposer plusieurs chambres avec des prestations de haut de gamme. Dans tout les cas, c'est l'espace et le calme qui sont appréciés des voyageurs.

- les gîtes : ici aussi, la variété est de mise car il peut s'agir aussi bien de logis destinés à l'hébergement des curistes ou des pèlerins de Saint-Jacques que de logements indépendants, fournissant les mêmes prestations que les précédents.

- les fermes auberges dont la majorité des matières premières utilisées doit provenir de l'exploitation et dont certaines n'ont rien à envier aux établissements tenus par des professionnels qui, à une époque se sont plaints de cette concurrence qu'ils jugeaient déloyale.

- Enfin, les campings à la ferme, à la mode à une époque, semblent avoir disparu au profit de structures plus vastes et mieux équipées.

Tous ces lieux d'accueil ont permis une meilleure connaissance du milieu rural de la part de citadins de plus en plus coupés des réalités de la campagne tout en ouvrant les horizons des agriculteurs qui les reçoivent. Ils permettent aussi de valoriser au mieux les produits de l'agriculture locale en rémunérant au juste prix les efforts des producteurs, le tout dans une ambiance chaleureuse et conviviale.