Transaquitaine des Sables

22 avril 1993
05m 30s
Réf. 00640

Notice

Résumé :

Reportage sur la 7ème édition de la Transaquitaine des Sables : une course de char à voile et de speed-sails qui se déroule entre Montalivet en Gironde et Moliets dans les Landes. Cette année, Jean Philippe KRISCHER et Fabrice Chagnon arrivent respectivement en première et seconde place. Les conditions météorologiques sont très difficiles pour les participants.

Type de média :
Date de diffusion :
22 avril 1993
Thèmes :

Éclairage

La « Transaquitaine des Sables » est une manifestation sportive créée en 1987 sur les plages girondines et landaises. Les concurrents effectuent le trajet en speed-sail ou char à voile en deux étapes, du nord au sud. La première étape s'établit de Montalivet à Lège Cap Ferret en Gironde, tandis que la seconde démarre à La Teste de Buch en Gironde pour se conclure à Moliets dans le département des Landes. Epreuve unique dans cette modalité de pratique au début des années 1990 en Aquitaine, les 250 concurrents de l'édition d'avril 1993 rencontrent des conditions météorologiques exigeantes, renforçant l'aspect insolite de cette édition. Les images « spectaculaires » – dont certaines en « caméra embarquée » ou aériennes –, le « danger » évoqué par un concurrent, « les conditions météo épouvantables » et les difficultés décrites par le commentateur, la musique « rock » et « pop » rythmée qui couvre parfois le commentaire, les voiles et gréements aux couleurs « fluo » témoignent des activités sportives de l'époque caractérisées par le terme de « fun ». Cet ancrage dans le « fun » est toutefois opposé à l'aspect compétitif (classement, « record de vitesse », etc.) de la « Transaquitaine des Sables ». Si le plaisir de participer et les sensations sont bien présentes, cette manifestation est avant tout une compétition sportive comme en témoignent les déceptions des vaincus interrogés. La Transaquitaine des Sables a depuis quelques années été remplacée par la « Transgirondine » et la « Translandaise ». Cette dernière est organisée plusieurs fois par an et constitue une sorte de championnat départemental.

En 2013, la Fédération française de char à voile recense huit clubs en Aquitaine, six en Gironde et un dans les Landes. La ligue Aquitaine est donc assez modeste sur le plan quantitatif (clubs et licenciés) en comparaison avec les ligues fédérales des littoraux du nord de la France (26 clubs affiliés à la Fédération par exemple dans le Nord-Pas-de-Calais). Malgré un linéaire littoral conséquent, le char à voile est une activité sportive peu développée dans le département des Landes. Pour des raisons de sécurité, le char à voile n'est par ailleurs pas pratiqué en été, ce qui l'exclut mécaniquement des périodes où la fréquentation touristique est la plus forte, moment de l'année où il serait possible d'initier le plus grand nombre. Les compétitions sont ainsi régulièrement organisées entre septembre et avril. Pour autant, cette saisonnalité inversée permet de maintenir une offre de sport nautique en dehors des mois de juillet et août, en particulier sur les plages de Biscarrosse, de Mimizan et de Moliets et Maâ.

Christophe GUIBERT

Transcription

Journaliste
La Transaquitaine des sables, l’une des plus belles compétitions de char à voile et de speed sail organisée en France. D’un côté, l’océan, de l’autre, le sable et les dunes. Entre les 250 concurrents qui doivent rejoindre Moliets dans les Landes, le départ étant donné à Montalivet en Gironde. Première étape, Montalivet, Lège Cap Ferret, soit 90 km à parcourir. Dernier réglage avant le début de la course, le temps de s'apercevoir que le vent est très violent sud-ouest, 5 Beaufort. Il va souffler de côté, et va énormément gêner les concurrents. 10 heures 30, départ des chars à voile. Différence avec les speed sail, les concurrents sont allongés dans leur drôle d’engin. En revanche, le speed sail est une véritable planche à voile sur roulette. Mais lorsque le vent est violent, ce qui est le cas ici, il va moins vite que le Char à voile. En tête de cette Transaquitaine des sables, le Français, Fabrice Chagnon, c’est lui qui remporte cette première étape.
Fabrice Chagnon
Ça s’est bien passé pour moi pour la première étape. Bon, j’espère continuer, mais c’est assez dangereux, surtout à cause de la pluie qui limite la visibilité. Sinon, le vent, on le voulait le vent, on l’a eu.
Journaliste
Ils l’ont eu, et ils vont ainsi battre des records de vitesse. Les meilleurs atteignent des pointes de 90 à 100 km/h. Le premier speed sail se classe 6ème. À l’arrière, les conditions de course très difficiles ne font pas que des heureux.
Intervenant 1
Aveuglé par la pluie là, j’ai ma roue gauche qui a pris le sable mou. Et ça a eu pour effet de plier ma fourche avant. Donc, je rentre tant bien que mal là, c’est une grosse déception, parce que j’aurais bien aimé aller jusqu’au bout.
(Bruit)
Intervenant 2
Je me suis pris dans les traces du 4x4. Puis je chavirais, je dois repartir, parce que tant qu’il y a du vent, il faut en en profiter, puis il y a les autres qui arrivent.
(Bruit)
Journaliste
Deuxième étape, La Teste, Moliets, là aussi 90 km d’effort avant de franchir la ligne d’arrivée. Fabrice Chagnon est préoccupé par l’une des trois roues de son char à voile, une roue qui, ironie du sort, lui fera perdre tout espoir de victoire quelques kilomètres plus loin. Ce jour-là, les conditions météo sont épouvantables. Le vent, la pluie, la tempête, les concurrents de cette Transaquitaine des sables ne sont pas gâtés par le ciel. En outre, le vent souffle en direction du nord, c’est-à-dire de face, difficile dans ces conditions de manœuvrer et de se diriger sur la côte atlantique.
(Bruit)
Journaliste
Nouvelle difficulté, les baïnes, de nombreux pilotes de char à voile, qui ont un champ de vision très réduit, puisqu’ils sont installés au ras du sol, vont se laisser piéger. C’est spectaculaire, mais pas forcément efficace.
(Bruit)
Journaliste
Arrivée à Mimizan, tous les concurrents doivent franchir ce pont, car la plage est interrompue par l’océan. Certains s’engagent à pied, d’autres prennent plus de risques. Paradoxalement, et on peut le regretter, cette Transaquitaine des sables va en grande partie se jouer sur le bitume. Ainsi, Jean-Philippe Krischer, deuxième à l’issue de la première étape se retrouve en tête, même s’il ne donne pas l’impression ici d’aller très vite. Fabrice Chagnon, quant à lui, a perdu sa première place en raison d’une crevaison, c’est le début d’une longue série d’ennuis qui vont le priver d’une victoire qui lui tendait les bras. Les trois leaders de la course doivent maintenant traîner leur char à voile pour rejoindre la plage, la galère continue.
(Musique)
Journaliste
13 heures 30, Krischer franchit la ligne d’arrivée légèrement humidifié en vainqueur. Son temps est excellent, 2 heures 34 minutes. Ni la pluie, ni les baïnes n’ont réussi à le décourager.
Jean-Philippe Krischer
J’aime bien ça, j’ai l’habitude de rouler sans lunettes toujours, et comme les oiseaux, il faut passer à travers le temps.
Journaliste
Chagnon est deuxième à quatre minutes. Son arrivée ne va pas se faire en douceur.
(Bruit)
Fabrice Chagnon
J’ai fait une très belle course jusqu’ici, mais là, j’ai eu un problème, j’ai été victime d’une crevaison. De plus, j’ai été pris par des bancs de sable mous, et dernièrement là, par un passage dans l’eau. Et c’était vraiment très dur, je suis déçu, parce que tout s’effondrait au dernier moment.
Journaliste
Pascal Malcoste, le premier speed sail termine à une bonne 5ème place. La 7ème Transaquitaine des sables s’achève dans l’eau. Il faudra peut-être la rebaptiser l’année prochaine pour la 8ème édition.
(Musique)