Progression de la population de Boos dans les Landes suite aux actions du maire

06 janvier 2015
01m 38s
Réf. 00918

Notice

Résumé :
Dans les années 1970 la commune de Boos comptait quatre vingt dix habitants, aujourd'hui ils sont plus de quatre cents. Progression due à la politique menée par l'ancien maire il y a vingt cinq ans : vente de terrains communaux à bas prix notamment pour attirer les jeunes actifs.
Date de diffusion :
06 janvier 2015
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Éclairage

Sanctus Petrus de Bost correspond , dans le Cartulaire de Dax (XIe-XIIe s.) (1) à une petite paroisse située au sud du pays de Brassenx, à quelques lieues de Laluque à laquelle elle est rattachée en 1790. Rappelant un "bois", élément constitutif principal de son environnement, la petite bourgade compte seulement 185 âmes au lendemain de la Révolution.

Située sur l'un des itinéraires secondaires menant à Saint-Jacques-de-Compostelle, Bost est avant tout une seigneurie de la vicomté de Tartas, dotée d'un hôpital accueillant les pèlerins. Installée à l'écart des grands axes de circulation, à une vingtaine de kilomètres de Dax, la commune n'attire guère cependant une population qui, au lendemain de la seconde guerre mondiale, tend à se concentrer en milieu urbain.

La déprise rurale touche donc de plein fouet une population qui tombe à 102 habitants en 1954. Ce phénomène n'est pas exceptionnel, il reprend au contraire une tendance générale dans l'Hexagone et dans l'ensemble des pays industrialisés.

Boos est trop loin de la côte pour bénéficier des retombées de la MIACA (Mission Interministérielle d'aménagement de la Côte Aquitaine) (2) qui, à partir de 1967, mène une politique de restauration, d'aménagement et de construction, dans les Landes. Longtemps laissé à l'écart des grands programmes de valorisation touristique, ce département aquitain devient alors un pôle d'intérêt majeur pour les responsables de la MIACA dirigée par Philippe Saint-Marc. Même au coeur de la Grande Lande, on construit des piscines municipales au sein du tout nouveau Parc naturel régional des Landes de Gascogne, alors que de vastes pans du territoire demeurent à l'écart de ces bouleversements.

À Boos, la population stagne, les emplois sont rares. Alors, au début des années 1990, une personnalité politique locale, Alain Dupau, toujours élu aujourd'hui, décide d'amorcer une politique "en faveur de la petite enfance". Pour qu'un village vive, il faut en effet des enfants et donc attirer les jeunes couples. Or, en cette fin du second millénaire, si les taux d'intérêt sont à la baisse, l'immobilier bien placé commence à se vendre fort cher et les loyers augmentent sur la côte et dans toutes les communes limitrophes des métropoles pourvoyeuses d'emplois.

Des données qui n'échappent pas à l'édile qui conçoit la politique à long terme et, surfant sur l'air du temps, procède de façon pragmatique. À l'époque du développement durable et du retour à des modes de vie en phase avec le milieu naturel, un certain segment de la population, primo-accédants de la classe moyenne, doit être intéressé par son projet et celui de son équipe municipale.

Sans être trop éloigné de l'agglomération dacquoise, à l'heure du covoiturage, habiter Boos présente en effet bien des avantages. Alain Dupau le sait, les nouveaux arrivants l'ont compris. C'est ainsi que la commune est passée de 149 habitants en 1999 à 380 en 2013, et "plus de 400 aujourd'hui", avec une hausse de 135,6% de sa population en une décennie et demie, reflétant la situation d'un département en plein boom démographique (3). Un pari gagné, pour le plus grand bonheur de tous.

 

(1) Cabanot (Abbé Jean) et Pon (Georges) [texte édité, annoté et traduit par], Cartulaire de la cathédrale de Dax (Liber rubeus), Comité d'études sur l'Histoire et l'art de la Gascogne, Dax, 2004.

(2) Empreintes landaises : Une mission de la MIACA en visite dans les Landes (1969).

(3) http://www.xlandes.fr/articles/societe/les-landes-en-plein-boom-demographique
Bénédicte Boyrie-Fénié

Transcription

Journaliste
Ici, la désertification rurale, connaît pas. La preuve se voit tous les jours avec cette soixantaine d’enfants qui prennent le bus pour se rendre à l’école. Et quand ils ont fini leur journée, ils peuvent attendre tranquillement leur parents dans la garderie-bibliothèque jusqu’à 19h, un concept innovant et gratuit.
Pascale Douvenot
Les parents nous font confiance, les enfants nous font confiance. C’est très familial. S’il y a un petit souci, on est au courant ; on fait le lien… ce n’est pas plus studieux que ça, c’est extraordinaire.
Journaliste
Une politique de la petite enfance favorable à tous, c’est l’une des raisons du succès de Boos. Mais le repeuplement du village s’est fait il y a 25 ans lorsque l’ancien maire Alain Dupau et son équipe ont décidé de vendre des terrains communaux à bas prix pour attirer les jeunes actifs.
Alain Dupau
On s’était dit, on va vendre les terrains pas très chers. Les premiers lotissements, on n’a rien gagné. On n’a pas perdu d’argent c’est ça qui est une bonne chose mais on ne gagnait rien. Mais on s’est dit quand même, autant favoriser les gens, ce qui ne peuvent pas acheter ailleurs et leur permettre de pouvoir acheter ici et de pouvoir devenir propriétaire. C’était notre but de départ.
Journaliste
Et la manoeuvre a fait son effet. Aujourd’hui, il y a 440 habitants, ils étaient 90 ans les années 70.
Cyril Soulié
Nous habitons dans la Tyrosse avant, nous avons vendu Tyrosse justement pour venir ici, pour acheter plus grand quoi. Voilà.
Journaliste
D’accord. Moins cher et plus grand.
Cyril Soulié
Moins cher et plus grand et avec un meilleur cadre.
Catlin
Ça a permis d’avoir une grande maison, et d’avoir beaucoup de personnes à Noël.
Journaliste
Et la nouvelle municipalité continue sur cette lancée puisqu’il reste encore des terrains à bâtir avec de nouveaux projets d’extension.