Fête des louches avec jets à Comines

08 octobre 1995
01m 14s
Réf. 00052

Notice

Résumé :
A Comines, chaque année, le second dimanche d'octobre, se déroule la fête des Louches. Cette fête remonterait à la Franche foire de 1456, quand a été créée la confrérie de la Franche louche. La tradition remémore une légende qui nous est rappelée par un cominois, Philippe Delevoye, grand maître de la confrérie.
Date de diffusion :
08 octobre 1995
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Éclairage

Comines, ville de 12 500 habitants située en rive de Lys à la frontière belge, à 25 km de Lille, 15 km de Tourcoing et 13,5 km d’Armentières. fait partie de la Métropole Européenne de Lille. Elle est directement reliée par un pont à son homologue belge  Comines-Warneton (18 000 habitants) sise sur la rive opposée.

Chaque année, le second week-end d’octobre, Comines voit affluer plusieurs milliers de personnes attirées par des … louches…

Une fête ancestrale qui trouve son origine dans une légende locale. On raconte en effet qu’un seigneur fut emprisonné dans une haute tour de son château. Sa famille le cherchait en vain. Il eut alors l’idée de jeter sa cuiller frappée des armes de sa famille depuis son cachot. Le siège fut mis devant la tour et le seigneur libéré. Pour commémorer cet événement, Comines a gardé l’usage de jeter des louches à l’occasion du franc-marché qui suit la Saint Denis. Un jet qui se fait maintenant depuis les fenêtres de l’Hôtel de Ville.

Il se dit aussi que cette coutume daterait de Jean 1er de la Clyte. Prisonnier des Anglais à l’issue de la bataille d’Azincourt en 1415, il fut délivré moyennant une forte rançon payée par les habitants de Comines. Pour les remercier, son fils Jean II demanda et obtint en 1456 de Philippe le Bon le privilège d’accorder à Comines le droit de Franche Foire. Quant au jet des louches, il aurait alors eu une origine commerciale ; les camelots lançant quelques poignées de cuillers pour attirer le client…

 Si le jet de Louches est un fait inscrit de longue date dans l’histoire locale, il avait lieu par intermittence. Il faudra attendre 1884 pour que soit créé le Comité de la Fête des Louches. Cette tradition est marquée par trois jours de festivités et la fête culmine avec un imposant cortège (qu’accompagnent les géants) illustrant, en tableaux, les légendes et l’histoire de la ville. À cette occasion la bannière est portée par un héraut à cheval. Les membres du Comité arborent quant à eux un somptueux costume médiéval inspiré de ceux du XVe siècle et reprenant entre autres, sur fond de croix de Saint André, les armoiries de La Clyte, le lion de Flandre… ainsi que le blason de Comines.

 Les géants (portés) P’tite Chorchire et Grande Gueuloute sont intimement liés à cette fête et représentent non pas des figures historiques ou légendaires mais des personnages ayant réellement existé. Ceux-ci avaient marqué, en leur temps, la vie du gros bourg qu’était alors Comines. Il se dit qu’ils auraient été "vexés" à la vue leur "incarnation"… Leur première apparition date des années 1890. Détruits lors de la Première Guerre mondiale, ils referont leur apparition en 1923. Plus tard, les carcasses d’osier ayant souffert, la population fut conviée à leur crémation en 1963. On gardera leurs têtes pour les nouveaux géants présentés en 1991, avec une carcasse métallique (poussée) cette fois. Leur sortie est toujours accompagnée de marchands de macarons.

 A cette occasion, un marché médiéval est organisé et l’espace d’un week-end, le jardin public de Comines fait comme un retour vers le passé au temps de… "Commynes". Les artisans, artistes, etc, parfois venus de très loin, en costume médiéval ou en tenue en rapport avec leur métier, font découvrir leur art : sculpture, travail du cuir, peinture traditionnelle, bijoux, poteries, étains, jouets en bois… Les surprises ne manquent pas, au coin de chaque étal, pour le plus grand plaisir de tous les chalands ou simples visiteurs. L’auberge médiévale, qui prend pignon sur rue pour la circonstance, permet de découvrir et de goûter des produits locaux ; de déguster cervoises, hydromels et autres hypocras tout en côtoyant saltimbanques, archers, danseurs, musiciens…

Autour de cette fête des Louches se greffent différentes animations comme l’élection de la Damoiselle de Comines, une fête foraine, le Critérium cycliste, un concert de la Symphonie et même un jet de louches réservé aux enfants de moins de 1m 40, organisé dans le cadre du traditionnel cortège des Allumoirs. La tradition des Allumoirs marquait le passage à l’éclairage dans les usines et les ateliers.

Lors du "jet" ce sont plusieurs milliers de personnes qui se pressent sur la Grand’ Place pour tenter d’attraper l’une des quelques 1100 louches lancées du second étage de l’hôtel de ville… La lutte pour les récupérer se fait parfois rude et il appartient à chacun de rester souriant et courtois… Toutefois : attention à la tête !

 
Pour vivre au présent cette fête ancestrale : http://www.fete-des-louches.com/
Philippe Caron

Transcription

(musique)
Didier Pithon
Pardon mademoiselle, vous allez où comme ça ?
Inconnue
On va à la Fête des Louches !
Didier Pithon
Ils étaient quelque milliers dans ce cas-là et dans les rues de Comines France cet après-midi avec une seule idée en tête, attraper au moins une louche. Une tradition qui remonterait à la création de la Franche Foire de Comines, c’était en 1456, avec elle naissait la confrérie de la Franche louche, explications.
Inconnu
C’est qu’à l’époque, il y avait Philippe de Commynes qui était enfermée dans un donjon et il a réussi à se sauver en jetant une louche par un interstice du toit. Et des ouvriers s’en sont rendus compte, et de ce fait-là, ils ont vu qu’il y avait un prisonnier dans la tour.
Didier Pithon
Le seigneur de la ville fût ainsi libéré, alors pour récompenser ses loyaux sujets, il créa la Fête des Louches. Aujourd’hui, la tradition est plus que jamais ancrée dans les esprits cominois mais ici, attention, la fête est chose sérieuse.
Philippe Delevoye
Nous, on regarde les choses sérieusement, mais dans cinq minutes, on va monter sur le char, et va commencer la bataille des louches.
Didier Pithon
Une bataille qui commence dans les rues, en fait un lancer de cuillères en bois, que chacun tente d’attraper au vol, puis l’apothéose, le fameux jet de louches aux fenêtres de l’hôtel de ville sur le bon peuple qui en redemande.
(bruit)