L'architecture du Premier Empire

25 novembre 1977
03m 25s
Réf. 00065

Notice

Résumé :
Sous le Premier Empire, Lille, qui devient préfecture et qui connaît un essor industriel, se transforme. On trouve sur les façades lilloises les traces de cette impulsion. Les architectes retournent à l'antique, au dépouillement.
Type de média :
Date de diffusion :
25 novembre 1977
Source :
Lieux :

Éclairage

Première d’une série d’émissions sur l’architecture de la région lilloise diffusée en 1977, le propos est ici de sensibiliser le public au patrimoine bâti du XIXe siècle.

Sous le Premier Empire, Lille devient préfecture au détriment de Douai et connaît l’essor d’une première révolution industrielle. Le blocus continental impose un nouveau type de production, dans l’industrie sucrière à base de betteraves notamment.

 Le paysage urbain se transforme ; les canons esthétiques évoluent et les constructions nouvelles qui s’inscrivent dans la ville constituée adoptent la mode Empire venue de la capitale. Les architectes de Napoléon 1er, Percier et Fontaine, auteurs entre autres de la rue de Rivoli à Paris, influencent nombre d’architectes en province comme Benjamin  Dewarlez et François Verly à Lille. Mais comment reconnaît-on le style Empire ? Une lecture des façades nous en donne les clefs : les architectes retournent à l’antique et à un certain dépouillement pour accéder à un langage néoclassique, idéalisation des références grecques et romaines.

 Le document très didactique nous donne plusieurs exemples en détaillant les éléments décoratifs : les arcs en plein-cintre des ouvertures, les pilastres enchâssés dans les murs, les médaillons sculptés, la ferronnerie légère et raffinée des balcons. Il en est ainsi du théâtre du Broutteux rue de Tournai à Tourcoing, de plusieurs hôtels particuliers dans le Vieux Lille, rue du Lieutenant Colpin, rue Léonard Danel, rue Sainte Catherine, pour certains restaurés, pour d’autres en piteux état. 1977 est le tout début de la prise de conscience de la valeur historique et esthétique de ce patrimoine. Le décor intérieur est quelquefois mieux préservé : les deux exemples qui nous sont proposés, l’entrée cochère de l’hôtel du Cygne Grand place à Tourcoing [1] et le salon d’un restaurant de la rue Esquermoise à Lille, sont riches en boiseries et stucs à motifs décoratifs récurrents : caducées, couronnes de lauriers, guirlandes de fleurs, figures allégoriques.

Ce style élégant et discret fait florès dans les villes de l’agglomération dans la première moitié du XIXe siècle : alors que Roubaix entame son développement chaotique sous l’impulsion des industries textiles naissantes, la mairie promulgue en 1826 un règlement imposant le style néoclassique dans les constructions du centre-ville.



[1] L'Hôtel du Cygne fut, au XIXe siècle, une des salle de théâtre de Tourcoing ; voir l'historique sur le site de la Ville : http://www.tourcoing.fr/patrimoine/theatre/hotel_du_cygne.htm
Dominique Mons

Transcription

Jenny Clève
La vie de Lille et de toute sa région va être bouleversée par la révolution, l’Empire, l’histoire en un mot. Davantage par leurs conséquences d’ailleurs, les choses bougent. Sous l’Empire, Lille devient préfecture au détriment de Douai et le blocus continental a pour effet d’accélérer le mouvement industriel, exemple, l’industrie sucrière.
(musique)
Jenny Clève
De nombreuses constructions témoignent aujourd’hui encore dans la région lilloise de cette impulsion.
(musique)
Jenny Clève
Le style Empire répand, développe les intuitions des architectes de la révolution, retour à l’antique, au dépouillement, à la rigueur, dans la grandeur. Ce qui n’exclut pas une forme certaine de décoration. Quelques noms, quelques lieux, rue de Tournai, à Tourcoing, l’actuel Théâtre du Broutteux ; rue du Lieutenant Colpin à Lille, cet hôtel apparemment à l’abandon.
(musique)
Jenny Clève
Rue Léonard Danel, au contraire, cette demeure restaurée.
(musique)
Jenny Clève
Rue Sainte-Catherine, à Lille.
(musique)
Jenny Clève
Les édifices Empire se reconnaissent aisément à plusieurs éléments, parfois isolés, parfois réunis.
(musique)
Jenny Clève
Quelques intérieurs où fragments de décorations intérieurs existent encore. Ainsi, par exemple, ces boiseries aujourd’hui placées dans l’entrée cochère de l’ancien Hôtel du Cygne sur la grand-place à Tourcoing.
(musique)
Jenny Clève
Ou cet ensemble parfaitement conservé du salon d’un restaurant de la rue Esquermoise à Lille.
(musique)