Rentrée des classes dans une classe unique à Escobecques

05 septembre 2000
01m 21s
Réf. 00077

Notice

Résumé :
Le village d'Escobecques possède la seule classe unique de la Métropole avec 12 enfants de la maternelle au CE1. Les parents apprécient ce mode d'enseignement enrichissant pour les plus jeunes. L'institutrice Christine Lejeune explique comment elle s'organise. Face à la "concurrence" du privé, la municipalité espère conserver son école.
Type de média :
Date de diffusion :
05 septembre 2000
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Éclairage

Deux ans après ce reportage, l’école d’Escobecques fermait. A partir de la rentrée 2003, les élèves ont été envoyés dans les écoles des communes voisines, majoritairement à Beaucamps-Ligny. Le maire d’Escobecques, Alain Cambien,  déplore la fermeture d’un "lieu de rassemblement pour les parents". Pour une commune de 310 habitants, avec une population vieillissante (la tranche d’âge 60-74 ans est le double en pourcentage de la moyenne départementale), c’est un peu de vie en moins, avec l’angoisse de devenir un hameau ou un village-dortoir.

L’équipe municipale s’efforce de rendre attractif ce petit village englobé dans la grande métropole lilloise, à la fois pour "retenir" ceux qui y habitent et pour attirer les urbains à la recherche d’un logement à la campagne pas trop éloigné la grande ville.  La construction de 12 logements et l’accueil de 16 familles n’ont pas enrayé la baisse de population, mais d’autres constructions sont prévues dans le cadre du PLU 2016 (Plan Local d’Urbanisme), "ne rien faire, serait irresponsable" souligne le maire, qui mise sur l’intercommunalité, pour offrir plus de services à ses administrés.

L’intégration dans la MEL (Métropole Européenne de Lille) présente des avantages, certaines compétences comme la voirie, l’assainissement, le tourisme, les transports, la collecte des ordures ménagères et des encombrants sont prises en charge, mais les petites communes doivent aussi accepter de perdre la main dans certains domaines comme le logement social et sur la densité des constructions "on doit suivre les décisions" déplore Alain Cambien.

Dans le domaine culturel, la commune adhère au programme Belles sorties de Lille Métropole. Ainsi en 2013, la Compagnie roubaisienne L’Oiseau-Mouche a proposé son spectacle Au comptoir d’Esope. En 2015, L’Atelier Lyrique de Tourcoing a présenté un concert ludique Fantaisie animalière. L’organisation de fêtes, de rencontres contribue à maintenir les liens entre habitants : repas champêtre et fête de la musique en juin, rando famille (tout le monde prend son vélo), repas des aînés,  parcours du cœur et les cérémonies nationales comme le 8 mai et le 11 novembre.

L’école a été transformée en salle communale et le logement de fonction du directeur d’école en médiathèque. Celle-ci, gérée par  Véronique Crinquette, adjointe au maire, possède environ 4000 livres et 300 dvd. Une soixantaine de personnes est inscrite. Les habitants d’Erquinghem-le-Sec bénéficient des mêmes tarifs que ceux d’Escobecques, grâce à un accord entre les deux mairies.

Côté sport, les Escobecquois disposent d’un terrain de tennis et un pour la pétanque, d’une équipe de cyclistes du sprinter club d’Escobecques . Ils peuvent aussi exprimer les talents artistiques avec le club photo et l’atelier de peinture intercommunal (avec Erquinghem-le-Sec) ou ludiques avec le club de bridge.
Le projet d’équiper la commune de fibre optique, annoncé pour 2016, est reporté, un retard préjudiciable aux habitants des Weppes (dont fait partie Escobecques) qui se plaignent de "ramer" sur Internet. Mais le haut débit arrive, en fin d’année 2016, normalement.

L’avenir des petites communes aux abords des métropoles se joue sur leurs capacités à attirer de nouveaux habitants avec des arguments environnementaux (moins de pollution et de circulation), sécuritaires (la vidéoprotection a été installée à Escobecques en 2015) et conviviaux (loisirs et événements festifs à dimension humaine) et à associer entre elles avec des conventions et des partenariats.

Alors, s’installer à Escobecques ou pas ? Pas d’école, ni de commerces (juste un café), un Internet lent, des bouchons pour accéder à son lieu de travail ? "Oui" affirme le maire, "le manque d’école n’empêche pas les gens de venir s’installer ici, c’est un village charmant, fleuri, à l’écart de la grande route, peu de circulation, un village sympa où il fait bon vivre".
Patricia Le Gall

Transcription

Journaliste
Quitter sa maman pour aller à l’école, c’est toujours difficile, même lorsqu’on se retrouve presque en famille. Escobecques, dans les Weppes, possède la plus petite école et la seule classe unique de la métropole. 12 enfants de la maternelle au CE1, un choix pour tous les parents.
Sidonie Deleau
Les grands peuvent s’occuper des petits, les petits suivent en partie le programme des grands, et plus facilement, ils sautent d’une classe à l’autre. Non, ça peut être enrichissant pour les grands comme pour les petits.
Journaliste
Tu es sûr que tu vas apprendre vite à lire ?
Quentin
Oui.
Journaliste
Pourquoi ?
Quentin
Parce que c’est facile, il y a tous les mots écrits.
Christine Lejeune
C’est rond, c’est comme ça. Faites des bulles avec vos doigts comme ça, des ronds, ce sont des ronds, d’accord ?
Journaliste
L’institutrice, qui bénéficie de l’aide d’une assistante maternelle, a elle-même réclamé cette classe unique, de quoi mettre à l’épreuve ses qualités d’organisation pour gérer cinq niveaux scolaires différents.
Christine Lejeune
Il me faudra jongler, c’est-à-dire entre ceux à qui je donnerai un travail écrit et ceux à qui je donnerai, je travaillerai sur une leçon de français ou autre chose. L’aide maternelle va beaucoup m’aider en ce sens.
Journaliste
La commune fait le maximum pour préserver son école, un défi, car la moitié des enfants du village sont inscrits dans le privé.