Ennetières-en-Weppes une ville à la campagne

25 juillet 2001
01m 43s
Réf. 00079

Notice

Résumé :
Ennetières-en-Weppes est une ville à la campagne, à seulement 10 kilomètres de Lille. Marie-Hélène Deschepper, adjointe au maire, souhaite préserver le confort de vie dans sa commune, mais celle-ci est divisée en quatre par l'A25 et le passage du TGV. Le lieu-dit "Le Paradis" a perdu sa tranquillité. La mairie réclame des murs anti-bruit pour garantir la tranquillité des habitants.
Type de média :
Date de diffusion :
25 juillet 2001
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Personnalité(s) :

Éclairage

Le village d'Ennetières-en-Weppes est situé au nord du pays de Weppes, un territoire rural de 24 communes qui, entre la Deûle et la Lys, s'étend à l'ouest de la Métropole Européenne de Lille (MEL). D'origine latine, Weppes viendrait de ad vesperam qui signifie "aux vêpres", le soir, là où le soleil se couche, donc à l’ouest de Lille, à moins que ce ne soit du latin vespa, la guêpequi a donné wèpe en Picard... Avec une superficie de 1 200 ha, Ennetières-en-Weppes est l'une des communes les plus étendue de la MEL (66ème sur 85). Ses 1 141 habitants placent Ennetières-en-Weppes après Warneton comme commune la moins densément peuplée de la Métropole. Étendue, rurale et faiblement peuplée, on est ici à l’opposé de l’urbaine commune de Lannoy, plus petite et plus dense commune de la MEL.

Une spécificité remarquable de la MEL est d’être une métropole à la fois urbaine et rurale. La métropolisation à l’œuvre conjugue avec de grands centres urbains et avec des territoires ruraux qui attestent de "la vigueur des traditions rurales, d’un dynamisme agricole persistant, [et] d’une juste adaptation au milieu physique" [1]. Zone emblématique de cette coexistence, le pays de Weppes est "zone de transition" entre les centres denses d’agglomérations et les vastes espaces ruraux de la Flandre intérieure. Cette réalité périphérique et périurbaine est vécue à la fois comme un atout mais aussi comme une source de nuisances ainsi que le montre le reportage.

D’un côté, Ennetières-en-Weppes et plus généralement le pays de Weppes se revendiquent comme un territoire et des villages qui offrent un cadre de vie agréable à leurs habitants et qui proposent des échappées hors de la ville avec des espaces ouverts et des circuits de randonnée. Il se présente comme "La Verdoyante", un village à deux pas de Lille, où il fait bon vivre, "sans pour autant délaisser les commodités de la vie pratique urbaine" [2]. Cette présentation attractive de la position périphérique de la commune est un enjeu pour la commune qui souhaite en valoriser les principales caractéristiques notamment la proximité avec les centres urbains et l’absence de nuisances sonores souvent perçue comme une valeur ajoutée de l’espace rural.

Enjeu paradoxal car qui dit périphérie des centres urbains dit aussi voies d’accès à ces centres urbains. En ce qui concerne la MEL positionnée comme un carrefour nord-européen entre Paris, Bruxelles, Londres, Amsterdam ou Cologne, les traversées sont nombreuses et importantes. Après l’arrivée des TGV, le dernier grand projet en date était la réalisation d’une autoroute A24 afin de décharger l’A1 d'une partie de son important trafic et permettant de joindre Paris à la Belgique via Amiens et sans passer par Lille. Néanmoins, la périphérie était concernée avec la traversée des territoires des Weppes et de la Lys qui voyaient ainsi leur tranquillité perturbée. L’opposition à ce projet fut importante, mais le projet a été finalement enterré en août 2010 à la suite du Grenelle de l'environnement [3].

On a ici une illustration du paradoxe de la position périphérique qui ne peut se vivre que comme zone de transition, où il s’agit à la fois de concilier les avantages de la proximité aux centres urbains avec la réduction des désagréments liés à celle-ci. Dans ce contexte, la périphérie rurale ou agricole peut prendre un caractère de "paysage de transition" dans lequel deux objectifs seraient à respecter :

- conforter la périphérie dans sa spécificité rurale et comme entrée d’agglomération "végétalisée" ;

- conforter le caractère paysager des grandes voies qui traversent la périphérie en préservant les ouvertures visuelles sur les paysages agricoles.

 

[1] Pierre Flatres , Portrait de la France moderne – Atlas et géographie du Nord et de la Picardie, éditions Famot, 1980, page 315.
[2] Le site de la  ville sur internet http://www.ennetieres-en-weppes.com/village/                         
[3] Les rencontres du Grenelle de l'environnement conduites par le ministre de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo en 2007, visaient à prendre des décisions à long terme en matière d'environnement et de développement durable.

Pour en savoir plus :
  • Xavier Leroux, "Le pays à l’épreuve d’une zone de transition : entre Flandre et métropole lilloise", Territoire en mouvement Revue de géographie et aménagement , 3 | 2006, mis en ligne le 01 octobre 2011, consulté le 05 avril 2016. 




Jean-Jacques Vandewalle

Transcription

(musique)
Delphine Herbette
Une boulangerie, une petite église, une école communale, des chapelles, des prairies, ici, on vit comme dans un village au milieu de la nature à seulement 10 kilomètres de Lille.
Marie-Hélène Deschepper
À Ennetières-en-Weppes, ce qui est agréable, c’est la campagne, ce monde rural qui est un plaisir de vie, un confort de vie qu’on cherche à tout prix à préserver.
Delphine Herbette
À préserver, car malheureusement, Ennetières-en-Weppes, c’est aussi ça.
(bruit)
Delphine Herbette
Cette petite ville est constituée de hameaux espacés mais ce sont deux balafres, TGV et A25, qui la divisent en quatre. Une troisième cicatrice, le contournement de Lille par l’A24 d’ici à 2015 ne va rien arranger.
Marie-Hélène Deschepper
Alors ici, nous sommes au lieu-dit le Paradis, c’était réellement le paradis sans la A25 et sans le TGV. Ça demeurera un petit coin de paradis si on obtient les murs phoniques anti-bruits pour les habitants de ce hameau.
Delphine Herbette
Problème d’environnement ou de nuisance, Ennetières, la verdoyante, est pourtant bien décidée à conserver son surnom, une sorte de label.
(musique)
Marie-Hélène Deschepper
On y vit tout à fait bien, on y est bien, on aimerait bien y être encore très bien très longtemps. On cherche d’ailleurs à développer des chemins pédestres ou des chemins équestres ou laissant passer les vélos. On cherche aussi à fleurir le village dans un plus ou moins long terme, tout ça pour y être bien tout près de Lille.
(musique)