Les bistrots de Wazemmes avec Nono

20 avril 2002
03m 19s
Réf. 00060

Notice

Résumé :
Le dimanche matin, le marché de Wazemmes accueille une foule bigarrée de toutes origines. On y trouve une diversité d’étals : maraîchers, vendeurs de vêtements et de tissus, camelots, vendeurs d’épices, et au détour d’une allée, des musiciens mettent l’ambiance. Arnaud Van Lancker, dit Nono, musicien et fondateur du collectif Le Tire Laine, est l'enfant du quartier ; c’est pour lui "le rêve de l’enfance".
Type de média :
Date de diffusion :
20 avril 2002
Source :
France 3 (Collection: Tendances )
Personnalité(s) :
Lieux :

Éclairage

Les bistrots et Wazemmes, c’est une longue histoire. Rattaché à Lille en 1858 lors du septième et dernier agrandissement de la ville, le village de Wazemmes voit en 1862 sa place rebaptisée Place de la Nouvelle-Aventure, du nom de la guinguette qui y trônait jusqu’alors. C’est ici que s’installeront les Halles en 1869 et le marché, à proximité de la nouvelle église Saint-Pierre-Saint-Paul.

Le quartier, marqué par une forte industrialisation avec l’installation de nombreuses usines, brasseries et filatures, acquiert une identité ouvrière et cosmopolite qui ne la quittera plus. Avec elle se développent les bistrots, ces lieux de sociabilisation par excellence où l’on se côtoie, quelle que soit son origine. La musique occupe également une place centrale dans la vie locale. Au début du XXe siècle, la Place de la Nouvelle-Aventure accueille d’ailleurs, au n°6, le siège de l’Harmonie des accordéonistes lillois, trente-trois membres avec tenue d’apparat.

C’est cette mémoire que l’on retrouve chez Arnaud Van Lancker, "Nono", et sa Compagnie du Tire Laine [1]. Une mémoire bigarrée, festive et fraternelle. Fondée en 1992, la compagnie peut se targuer de 35 membres, d’une multitude de projets et d’initiatives où le partage reste le maître-mot : un "collectif des musiques du monde d’ici".

Des emblèmes, Wazemmes en compte d’autres, comme le Festival Wazemmes l’accordéon qui accueille chaque année depuis 1992 des milliers de spectateurs ou le Festival international de la soupe, ce plat commun à tous les continents, belle occasion de s’ouvrir sur le monde depuis 2001.

 Dernier symbole : Wazemmes possède aussi son hymne, écrit par Allain Leprest et composé par Omar Yagoubi :

"On chante, on résiste, nos gorges font la loi

Entre Esquermes et Moulins on a squatté la ville

La rue des Sarrazins trinque avec les Gaulois

On ne sera jamais des naufragés sur Lille

Prenons le train en marche avant qu’il ne s’essouffle

Les regards semblent dire on vous voit on vous aime

Pas question dans nos murs du silence des pantoufles

La nouvelle aventure on la boit on la sème

Ch’est nous aut’ à Wazemmes

Chez nous aut’ à Wazemmes "


[1] La compagnie est désormais installée à Lille Moulins et Nono a décidé de passer la main à Benoît Sauvage en septembre 2015 pour "voguer de ses propres ailes". Pour en savoir plus sur l'activité du collectif :  La Compagnie du Tire Laine
Tristan Wallet

Transcription

Inconnu 1
Un petit coeur de tomate Madame, faites vous plaisir, c’est de la grappe, elle a du goût !
(bruit)
Arnaud Van Lancker
Ouais, ça s'embourgeoise, mais c’est le dimanche matin que ça s'embourgeoise !
(bruit)
(musique)
Inconnu 2
[Inaudible], je fais cadeau des deux, le lot complet, quatre flacons, j’ai réclamé en chèque, en espèce, 20 €, allez, le lot complet 20 € ! Chèque, espèce, du jamais vu en France, voilà, à ce prix-là, c’est vous qui faites une affaire ! Pour les autres, on va recommencer, ceux qui n’étaient pas là, ceux qui viennent d’arriver.
Inconnu 3
Allons-y ! Il faut avouer que maintenant, il y a beaucoup, il y a beaucoup moins de tireurs professionnels qu’il y en avait avant. Mais il y a encore des personnes indélicates, il faut surveiller quand même.
(bruit)
Arnaud Van Lancker
Tu entends, il y a des gens qui débarquent en disant, c’est incroyable, je viens d’emménager, il y a quand même beaucoup d’arabes ici ! Et effectivement, tu as des, tu as des problèmes avec l’odeur de menthe ou la saucisse polonaise ou les pastas, tu vois, al dente, il ne faut pas venir ici !
(bruit)
Arnaud Van Lancker
Voilà, ce quartier, c’est mon quartier. Moi, j’avais besoin, pour faire ma musique, et pour, pour côtoyer des musiciens, d’être chez moi. Dans le sens où j’ai besoin de, d’avoir des choses autour de moi, sur les, que je puisse appuyer les yeux quoi, enfin regarder. Et c’est ce qui me donne, je ne sais pas, enfin, du rêve quoi ! Enfin voilà quoi, le rêve, le rêve de l’enfance, on revient à ça.
(musique)
Arnaud Van Lancker
Je pense qu’à un moment donné, ton enfance, elle te dirige, et elle te, et elle te prend ta vie quoi ! Si je devais guider quelqu’un à Wazemmes, je l’amènerais dans un bistrot et je verrais s’il boit de la bière ou bien du Coca-Cola.
(musique)