Réhabilitation de l'usine Motte Bossut à Roubaix

26 février 1991
01m 43s
Réf. 00093

Notice

Résumé :
Une des anciennes filatures Motte-Bossut, située au centre de Roubaix, a été inscrite à l'inventaire de Monuments historiques. Rénovée, elle va devenir un centre international de la communication, L'Eurotéléport avec France Télécom, Région Câble avec des studios de C9. Une autre aile du bâtiment va accueillir le futur centre des archives du monde du travail.
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26 février 1991
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Éclairage

Le reportage traite de la réhabilitation de l’usine Motte-Bossut en chantier en 1991 dans le centre de Roubaix. Le projet est doublement symbolique à l’échelle des défis métropolitains de rénovation urbaine et de préservation du patrimoine.

Véritable forteresse néogothique, l’ancienne filature de coton dresse ses imposantes structures sur le boulevard Leclerc, au cœur de Roubaix. Les différents corps de bâtiment dont la construction s’échelonne de 1853 à 1922 ont su associer la sobriété massive de l’architecture industrielle et fonctionnelle en briques et le pittoresque du décor néogothique alors très en vogue en Grande-Bretagne. L’usine est classée à l’inventaire des Monuments historiques en 1978, avant la fermeture de son activité textile en 1981. Le site est alors racheté par la ville pour ses projets de restructuration du centre.

Sous l’égide de la SAEN, société d’aménagement et d'équipement du Nord, deux programmes se juxtaposent. En 1983, sous l’impulsion du maire André Diligent, la ville de Roubaix décide de créer un centre international de communication ou "téléport". Le projet est novateur et s’inscrit dans une politique d’ouverture et de mutations des activités roubaisiennes vers le secteur tertiaire de haut niveau. Centre numérique, salle de vidéo-conférence, chaînes câblées et studio de télévision locale C9 prennent possession d’une partie de l’usine en réhabilitant les façades sur le boulevard et en éventrant les anciens ateliers pour construire des bureaux adaptés aux nouveaux usages. Dans le reportage, on parle de reconversion réussie puisqu’on ne parle plus de Motte-Bossut mais d’Eurotéléport dans la dénomination courante. Mais ce succès est de courte durée : la rapidité de l'innovation dans les technologies de la communication rendent le projet obsolète. Les bâtiments sont réutilisés en office de tourisme puis investis par l’université, le Pôle 3D. Eurotéléport reste inscrit comme un nœud de communication au centre de Roubaix et comme le nom de la principale station de métro.

Dans le même temps, l’Etat décide, dans le cadre de la décentralisation de ses services en région d’installer les Archives nationales du monde du travail dans la nef principale de l’usine. L’architecte Alain Sarfati, maître d’œuvre de l’ensemble de la transformation, choisit d’évider la partie centrale en maintenant les structures et en privilégiant l’apport de lumière naturelle, comme nous l’explique Bruno Ferracci de la SAEN. Avec ses 40 kilomètres de linéaire d’archivage, ses salles d’exposition et de conférences, c’est bien un projet d’envergure nationale qui doit changer le visage de Roubaix.

Cette reconversion très médiatisée reste l’emblème de la valorisation du patrimoine industriel dans la métropole.
Dominique Mons

Transcription

(bruit)
Journaliste
C’est encore la mémoire d’un passé industriel qui est préservée à Roubaix. L’ancienne filature Motte-Bossut, construite à la fin du XIXème siècle, connaît une nouvelle jeunesse depuis qu’elle a été inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques. Ce château de l’industrie va devenir un centre international de la communication, France Télécom y a installé un centre numérique et une salle de visioconférence. Tout à côté, Région Câble bénéficie de studios flambants neufs. Alors que les installations ne sont pas terminées, on peut déjà parler d’une reconversion réussie, on ne dit plus usine Motte-Bossut mais l’Eurotéléport. Dans une autre aile du bâtiment, le futur Centre des archives du monde du travail est encore en chantier. Cette fois-ci, ce n’est plus seulement l’architecture extérieure qu’il a fallu respecter mais aussi l’intérieur, même s’il y a eu quelques aménagements.
Bruno Feracci
On a conservé tous les poteaux existants, les façades, bien sûr, sont conservées, les planchers existants ont été utilisés autant que faire se peut. Le travail a porté par contre essentiellement sur l’apport d’une lumière naturelle beaucoup plus importante que celle que l'on avait à l’origine.
Journaliste
Ce centre pourra accueillir 40 kilomètres de linéaires d’archivage. Coût total, 80 millions de Francs, beaucoup plus cher que de raser et de reconstruire, mais Roubaix change de visage. Les murs de brique encadrés de tours crénelées s’ouvrent à la ville, la friche devient un lieu de mémoire.
(musique)