La SICOPAL filiale de transformation du plastique

29 janvier 1972
03m 38s
Réf. 00186

Notice

Résumé :

La plasturgie tient une place importante dans le processus de reconversion des Houillères. Cinq sociétés transformatrices de plastique filiales des Charbonnages de France et des Houillères du Nord-Pas-de-Calais, ont fusionné dans la SICOPAL. Son président, Monsieur Vanderputten, présente les avantages de cette fusion et les cinq unités de production qui en découlent.

Type de média :
Date de diffusion :
29 janvier 1972
Source :

Éclairage

Si la reconversion du Bassin minier au-delà du charbon s'est notamment réalisée par le développement très visible de grandes usines automobiles, il a aussi concerné le secteur chimique. Traditionnellement, les Houillères se sont intéressées depuis longtemps à la mise en valeur des résidus de l'exploitation charbonnière. L'usine de Mazingarbe, ouverte à la fin du XIXe, témoigne de cette complémentarité entre l'activité primaire de collecte de la houille, et l'activité chimique d'aval.

Dans les années 1960, cette diversification s'accélère et s'étend à de nouveaux secteurs afin de compenser le déclin charbonnier. L'industrie plastique est par ailleurs complémentaire du secteur automobile, qui se développe massivement dans la région à cette époque, dans la mesure où elle peut lui servir de sous-traitant. Comme l'illustre cette émission, c'est souvent le groupe Charbonnages de France (CdF), à travers sa filiale locale, les Houillères du Bassin du Nord et du Pas-de-Calais, qui prend l'initiative de tels développements. CdF possède en effet le monopole de l'exploitation charbonnière dans la région. Le groupe peut s'appuyer sur de vastes terrains, des infrastructures de transports propres, et une ingénierie efficace. L'entreprise structure ses activités chimiques de manière plus efficace à la fin des années 1960 avec la création de CdF-chimie en 1967. Elle exploite de nombreuses filiales chimiques, notamment l'usine d'ammoniac de Mazingarbe. Elle crée aussi la Sicca pour produire des matières plastiques et des unités préfabriquées pour le logement. Ces créations suscitent cependant des inquiétudes des syndicats dans la mesure où les nouveaux employés ne relèveront pas du statut du mineur de 1946. Par ailleurs, la chimie est un secteur à forte valeur ajoutée mais à faible intensité de main d'œuvre, les emplois créés sont donc relativement faibles.

Enfin, en 1972, l'émission évoque le groupement de cinq filiales de CdF en une seule entreprise, Sicopal. Ce regroupement témoigne d'une volonté de concentration des Trente Glorieuses. Il s'agit de gagner en taille pour obtenir des facilités de financement, optimiser l'outil de production et mettre en commun des fonctions coûteuses (design, recherche et développement). Au-delà, l'organisation adoptée par la nouvelle entreprise est calquée sur la commercialisation, avec une segmentation par type de clientèle, plus que sur les moyens. Plus généralement, l'enjeu pour CdF est de maximiser l'efficacité de ses multiples filiales, en rationalisant sa structure conglomérale, et ce alors que certaines des filiales créées ne parviennent pas à être bénéficiaires.

Si l'interview du dirigeant de la nouvelle entreprise est dense et informative, elle se déroule sur un fond plus ludique, où sont décrites les diverses étapes de production d'assiettes et de bols en plastique. Les motifs comme la musique de fond sont typiques des années 1970, celles d'une consommation de masse plus diversifiée que dans les années 1960, les besoins essentiels ayant été couverts. L'époque n'est pas encore à la crise économique, qui viendra en 1973 assombrir ces perspectives.

Laurent Warlouzet

Transcription

(Musique)
Journaliste
De plus en plus, le plastique prend une place importante dans les activités de reconversion des Houillères. Aussi, depuis quelques jours, cinq sociétés de plastique viennent de fusionner et se regroupent sous le sigle SICOPAL, c’est une filiale des Charbonnages et des Houillères du Nord-Pas-de-Calais. Avec nous aujourd’hui, le président de cette nouvelle société, Monsieur [Van Der Putten], que représente pour vous cette fusion ?
Intervenant
Cette fusion pour nous, c’est l’aboutissement d’une œuvre de longue haleine. En effet, dans le patrimoine de la SICCA, SICCA qui est une filiale financière des Charbonnages de France et des Houillères du bassin du Nord et du Pas-de-Calais, figurait un ensemble de cinq sociétés de transformation de matière plastique, cinq sociétés dont les activités étaient assez similaires. Ces sociétés, je vous les énumère, PLASTIMONDE, SICOPAL, SITAP, VOLUFORM et Plastique des Vosges. Nous avons décidé en avril de procéder à un regroupement de ces cinq sociétés pour ne plus avoir qu’une société unique qui serait baptisée de l’une d’entre elles, du nom de SICOPAL. Cette nouvelle société SICOPAL va être structurée en cinq divisions. Chaque division étant l’équivalent d’une petite entreprise attaquant un marché déterminé. C’est ainsi que nous aurons une division ménage, une vision meuble, une division industrie, une division emballage et enfin une division jouet. Chaque division, comme une véritable entreprise, doit assurer la conception ses produits, leur fabrication et leur écoulement. Donc, en principe, chaque division a son service d’étude, son service commercial et son service de fabrication, service de fabrication, c’est-à-dire une usine.
Journaliste
En définitive, quel est l’intérêt de cette fusion ?
Intervenant
Les intérêts de cette fusion sont multiples. Tout d’abord, il y a de gros intérêts au plan commercial parce que plusieurs de ces sociétés attaquaient des marchés similaires. En plus des avantages au plan commercial, il y a bien sûr des avantages au plan technique. Nous pourrons maintenant assurer le plein emploi de nos usines, par exemple l’usine jouet pouvant fort bien prendre en fabrication des articles pour la division industrie. Ensuite, avantage au plan conception, ces cinq sociétés étaient relativement faibles et démunies de moyens parce que leurs moyens ne leur permettaient pas de s’offrir tous les services dont on a besoin maintenant dans une société, par exemple pour concevoir de nouveaux produits. Eh bien, ces cinq sociétés rassemblées ont maintenant une force telle qu’elles peuvent s’offrir les services de designers ou de stylistes dont elles pourraient avoir besoin. Et pour le dernier avantage, c’est au plan financier. Cette société unique a un capital de 36 millions de francs, elle représente une base financière solide et elle se présente beaucoup mieux devant les divers organismes de crédit auxquels nous pouvons avoir à faire.