Préparation avant la descente

17 avril 1968
02m 06s
Réf. 00378

Notice

Résumé :

Dans ce reportage réalisé à la fosse N°7 de Liévin située à Avion dans le Pas-de-Calais, on assiste à la préparation du mineur avant la descente : la salles des pendus, le passage à la lampisterie. Le mineur passe devant le chef porion, qui, après avoir fait l'appel,distribue le travail. Puis c'est la descente de la cage qui propulse le mineur au fond.

Type de média :
Date de diffusion :
17 avril 1968
Source :

Éclairage

La journée du mineur commence dans le vestiaire appelé aussi "salle des pendus" . Ces installations propres à chaque fosse datent du début du XXe siècle en France. Cette technique des crochets porte vêtements accrochés à une chaîne permet un gain de place notable par rapport aux armoires vestiaires ainsi que de libérer toute la place au sol afin de pouvoir nettoyer convenablement le sol qui est particulièrement sale lors du retour des mineurs venant du fond de la mine. L'avantage de vêtements suspendus au plafond de la salle qui était ventilée et chauffée était que ceux-ci, remontés humides de la mine, séchaient très rapidement .

Les mineurs avant la descente savourent une dernière cigarette , celle-ci étant interdite au fond à cause de la présence éventuelle de grisou. Toute présence de cigarette, allumette ou briquet au fond constitue un motif de licenciement immédiat. Cette dernière cigarette, fumée en général à plusieurs était un moment de convivialité avant d'aller affronter les dures conditions de travail du fond.

Les mineurs quittent ensuite le vestiaire pour se rendre à la lampisterie où il s'équipe avec la lampe au chapeau et des accessoires . Des lampes à flammes sont également distribuées pour certains personnels affectés dans les traçages ( la préparation des chantiers) et des grisoumètres pour les porions et les gaziers (chargés de contrôler la présence de grisou).

Contrairement à ce qui est dit dans le commentaire, le chef porion n'est pas un chef d'équipe. Dans le cas présent, le mineur est pointé par le porion, il reçoit les ordres pour son travail à effectuer dans la journée, et selon ce travail, il s'équipe en outillage individuel. Le chef porion se situe juste sous l'ingénieur dans la hiérarchie de la fosse. Son rôle est de coordonner le travail de plusieurs porions. Il peut avoir sous sa responsabilité jusqu'à 400 personnes.

Les mineurs se rendent au "moulinage" ou recette du jour pour prendre place dans la cage qui comporte plusieurs niveaux . Des escaliers menant à des paliers permettent l'accès aux différents niveaux de la cages (deux ou trois selon les cages).

Des portes métalliques en métal perforé protègent les mineurs d'une chute lors des mouvements de descente ou de remonté des cages, leurs lampes sont accrochées au casque et allumées en code . Ces lampes possèdent un bouton qui permet d'éclairer faiblement ou plus intensivement. La cage est à deux niveaux et la descente s'effectue dans le puits de retour d'air qui est équipé d'un clapet d'obstruction du puits après la descente de la cage . On aperçoit également une importante pièce métallique située sur le dessus de la cage ( tête de cage), c'est l'attelage qui assure la liaison entre la cage et le câble .

Dès que la cage a disparu dans le puits, des portes automatiques se referment pour protéger le personnel évoluant à l'accrochage de chutes éventuelles.

Dans la cage, l'ambiance est détendue, les visages souriants, certains plaisantent. Cette descente dure environ une minute, ce temps est proportionnel à la profondeur du puits. La vitesse de 12 m par seconde indiquée par le commentaire est excessive, elle est au maximum de 8 mètres par secondes pour le personnel. La scène de cette descente se situe à la fosse N°7 de Liévin située à Avion, le commentateur indique la profondeur de 904 mètres. C'était une des fosses les plus profonde du bassin du Nord Pas-de-Calais. A cette profondeur, le temps de descente était d'environ deux minutes.

A l'arrivée au fond, les ponts mobiles se baissent et les mineurs sortent pour se diriger vers leurs lieux de travail qui se trouvent souvent très éloignés des puits. Pour s'y rendre, ils seront transportés par divers moyens : trains à personnels circulant sur des voies de chemin de fer, télésièges, bandes transporteuses etc. Ainsi, a mine est aussi une entreprise de transport, aussi bien pour le charbon et les terres que pour le personnel.

Jean-Marie Minot

Transcription

Michel Drucker
Au milieu de cette gigantesque installation où tout a été pensé en fonction du charbon et de la production, voici les hommes de la mine, dans la salle des pendus. C’est là qu’ils suspendent au plafond ou leurs tenues de ville ou leurs habits de travail.
(Bruit)
Michel Drucker
C’est là aussi qu’à 5 heures 30 du matin, ils savourent la première et la dernière cigarette de la journée car au fond de la mine, il est strictement interdit de fumer.
(Bruit)
Michel Drucker
Après avoir endossé la tenue de fond, vient le rite de la lampisterie. Chaque mineur y a sa lampe qu’il prend à la descente et dépose en remontant. Entre deux postes de travail, les accus sont rechargés. Avant de quitter la lampisterie, le mineur passe devant le chef d’équipe, le chef porion, qui après avoir fait l’appel, distribue le travail.
(Bruit)
Michel Drucker
C’est ensuite la descente, ponctuée par le bruit sec du couvercle qui verrouille la paroi.
(Bruit)
Michel Drucker
La vitesse de la cage est de 12 mètres par seconde. En un instant, vous êtes transporté du jour au fond, non sans une certaine émotion.
(Bruit)
Michel Drucker
Nous sommes ici à moins de 904 mètres. Les hommes vont se diriger vers leurs lieux de travail souvent très éloignés des cages d’ascenseur.