Une société de pêche à Wingles

26 avril 1970
03m 22s
Réf. 00045

Notice

Résumé :

Reportage à Wingles dans une région marécageuse qui comporte de nombreux étangs. Le président de la Société de pêche de l'étang de Wingles explique le fonctionnement de cette section et parle de l'avenir, en particulier de l'aménagement d'une nouvelle zone. L'empoissonnement se fait avec de gros poissons. Un petit carré a été aménagé pour créer une zone de "self-service" pour la truite où les amateurs locaux peuvent venir pêcher le dimanche.

Type de média :
Date de diffusion :
26 avril 1970
Source :

Éclairage

Dans la catégorie des loisirs "ordinaires" des mineurs, la pêche occupe une place toute particulière, la transformation des paysages par l'activité minière ayant donné naissance à de nombreux marais, étangs, marécages et étendues d'eau artificielles. Ainsi des affaissements miniers se sont remplis d'eau dès la fin du XIXe siècle entre Wingles, Douvrin et Billy Berclau.

Constituée en 1946, la société de pêche de Wingles tire son activité de la mise à disposition d'un premier étang par la direction des Houillères du groupe de Lens. Régulièrement rempoissonné (tanches, gardons, brèmes, etc.), il attire les pêcheurs locaux mais également ceux des environs, "appâtés" par le récent réaménagement d'un nouveau marais (dit le "marais à tanches") et la pratique de la pêche à la truite "non stop" qui a lieu exclusivement le dimanche. Technique moins aléatoire que la pêche ordinaire et qui permet aux amateurs de ne jamais rentrer bredouille. Dans la période d'activité minière, la société a compté plus de 800 membres.

Particulièrement en vogue dans le nord de la France, la pêche est autant un moment de délassement pour le mineur, dans un cadre naturel, au jour et au grand air, qu'un moyen de diversifier son alimentation.

Encouragée par Conseil Supérieur de la pêche qui investit dans les travaux d'entretiens des berges et des étangs, la société de Wingles entretient une forme originale de sociabilité collective, tout en permettant au mineur de se retrouver seul, dans un environnement naturel.

Olivier Chovaux

Transcription

(Musique)
Intervenant
Ben, il a toujours eu... existé à Wingles des étangs, c’est une région marécageuse avec de très nombreux marais d’une eau particulièrement pure et les habitants de la région, très longtemps, ont vécu avec les produits de ces marais. Bien sûr, j’aimerais vous parler directement de notre société de pêche, nous avons formé notre groupement en 1946 lorsque la direction du groupe de Lens a mis ces étangs à disposition de son personnel. Nous avions bien sûr un certain nombre de pêcheurs à alimenter, en possibilité de pêche, en particulier les mineurs ; mais nous savions également que nous aurions eu à procurer les possibilités de pêche aux pêcheurs locaux. Pêcheurs locaux, ça va d’ailleurs assez loin puisque il nous vient couramment actuellement des pêcheurs de la région Lilloise et même d’Armentières. Une petite incidence tout de suite, on pêche au marais de Wingles en période de fermeture, c’est-à-dire que lorsque la pêche est fermée dans les canaux, on peut continuer à exercer à Wingles L’avenir, bien sûr, nous sommes optimistes puisque nous avons la chance d’avoir une, un lot de pêche qui est disons, unique dans la région, un lot de pêche naturel, très riche du point de vue piscicole. Nous envisageons actuellement, nous avons attaqué actuellement l’aménagement d’une zone marécageuse improductive que nous appelons Marais à tanches. C’est une zone envasée depuis peut-être plus de 100 ans, pratiquement très impraticable. Pour permettre l’exercice à pêche, bien sûr, il faut pouvoir accéder, grâce à l’appui du Conseil Supérieur de la Pêche et de ses techniciens, nous avons attaqué, disons, l’aménagement de cet étang qui va nous faire investir cette année une somme de 4 millions d’anciens francs. Dans nos étangs, on y pêche, d’une façon générale, tout les cyprinidés, gardons, brèmes, tanches, qui font l’objet d’un rempoissonnement, je l’ai dit tout à l’heure. J’insiste en vous disant que nous y mettons toujours de très gros poissons, qui, d’une part, sont intéressants à être pêchés et qui d’autre part, frayant dans l’étang, nous apportent une base d’alvins qui constitue un fond de pêche pour l’avenir. Parmi les nombreux étangs que nous avons dans la région, nos cantonnements de pêche, nous avons spécialisé un petit étang que nous appelons Carré de mer dans lequel se pratique la pêche à la truite, la formule qui est maintenant connue, le self-service. Ce sont, tous les dimanches, nous déversons en fonction du nombre de pêcheurs un certain contingent de truites, d’une façon générale 1 kilo par pêcheur ; ce qui permet aux amateurs locaux de venir prendre des truites sur place, c’est-à-dire à proximité de chez eux, au lieu de devoir se déplacer et d’aller faire quelquefois 80 kilomètres pour trouver des zones de pêche à truite.