La découverte du charbon à Oignies

28 février 1970
01m 23s
Réf. 00313

Notice

Résumé :

Dans cet extrait du "Magazine du mineur" consacré à Oignies, on découvre le château de Madame de Clercq ainsi que le monument érigé en son honneur. En effet, en 1840, Madame de Clercq, châtelaine du village, veut faire creuser un étang. C'est en effectuant un forage que le 7 juin 1842, que l'ingénieur Mulot découvre du charbon. Cet événement marque le début de l'expansion de l'exploitation minière.

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Date de diffusion :
28 février 1970
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Éclairage

Que de difficultés, de lenteurs, d'obstination aussi pour mettre en place les Compagnies du bassin du Nord ; que de facilité, de rapidité, de succès immédiat au contraire pour celui du Pas-de-Calais. Il avait fallu près d'un demi-siècle pour créer la Compagnie des mines d'Anzin et, en réalité, le bassin du Nord ne prit son visage définitif qu'avec la constitution de la Compagnie de Douchy en 1833. En 1842, la houille est découverte à Oignies. En 1852, tout le bassin du Pas-de-Calais est cartographié et de 1847 à 1854 les dix grandes concessions sont attribuées! Les campagnes de fouilles ultérieures aux confins du bassin n'en modifièrent la physionomie que de façon marginale.

A Fresnes, la découverte de la houille fut le fruit d'une recherche délibérée ; à Oignies, elle est accidentelle – mais les temps ont changé : l'heureuse découverte que ni Henriette de Clercq, propriétaire du château d'Oignies, ni son ingénieur-sondeur parisien Georges Mulot ne songeaient à exploiter, ni même d'ailleurs à déclarer à l'ingénieur des mines – après tout, la fièvre de recherches minières qui avait sévi dans le Nord de 1834 à 1839 avait produit de bien médiocres résultats – prend toute sa valeur une fois que les recherches, tout à fait rationnelles cette fois, d'Eugène Soyez eurent montré l'existence de la houille en 1847 tout près de là, à l'Escarpelle, dans les environs de Douai. Et cette fois, plus de querelles avec les propriétaires, c'est l'État qui depuis la loi de 1810 attribue les concessions. Simplement, le pouvoir bonapartiste, inquiet du trop grands poids de la Compagnie des mines d'Anzin, soupçonnée de légitimisme, se refusa à créer une deuxième concession géante couvrant l'ensemble du bassin. Du moins celui-ci fut-il partagé en tronçons verticaux donnant à chaque compagnie un accès à toutes les catégories de charbon, maigres, demi-gras et gras. Quant au capital, qu'il fallait mobiliser sur une échelle encore inédite, il se trouva facilement presque sur place, chez les industriels du textile lillois. Et avec le vrai démarrage de la Révolution Industrielle en France, les marchés s'ouvraient, avides de charbon.

Sous ces bons auspices, le Bassin houiller du Pas-de-Calais devint le seul bassin français à pouvoir se comparer – sinon par son poids, du moins par son rythme de développement – aux grands bassins qui firent la fortune de l'Europe industrielle pendant un siècle et demi.

Joël Michel

Transcription

(Musique)
Journaliste
Ici un château, indispensable accessoire à toute histoire fantastique et en effet c’en fût une.
(Musique)
Journaliste
1840, la Châtelaine du village, Madame De Clercq crée dans son parc une pièce d’eau de huit hectares. Mais, où trouver l’eau pour la remplir. Mulot, ingénieur connu, spécialiste des puits artésiens sonde le sol. Et le 7 juin 1842, à la profondeur de 178,86 mètres, il trouve une pierre noire, brillante, du charbon. Ainsi devaient prendre naissance les grandes concessions charbonnières du Pas-de-Calais et sur un coup du sort, et par delà cette grille.
(Musique)