Le retour du fond

19 janvier 1973
02m 45s
Réf. 00381

Notice

Résumé :

Extrait de L'Album de famille des français dans lequel on assistons à la remontée du fonds dite "remonte" des mineurs du poste du matin après leur journée de travail au fond à la fosse 13 de Lens.

Type de média :
Date de diffusion :
19 janvier 1973

Éclairage

Nous assistons à la remontée dite "remonte" des mineurs du poste du matin après leur journée de travail au fond à la fosse N°13 de Lens située à Hulluch. C'est le puits de service pour la concentration du N°18 de Lens.

Le moulineur ouvre les portes des cages à la recette du jour. Les mineurs qui remontent du fond après leur journée de travail sortent d'un côté de la cage, ils ont le visage noirci et se dirigent à la lampisterie afin d'y rendre leurs lampes. Ils se rendent ensuite dans une partie de bâtiment comportant les douches appelées lavabos ou bains-douches et le vestiaire (la salle des pendus). Les mineurs du poste d'après-midi pénètrent dans la cage de l'autre côté, ils ont le visage propre et se tassent à chaque étage de la cage, environ 25 hommes par étage. Le moulineur ferme les portes, sonne trois coups de cloches pour prévenir le mécanicien d'extraction situé à plusieurs dizaines de mètres de là afin de mettre en marche la machine pour la descente du personnel. Le machiniste qui ne voit pas les opérations qui se déroulent aux accrochages du fond ou du jour, obéit aux signaux sonores qui lui sont transmis par les moulineurs. Ces signaux sont codifiés par des nombres de coups correspondant à la nature des transports (hommes ou charbon) et aux étages commandant les manœuvres (jour ou fond).

Arrivé aux lavabos (1) le mineur se déshabille puis va se doucher et se rend dans la salle des pendus. Cette installation utilise des crochets porte vêtements accrochés à une chaîne ; chaque mineur possède son propre crochet numéroté. Avant la descente, le mineur y aura accroché ses vêtements propres qui seront au plafond de la salle ventilée et chauffée. Il descend ses vêtements propres et les remplacent par les vêtements de travail qu'il amène en position haute avec la chaîne et le crochet. Après la douche, coup de peigne devant le miroir, le mineur s'essuie autour des yeux en insistant pour enlever les traces de charbon appelées "lunettes" en langage minier.

(1) L'arrivée de ces installations a représenté un réel confort pour le mineur qui n'était plus obligé de rentrer chez lui avec ses vêtements sales et de se laver dans une bassine, les salles de bains n'ayant été installées dans les habitations que tardivement au cours des réhabilitations.

Jean-Marie Minot

Transcription

(Bruit)
(Musique)
Journaliste
Lens dans le Pas-de-Calais, une fête foraine, c’est une ducasse comme on dit là bas.
(Musique)
(Bruit)
Journaliste
Il est 14 heures, la fosse 13 du 18 de Lens. L’équipe du matin remonte de la mine.
(Bruit)
Journaliste
Chaque jour dans le pays noir, des hommes descendent à plusieurs centaines de mètres, plus de 1000 mètres parfois au-dessous du sol.
(Bruit)
Journaliste
Ces hommes ont une histoire. Une histoire à eux, une histoire marquée par le rite de leurs travaux, de leurs souffrances, de leurs combats.
(Musique)
(Bruit)