Parcours thématique

La mine dans le Nord-Pas-de-Calais, entre modernisation et reconversion

Stéphane Gomanne

Introduction

Ce parcours est issu d'une proposition pédagogique pour le cours de géographie de la classe de troisième. Il n'a pas la vocation à refléter la démarche qui aura été suivie dans le cadre d'un cours. Le scénario pédagogique est consultable sur le site d'histoire-géographie-éducation civique de l'académie de Lille à l'adresse suivante : http://histgeo.discipline.ac-lille.fr/events/projet-memoires-de-mines/utilisation-pedagogique-des-videos-en-geographie

Les documents ont été sélectionnés pour leur exploitation possible dans le cadre des programmes officiels de l'Education nationale.

Le choix des documents audiovisuels

Ce parcours s'appuie sur deux vidéos.

Vidéo 1 : la construction d'un nouveau siège 11-19 à Loos-en-Gohelle

 La construction d'un nouveau siège 11-19 à Loos-en-Gohelle

La construction d'un nouveau siège 11-19 à Loos-en-Gohelle

Reportage au siège 19 du Groupe de Lens sur le chantier de construction de nouveaux équipements modernes comme la nouvelle tour d'extraction en béton. Situé à Loos-en-Gohelle, le siège 19 regroupera les anciens puits 2, 3, 4, 9 et 12 et extraira 13 000 tonnes de charbon gras par jour.

06 mar 1960
01m 57s

Cette première vidéo, datée de 1960, présente la construction d'un nouveau siège à Loos-en-Gohelle : le siège 11-19. Celui-ci est destiné à regrouper plusieurs anciens puits d'extraction, marqués par une certaine vétusté. Le symbole de ce nouveau siège est la nouvelle tour d'extraction en béton encore en chantier à l'époque du reportage. Les deux nombres, 11 et 19 font référence aux numéros des puits de mine, 11 pour le chevalement métallique des années 1920 et 19 pour la tour de concentration en béton de 1960.

Vidéo 2 : les nouveaux usages des friches industrielles : l'exemple de Culture commune à Loos-en-Gohelle

 Les nouveaux usages des friches industrielles : l'exemple de Culture commune à Loos-en-Gohelle

Les nouveaux usages des friches industrielles : l'exemple de Culture commune à Loos-en-Gohelle

Reportage au 11/19 de Loos en Gohelle à l'association Culture Commune qui s'est est installée depuis 1998 sur l'ancien carreau de mine. Née en 1990 à l'initiative d'une trentaine de villes du Bassin minier elle propose différents ateliers de théâtre, de danse... Avec le label "scène nationale", elle rayonne sur un territoire de 700 000 habitants. Chantal Lamarre, sa directrice explique les principes de l'action de l'association, fondés à partir du territoire, de ses habitants et ses ressources. Espace de travail, de recherche et de rencontre depuis 1998, des groupes d'artistes comme La Station Mir, Metalovoice, et la compagnie Van der ZEE profitent des lieux et animent des ateliers auprès de la population.

20 oct 2001
03m 08s

Cette seconde ressource numérique, datée de 2001, présente l'association Culture Commune, installée depuis 1998 sur l'ancien carreau de mine du siège 19 de Loos-en-Gohelle. En 1990, sous l'impulsion du Conseil général du Pas-de-Calais et avec l'actif soutien du Conseil régional et de la DRAC (Direction régionale des affaires culturelles) du Nord-Pas-de-Calais, 27 communes de l'ancien bassin minier s'associent pour créer une association intercommunale de développement artistique et culturel.

Que nous apprennent ces documents ?

L'activité minière se modernise... avant de disparaître

Le déclin de l'activité minière s'amorce dès les années 1950 dans la région Nord-Pas-de-Calais. Pour enrayer le déclin et assurer une plus grande compétitivité, il faut opérer une modernisation rapide et puissante. Cette modernisation de l'activité minière passe par la concentration : la construction d'un nouveau siège à Loos-en-Gohelle vise ainsi à rassembler l'extraction du charbon sur un minimum de fosses. Cette concentration permet de réduire les coûts d'extraction et d'améliorer le rendement général de la mine.

Le rythme des concentrations a été très soutenu dans les Houillères du Bassin du Nord et du Pas-de-Calais (HBNPC) car le nombre de puits d'extraction passe de 114 à 40 en une vingtaine d'années.

La modernisation de l'activité minière se traduit également par l'introduction des chevalements en béton (dont l'un accompagne la construction du nouveau siège 19 de Loos-en-Gohelle). Ces nouveaux chevalements, dont la tour d'extraction est enchâssée dans un coffrage de béton armé, remplacent les chevalements traditionnels, où l'ossature métallique est apparente. Le béton, pourtant inventé à la fin du XIXe siècle, s'est en effet imposé depuis la Seconde Guerre mondiale comme le matériau de la modernité.

La seconde vidéo nous éclaire sur le devenir de l'activité minière à Loos-en-Gohelle. La crise du charbon s'est amplifiée dans les années 1960-70, malgré la modernisation. Le siège 19 ferme ainsi en 1985, cinq ans, avant la disparition totale de l'extraction du charbon dans le Nord-Pas-de-Calais.

Un ancien bassin minier redynamisé par la culture

A partir des années 1990, il faut parler du bassin minier au passé. L'ancien bassin minier est ainsi parsemé de friches industrielles, dont certaines sont reconverties. Si le maître-mot des années 1950-60 est « modernisation », celui qui marque les années 1990-2000 est bien « reconversion ». La reconversion est d'abord de type industriel, avec par exemple la promotion d'activités liées à la haute technologie. La reconversion est également culturelle.

La seconde vidéo nous donne ainsi à voir un exemple de réutilisation des friches industrielles par l'activité culturelle. Le siège 19 de Loos-en-Gohelle est ainsi transformé en lieu d'art et de culture, grâce à l'action de l'association Culture Commune, fruit d'une volonté politique forte.

Regards d'aujourd'hui

Le site du siège 19 de Loos-en-Gohelle a été classé aux monuments historiques en 1992, puis, avec le reste du bassin minier, au patrimoine mondial de l'UNESCO en juillet 2012.

Il se situe aujourd'hui à proximité immédiate du Louvre-Lens, qui a ouvert en décembre 2012.

Appelé aujourd'hui « La Base », il est, en tant qu'élément essentiel du patrimoine minier de la région, un site « touristique ». Même si certains éléments caractéristiques du monde de la mine ont disparu, le site présente l'avantage d'offrir une vision complète de ce que pouvait être un site minier avec le carreau de fosse, les terrils et la cité minière où logeaient les ouvriers.

La reconversion culturelle est toujours assurée par l'association Culture Commune, qui s'est étoffée depuis sa création en 1990 et s'est imposée comme la « Scène nationale du bassin minier du Pas-de-Calais ». Depuis quelques années, la reconversion s'oriente aussi autour du développement durable avec par exemple le Centre Ressource du Développement Durable (CERDD).